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Cueillir des roselles gratis: une invitation payante
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Cueillir des roselles gratis: une invitation payante
Une invitation atypique que celle lancée depuis une semaine par Bernard Li, entrepreneur. «Venez cueillir gratuitement de la roselle au Jardin d’Elizabethville. Apportez votre récipient, 500g max par personne. Munissez-vous de bottes ou de chaussures, le terrain risque d’être boueux.»
Direction Baie-du-Tombeau. Des fruits rares sur un plateau, voilà qui est tentant. Surtout quand on voit que c’est la sève du partage qui coule dans cette aventure.
«La roselle est un fruit rare que plein de gens ne connaissent pas. Je ne vais pas leur dire de venir en acheter», explique Bernard Li au sujet de sa démarche. «C’est aussi une expérience communautaire. Depuis la semaine dernière, au moins une centaine de personnes est déjà venue. Cela m’a permis de rencontrer des gens que je n’aurais sans doute jamais croisés en d’autres circonstances.»
C’est l’année dernière durant le confinement que Bernard Li «atterrit» dans cette serre. Une entente l’enracine auprès de Premnath Jeetun, le propriétaire du Jardin d’Elizabethville, ce carreau d’un arpent avec à une extrémité du terrain, une serre de tomates. Si les techniques et les mille et un soins de l’hydroponique passionnent Premnath Jeetun, Bernard Li pratique, lui, la culture en pleine terre.
Il transplante des plants de roselle qui poussaient les uns sur les autres, d’un bout du carreau à l’autre. Résultat: la différence dans la taille des fruits récoltés est visible. «Ça pousse très vite. La saison des fruits a commencé et durera jusqu’en septembre.»
Entre patiente observation et documentation approfondie – sa tablette de gentleman farmer n’est jamais loin – il s’inspire de la permaculture. Des zinnias comme insecticide naturel. «J’ai appris cela avec des planteurs de Crève-Cœur». À côté des fleurs couleur de safran, il a planté des habanero ou piment roussaille qui prospèrent au soleil. Son rêve est de «fabriquer la pâte de piment la plus piquante de l’océan Indien». Plus loin des brèdes giraumon se battent pour chaque pouce de terrain contre des herbes folles.
«Le concept c’est zéro budget. Je récupère tout ce qui sort de la serre.» Au fil de la promenade, on croise un plant de combava, de basilic, trois variétés de menthe, «la menthe curry, le spearmint et la menthe marocaine pour le thé», des pitaya entre autres.
De quoi se déconfiner utile.
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