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Euro: Portugal-France et Allemagne-Hongrie, chocs brûlants à plus d'un titre

23 juin 2021, 16:25

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Euro: Portugal-France et Allemagne-Hongrie, chocs brûlants à plus d'un titre

A l'Euro, le groupe F comme «frissons» porte bien son nom! Déjà qualifiés, les Français peuvent envoyer mercredi (21h00) le Portugal de Cristiano Ronaldo au tapis dès le premier tour, un destin qui menace aussi l'Allemagne, hôte de la Hongrie dans un contexte diplomatique et politique incandescent.

A l'heure du dénouement de la phase de poules mercredi soir, l'affiche entre les champions du monde français et les champions d'Europe portugais a des allures de finale avant l'heure... et de revanche de la finale 2016 remportée par la Seleçao en France (1-0 a.p.).

C'est d'ailleurs un match couperet pour le tenant du titre qui, avec trois points seulement, peut passer à la trappe en cas de large défaite face aux Bleus, actuels premiers (4 pts). Pour l'Allemagne (3 pts), le spectre d'une nouvelle élimination au premier tour, trois ans après la débâcle du Mondial-2018 en Russie, hante aussi les esprits.

Dans cet Euro où les deux premiers de groupe filent en huitièmes de finale, accompagnés des quatre meilleurs troisièmes, le calcul est simple: une victoire ou un nul permettrait aux Portugais et aux Allemands de rester en course. Une défaite et il faudrait sortir la calculette.

La France, malmenée samedi par la Hongrie (1-1), entend rester en tête du groupe pour bénéficier d'un tableau plus ouvert par la suite. La première place l'emmènerait à Bucarest le lundi 28 juin pour affronter l'Ukraine ou la Suisse.

Face au Portugal, «il y aura du répondant car l'adversaire voudra la qualification», a prévenu le capitaine français Hugo Lloris. «Notre objectif est d'engranger de la confiance, c'est un défi, un gros même, contre le tenant du titre. Tout cela nous servira de repère pour la suite de la compétition».

L'anomalie Ronaldo 

Le sélectionneur Didier Deschamps a perdu son joker offensif Ousmane Dembélé, gravement blessé au genou droit, mais il dispose encore d'un riche vivier de joueurs dans lequel il devrait piocher pour remanier légèrement son «onze» de départ.

Lucas Hernandez, remplaçant samedi, va certainement faire son retour aux dépens de Lucas Digne. Autre changement possible en défense, la titularisation du jeune Jules Koundé à la place de Benjamin Pavard, victime de deux chocs impressionnants depuis le début du tournoi.

Au milieu de terrain, Corentin Tolisso peut espérer être aligné au coup d'envoi en soutien du trio d'attaque formé par Antoine Griezmann, Kylian Mbappé et Karim Benzema, toujours sevré de buts depuis son retour surprise chez les Bleus.

Des buts, Ronaldo a l'habitude d'en marquer à la pelle. Celui contre l'Allemagne samedi n'a pas suffi à éviter la défaite 4-2 mais il l'a rapproché à deux unités seulement du record de buts en sélection détenu par l'Iranien Ali Daei (109 buts).

A 36 ans et après six confrontations, le quintuple Ballon d'or n'a pourtant jamais réussi à surprendre la défense tricolore...

 «Rainbow-gate» à Munich 

Le match Allemagne-Hongrie pourrait être le dernier pour Joachim Löw sur le banc de la Mannschaft.

Le sélectionneur de 61 ans, dont 15 passés sur le banc allemand, est au bord du précipice pour son dernier tournoi: une défaite contre la sélection magyare l'entraînerait dans une possible élimination désastreuse.

Certes, les champions du monde 2014 disposent d'une équipe bien supérieure à la Hongrie, collectivement et individuellement. Mais cette dernière a tenu tête pendant 84 minutes au Portugal avant de s'effondrer 3-0 au premier match, avant d'accrocher la France au second.

A Munich, les Allemands risquent en outre de jouer sans leur animateur d'attaque Thomas Müller, touché à un genou. Ils devront également dépasser le lourd contexte extra-sportif qui pollue l'avant-match.

Depuis que l'UEFA a interdit à la ville bavaroise, qui souhaitait protester contre une loi jugée discriminatoire récemment votée en Hongrie, d'illuminer son stade aux couleurs arc-en-ciel de la communauté LGBT, l'Euro vit désormais au rythme du «Rainbow-gate» (rainbow pour arc-en-ciel en anglais) qui continue de susciter des réactions au plus haut niveau politique mercredi.

C'est une «honte», a estimé la Commission européenne, «l'UEFA envoie le mauvais signal», a renchéri le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, tandis que la présidence française "regrette profondément" le veto de l'UEFA.

L'instance européene a elle défendu sa décision: «l'arc-en-ciel n'est pas un symbole politique, mais le signe de notre ferme engagement pour une société plus diverse et inclusive», a insisté l'UEFA, tout en parant son logo des couleurs de la communauté LGBT.

La querelle ne se limite pas au terrain diplomatique.

L'arrivée par milliers à Munich des ultra hongrois de la «Brigade des Carpates» fait craindre le pire, tandis qu'en Hongrie, plusieurs clubs ont annoncé qu'ils allaient illuminer leur stade aux couleurs du drapeau national.