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Naden Veerasamy: «Il sera difficile pour Lady de combler ce vide»

5 juin 2021, 21:00

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Naden Veerasamy: «Il sera difficile pour Lady de combler ce vide»

Il fait partie de ces personnes ayant connu l’illustre SAJ dans son intimité. Naden Veerasamy, qui partageait souvent des repas en sa compagnie, raconte la bienveillance constante de lady Sarojini envers son époux. Avec qui elle a partagé plus de 63 ans de sa vie…

Il dit connaître le couple qui s’est uni en décembre 1957 depuis des années. Naden Veerasamy gère le kovil Veeramakali à Le Hochet, où sir Anerood et lady Jugnauth ne rataient jamais une occasion de se rendre. C’est d’ailleurs en ce lieu qu’avait été créé le Mouvement socialiste militant (MSM) et où eurent lieu les premières négociations entre ce parti et le Mouvement militant mauricien, dont l’entremetteur était Manick Veerasamy, l’oncle de Naden.

En 63 ans et demi de vie commune, sir Anerood Jugnauth n’était jamais très loin de sa lady. Depuis très jeune, il a souvent été accompagné de son épouse à plusieurs cérémonies, peut-être moins pour des sorties politiques. Toujours à ses côtés, lady Sarojini avait l’oreille attentive. Elle écoutait avec sérieux les discours prononcés par son époux lors des cérémonies auxquelles ils assistaient, surtout celles sociales et religieuses, les dimanches.

SAJ et sa lady à la prestation de serment de son 2e gouvernement, en 1983.

Il y a une dizaine d’années, lady ne quittait pas son époux d’une semelle. Surtout en raison de l’état de santé de sir Anerood, qui devenait de plus en plus fragile.

Naden Veerasamy, qui a côtoyé le couple Jugnauth, raconte qu’il y a un an, juste après le premier confinement, sa famille avait invité sir Anerood et lady Sarojini à un déjeuner dans son appartement à Flic-en-Flac. Au final, le couple a passé presque trois quarts de la journée avec Naden et sa famille. «Je savais que ce couple était uni, mais ce jour-là j’ai vu à quel point ils étaient attachés à l’un l’autre. Lady veillait sur son époux à chaque minute et était aux petits soins. On avait préparé un bon curry de poisson et SAJ avait bien mangé. Lady m’avait fait la remarque qu’il avait mangé un peu plus que d’habitude. Mais c’est surtout la façon dont elle prenait soin de lui qui m’a beaucoup marqué. Je pense que SAJ lui manquera beaucoup. Ce jour-là, Lady m’a raconté comment sir Anerood lui donnait souvent un coup de main dans la cuisine. Li ti kontan manz margoz e sak fwa mo prepar sa, li fer li enn devwar li donn mwa enn koudmé», m’avait-elle confié.

Le couple Jugnauth avec l’ancien couple présidentiel américain, à New York, en septembre 2016.

«Un couple très soudé»

Le couple se rendait au Veeramakali au moins trois à quatre fois par an. «Le premier dimanche du mois de septembre était un must pour eux. Ils venaient assister à la cérémonie de la marche sur le feu. Même quand sir Anerood avait tous ses moyens, Lady était toujours à ses côtés.» Invité à dévoiler si lady Sarojini avait toujours des médicaments de SAJ dans le sac qu’elle avait toujours sur elle, Naden dira qu’il ne sait pas s’il y avait ses médicaments mais en sa présence, il n’avait jamais vu lady lui en donner. Et même s’il sait que SAJ avait l’habitude d’appeler son épouse Louloune chez lui, il l’appelait toujours Lady en présence d’autres personnes, conclut-il.

Sir Anerood et lady Sarojini en compagnie du cardinal Jean Margéot et Karl Offman, en 1993.

Premila Bhogun, épouse de Chand, un des plus fidèles agents de sir Anerood à Rivière-du-Rempart, raconte, elle, comment le couple passait de temps en temps la nuit chez sa famille. «Lady Sarojini veillait sur lui. C’est elle qui enlevait les arêtes de poisson qui était souvent au menu de SAJ. C’était un couple très soudé. Je ne sais pas ce qui se passait chez ce couple, mais en notre présence, je n’ai jamais remarqué un quelconque différend entre eux. SAJ lui manquera beaucoup, car ce n’est pas facile d’être séparés après tant d’années de vie commune.»