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Parlement: les insultes lors de l’intervention de Kalpana Koonjoo pas notées dans le Hansard

7 mai 2021, 20:01

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Parlement: les insultes lors de l’intervention de Kalpana Koonjoo pas notées dans le Hansard

Le Hansard ne mentionne nulle part les propos injurieux entendus dans la vidéo en circulation, tout comme dans le direct de la Parliament TV de ce mardi 4 mai. Ces extraits des débats sur le Mental Health Care (Amendment) Bill font polémique. 

Tandis que la députée de l’opposition Joanna Bérenger intervenait sur ce projet de loi, la ministre de l’Égalité du genre avait soulevé un point de droit. C’est au moment où Kalpana Koonjoo-Shah baissait le micro que les propos injurieux se sont fait entendre. Quelques membres de l’opposition et des internautes les attribuent à la ministre. 

D’habitude, les insultes ou propos jugés «unparliamentary» sont enlevés du Hansard quand le speaker demande aux députés de retirer leurs propos. Au cas contraire, ils sont présents dans le compte rendu des débats parlementaires. L’absence de certaines déclarations peut aussi être attribuée au fait que les rapporteurs ne les ont pas entendues quand il y a du bruit. Ils écrivent alors «interruptions» dans le Hansard. 

D’ailleurs, lors de la séance du 20 avril, un membre de la majorité avait traité Xavier-Luc Duval de «bouffon». Et cela avait figuré dans le Hansard. À hier après-midi, jeudi 6 mai, il y était toujours. Pour le compte-rendu de la séance du mardi 4 mai, dans la partie concernant l’intervention de Joanna Bérenger, le hansard indique au sujet de la ministre : «Mrs Koonjoo- Shah – Mr Speaker, Sir… (Interruptions).» 

Courriel au speaker

Pour en revenir aux propos injurieux de mardi, la députée de l’opposition Stéphanie Anquetil a envoyé un courriel au speaker, Sooroojdev Phokeer. Elle demande que tous les enregistrements audio et vidéo soient mis sous scellés afin qu’il n’y ait pas de manipulation. «L’honorable ministre n’a non seulement nié qu’elle est derrière ces propos qui lui ont été attribués dans une vidéo virale, mais elle a accusé l’opposition d’avoir trafiqué la vidéo montrant qu’elle a tenu un langage vulgaire. Les deux accusations sont graves nécessitant une enquête appropriée», insiste-t-elle. 

Sollicité pour savoir si l’enquête a déjà démarré, le speaker nous a fait comprendre qu’il était dans une réunion et qu’il n’était pas en mesure de faire de commentaire. 

La ministre Koonjoo-Shah nie toujours que c’est elle qui a tenu des propos vulgaires, accusant même l’opposition d’être derrière cette démarche. Elle a également porté plainte à la Cybercrime Unit de la police (voir ci-dessous).

La Cybercrime Unit enquête

La «Cybercrime Unit» a ouvert une enquête après que la «Clerk» de l’Assemblée nationale a adressé une lettre au commissaire de police. Les enquêteurs de cette unité auront pour tâche d’analyser et de comparer la vidéo en circulation avec l’enregistrement original dans lequel sont entendus les jurons qu’aurait proférés la ministre Kalpana Koonjoo-Shah, lors de la séance de mardi. 

Mais déjà, la «Clerk» de l’Assemblée nationale déclare que la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux ne serait pas identique à celle du Parlement. Le speaker, à qui les insultes semblent être adressées, a émis un communiqué pour annoncer qu’il va lui aussi mener son enquête.