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Mare-d’Albert: on vous emmène dans le verger de l’horreur

7 juin 2021, 12:23

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Mare-d’Albert: on vous emmène dans le verger de l’horreur

Deux corps ont été déterrés – jusqu’ici –  dans ce verger de letchis, à Mare-d’Albert. D’autres corps seraient toujours enterrés là-bas, selon la police. Fouilles, recherches et inquiétudes planent pour l’heure. Nous nous y sommes rendus…

L’atmosphère est lourde, pesante. Plusieurs jours après les découvertes macabres, le temps semble s’être arrêté sur le verger de letchis. D’ailleurs, il n’y avait aucun mouvement, aucune âme vivante à cet endroit lors de notre visite vendredi dernier. Des bandes jaunes ont été placées par la police pour délimiter la zone. Mais avant tout, il faut savoir que pour accéder au verger de letchis, il faut emprunter la rue Capitol, à Mare-d’Albert. 

L’on peut voir des fouilles ici et là dans le verger.

Au fin fond d’une allée en terre, au milieu de champs de cannes, karo banann et autres plantations de légumes, mais aussi d’un terrain reconverti en cimetière automobile, le fameux verger de l’horreur, où se sont joués de véritables drames hu- mains, sans que nul ne s’en doute. Il faut aussi noter que les habitations sont à plusieurs mètres du fameux verger, donc bien à l’écart des regards. À vendredi après-midi, les corps de deux femmes avaient été retrouvés enterrés en ce lieu. Il s’agit de Bibi Zahira Ramputh et de Hema Coonjoobeeharry, deux ex-compagnes du principal suspect, Umyad Ebrahim. L’auteur de ces meurtres n’est nul autre que le gardien des lieux. Il y était, selon les informations obtenues, depuis maintenant sept ans. 

Pour le moment, selon la cellule de communication de la police, il n’est pas à exclure que d’autres corps pourraient être enterrés sur place. Les recherches se poursuivent… Dans le verger, des plants de letchis, une trentaine ou plus, mais également des cocotiers, cinq au total, et un sapin, à proximité d’une maisonnette délabrée, d’une pièce peinte de beige-jaune, avec au bas, les couleurs du drapeau mauricien tout autour. Aussi sur une façade de la demeure, une phrase écrite en rouge : «Satyanam Ushi Orchard… Pro TK.» Définition ? L’on ne saurait le dire.

On remarque la présence d’une cave à proximité des toilettes.

Bien que les deux portes donnant accès à l’intérieur soient verrouillées, nous avons pu jeter un coup d’œil à travers les vitres. Dans la maison d’une pièce aux allures louches, plusieurs objets, dont un vieux matelas usé, des sacs-poubelles en plastique, une paire de bottes, un mini frigo usé, un vieux fauteuil, des paquets de cigarettes ou encore un seau noir au beau milieu de la pièce ainsi qu’un vieux fer à repasser et un casque sur une étagère en bois.

À l’intérieur de la maison où résidait Umyad Ebrahim, un vieux matelas, une paire de bottes, un mini frigo, des paquets de cigarettes et un seau noir

Selon le récit d’Umyad Ebrahim, Hema Coonjoobeeharry aurait refusé de partir. Or, lorsque l’on regarde ce lieu insalubre, il est dur de penser que cette dernière aurait pu insister pour rester avec lui. Plus loin dans le verger, une autre petite construction en dur abrite les toilettes, toujours en piteux état. 

Juste à côté, une sorte de cave souterraine, qui attire l’attention. Aurait-il pu avoir l’accès à l’intérieur ? Des fouilles en ce lieu ont-elles déjà été effectuées ? Selon la police, oui. Mais rien de suspect n’y a été repéré pour le moment. Ce qui retient aussi l’attention, ce sont les nombreux fossés, des fouilles ici et là, à plusieurs endroits du terrain, entre des milliers de feuilles mortes. La Special Mobile Force a été sollicitée pour ratisser le verger de fond en comble pour retrouver d’autres corps. Mais, pour l’heure, leurs tentatives se sont avérées vaines. Toutefois, toujours selon les sources policières, les recherches sont loin d’être terminées.

À proximité également, un cimetière de voitures et autres véhicules.
La maisonnette d’une pièce où habitait Umyad Ebrahim depuis sept ans.