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Wakashio (cour d'investigation): la garde-côtes sur le site une heure après l'échouement

25 mai 2021, 22:36

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Wakashio (cour d'investigation): la garde-côtes sur le site une heure après l'échouement

Alors que le MV Wakashio est drossé sur les récifs de Pointe-d’Esny à 19 h 25, trois officiers de la National Coast Guard (NCG) de Blue-Bay sont les premiers à se rendre sur le site du naufrage à 20 h 20 à bord d’un bateau pneumatique et semi-rigide (ridge inflatable boat). C’est ce qu’a répondu le PC Armoogum, ce mardi 25 mai à une question de l’Assistant Solicitor General, Me Rajkumar Baungally, lors des travaux de la cour d’investigation pour faire la lumière sur l’échouement du vraquier japonais dans la soirée du 25 juillet 2020.

Selon lui, c’est vers 20 h 05 que la NCG de Blue-Bay a reçu un appel, l'informant d’un possible échouement d’un navire sur les récifs et de procéder vers le site pour porter assistance. «A 20 h 10, je suis parti sur le site avec les PC Jummun et Baboa. Notre embarcation est tout le temps chargée pour une intervention en mer».

Cependant, fait ressortir l’officier de la NCG, leur Zodiac ne leur permet pas de s’aventurer en pleine mer, seulement dans le lagon. À une question sur la vitesse de l’embarcation, il répondra qu’elle varie, mais qu’à Blue-Bay, elle est restreinte à trois noeuds. Au cours de son interrogatoire, il explique que la visibilité était mauvaise car non seulement il pleuvait des cordes mais aussi à cause de l’obscurité. Il a fallu s’approcher à 400 m pour avoir une vue sur le vraquier. «Nous avons vu les lumières. Nous nous sommes approchés à une distance de 300 m et avons vu que l’avant du navire se trouvait sur les récifs. Nous avons communiqué la situation au poste de Blue-Bay. Et le navire n’émettait aucun signe de détresse pour une aide de la NCG. Nous avons maintenu la surveillance jusqu’à 23 heures».

L’officier explique que les vents forts et la mer peu profonde à cause de la marée ne permettent pas d’aller au delà des 300 m. «On parle peut-être de 20 cm d’eau à cause des coraux». Suivant une interpellation du président, Abdurafeek Hamuth, il répondra que «plus ou mois un quart» du navire se trouvait à ce moment là sur les récifs et que «les lumières du navire ne permettaient pas de voir correctement». La poupe se trouvait elle en eau profonde. «À quelle distance de la côte se trouve le récif où le Wakashio s’est encastré?», demande Me Baungally. «Un kilomètre», aura-t-il comme réponse. «N’y avait-il pas une passe?», poursuit l’assistant Sollicitor General. PC Armoogum répondra qu’il y a une à Blue-Bay nommée Le Chaland. «C’est la seule passe accessible».

PC Jummun interrogé juste après avoir évoqué l’absence de «search light» sur l’embarcation pneumatique de la NCG. Il révèle que c’est maintenant qu’ils sont équipés de torche led. Plus tôt, c’est le PC Jagurnath, de la station de Deux-Frères qui est passé sur le grill. Il explique qu’il a rejoint le CSRS de Pointe-du-Diable à 18h45 et qu’il avait vu le PC Sujeebun qui surveillait le radar et notait toutes les communications dans le «log book». Il explique que cinq communications y ont été enregistrées dans et qu’à cinq reprises son collègue a essayé d’établir le contact quand il est arrivé à 18 h 45. Le prochain appel était enregistré à 18 h 48. «Avez vous essayez de contacter le Wakashio?», lui demande Me Baungally. «Comme Sujeeben était déjà là en tant qu’opérateur radar, je n’ai pas interféré. C’est lui qui a pris la responsabilité de contacter le Wakashio et d’appeler la Ops Room».

Sauf que lors d’une interpellation d’Abdurafeek Hamuth, il révéle que c’est ce que son collègue a noté dans le «log book». Pendant son interrogatoire, le PC Jagarnath donnera du fil à retordre au panel, appelant a plusieurs reprises le MV Wakashio comme un bateau de plaisance. «Ce n’est pas un bateau de plaisance. You’ve been saying pleasure craft more than 20 times», fait remarquer Abdurafeek Hamuth au témoin, visiblement agacé. L’officier de la NCG révèlera que c’est à 1 h 15 que l’ancien commandant de la NCG, Manu, est arrivé sur place.

Il s'est entretenu avec le PC Sujeebun qui lui a montré le «log book». L’on apprendra également que de Grand-Gaube à Pointe-du-Diable il n’y a aucun radar. Et que celui de Souillac ne fonctionnait pas. PC Kauroo de la NCG de Mahébourg fait ressortir qu’ils n’ont pas les équipements pour détecter la présence d’un navire. D’où le besoin de contacter directement le navire sur le VHF. C’est à 20 h 05 qu’ils ont reçu un appel d’une habitante de la région, les signalant qu’il y avait de la lumière en mer. «Nous pensions qu’il s’agissait de la pêche sous-marine. Nous avons ensuite eu un appel du la NCG Ops Room qui suspectait que la navire s’est échoué». La prochaine séance est prévue ce jeudi 27 mai avec de nouveaux témoins.