Comme un air de retour à la normale au bout d'une saison si anormale: la Juventus Turin, la plus titrée en Coupe d'Italie, a mis au pas une belle Atalanta Bergame (2-1) pour remporter sa 14e coupe, mercredi à Reggio-Emilia. 

Andrea Pirlo, au bout d'une première saison calvaire, a célébré son 42e anniversaire par un deuxième titre comme entraîneur après la Supercoupe d'Italie en janvier. Même si, évidemment, le vrai jugement ne tombera que dimanche soir quand sa Juventus saura si elle se qualifie, ou non, pour la Ligue des champions, au terme de l'ultime journée de championnat.

«Je voudrais continuer, j'aime ce club, après ils décideront», a lancé le "Maestro" après cette victoire. 

En attendant, sa Juve s'est offert un bon bol d'air, pour le plus grand bonheur des ses dirigeants, Andrea Agnelli et John Elkann, côté à côté en tribunes, et de ses tifosi, ravis de revenir au stade pour soulever une coupe.

Cette finale marquait le retour au stade des supporteurs, dans une jauge toutefois encore très limitée: 4.300 spectateurs. 

Bousculée en début de match par le rythme imposé par l'Atalanta, la Juve a eu le mérite de faire le dos rond sans s'affoler avant de hausser le ton après la pause pour aller conquérir avec autorité cette victoire. 

Et elle le doit à ses jeunes recrues qui ont pris leurs responsabilités sans se cacher dans l'ombre parfois envahissante de Ronaldo: Dejan Kulusevski (31e) puis Federico Chiesa (73e) pour le but décisif, quelques secondes avant son remplacement.

L'Atalanta Bergame reste elle à une seule coupe gagnée (en 1963) et voit le trophée lui échapper pour la deuxième fois en trois ans en finale. Gian Piero Gasperini pourra nourrir des regrets tant son équipe avait dicté le tempo en première période. 

Cadeau de départ

Arès seulement trois minutes, Gianluigi Buffon, une dernière fois à l'honneur avant de quitter la Juve en fin de saison, devait déjà intervenir devant Palomino. 

Face à un Duvan Zapata en feu et une Atalanta survitaminée, la Juve subissait alors mais sans dégâts: Zapata à côté (5e), Pessina repris par Rabiot (12e) - Gasperini réclamera un penalty - puis centre-tir non cadré de Freuler (25e). 

Mais cette Juve, au moral retrouvé avec la victoire contre l'Inter Milan (3-2) en championnat, punissait l'Atalanta sur sa première occasion nette. Un joli tir enveloppé du gauche de Kulusveski, préféré à Paolo Dybala pour épauler Ronaldo, ponctuait un contre initié par une intervention vigoureuse de Juan Cuadrado.

Pas de quoi briser l'élan bergamasque: Buffon, après avoir sorti une tête de Hateboer (35e) ne pouvait rien sur une frappe en force de Ruslan Malinovskyi (41e).

Mais le décor changeait après la pause, avec une Juve enfin au diapason, plus haute, plus agressive et plus dangereuse. Pierluigi Gollini sortait d'abord un arrêt réflexe devant Kulusevski (58e) avant d'être sauvé par son poteau sur une incursion de Federico Chiesa servi par une talonnade de Ronaldo (60e).

La pression montait et Chiesa, au moment où Pirlo voulait le sortir, trouvait logiquement la faille après un une-deux avec Kulusevski (73e). 

Un beau cadeau de la jeunesse de la Juve au «vieux» Buffon qui, à 43 ans, avait l'honneur de soulever la Coupe pour la sixième fois! «Il va tellement nous manquer», a assuré Chiesa, qui aura eu l'honneur de gagner ce trophée avec Buffon, comme son père Enrico en 1999 avec Parme.