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Crime à Grand-Gaube: la Camerounaise allègue que son mari la traitait comme une esclave sexuelle

1 mai 2021, 21:00

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Crime à Grand-Gaube: la Camerounaise allègue que son mari la traitait comme une esclave sexuelle

Anita Michelle Nguefack Espe Ropa, 36 ans, soupçonnée d’avoir tué son mari, un Polonais de 49 ans, a été arrêtée mardi par la Criminal Investigation Division de Goodlands et placée en détention. Elle plaide la légitime défense après que le corps sans vie de Rafal Tomasz Ropa a été retrouvé sur les escaliers de leur appartement à Grand-Gaube. Cette mère de deux filles de neuf et deux ans soutient que depuis plus de dix ans, elle est traitée comme une esclave sexuelle par son mari.

Cette Camerounaise a quitté son pays natal après avoir rencontré le Polonais Rafal Tomasz Ropa. Ce dernier, alors âgé d’une trentaine d’années, lui a fait miroiter un avenir merveilleux, lui promettant monts et merveilles. Croyant qu’elle avait trouvé une porte de sortie en lui, elle a accepté de le suivre. Ils se sont mariés et de cette union sont nées deux filles. Ensemble, ils ont visité plusieurs pays et ont fait un crochet par les Seychelles avant de venir s’installer à Maurice. C’était il y a deux ans. Le Polonais, économiste de formation, a ouvert sa compagnie et a acheté un appartement de luxe à Grand-Gaube.

La Camerounaise était femme au foyer. Elle a raconté aux enquêteurs qu’en dix années de vie commune, elle était régulièrement violée par son mari, qui s’adonnait aussi à des jeux sexuels pervers. Elle pensait sérieusement à le dénoncer à la police et menaçait de le faire. Il la narguait alors ainsi : «Go ahead, good luck ! Don’t forget that you are Black and I am a rich White. Police will believe me rather than you.» La suspecte a remis des preuves étayant ses dires à la police. «Mon époux organisait régulièrement des partouzes sous notre toit conjugal. J’ai pu les filmer une fois. Je n’avais pas le droit de m’interposer dans sa vie car si je le faisais, il me frappait», a-t-elle raconté aux policiers en leur remettant des vidéos et des enregistrements audios. Elle a aussi déclaré qu’un jour en rentrant à l’appartement, elle a découvert son mari en compagnie d’un couple et d’une femme.

Une source proche des Ropa confirme que «M. Ropa était un pervers. Il ne pensait qu’au sexe. Il violait souvent sa femme et aimait les plaisirs interdits. Il se droguait également». Les allégations de la Camerounaise ont aussi été confirmées par des proches. Ces derniers se sont rendus au poste de police pour dire qu’ils étaient au courant des agissements du Polonais.

Dans la nuit de mardi, raconte la Camerounaise, son mari était dans un état second lorsqu’il est venu frapper à sa porte aux petites heures. Il voulait avoir des relations sexuelles avec elle et s’adonner à d’autres perversités. «J’ai refusé. Il s’est alors mis à me frapper. Pour me défendre, je l’ai repoussé avec force. Il a chuté dans les escaliers et sa tête a cogné contre les persiennes de la fenêtre. Lorsqu’il a réalisé qu’il s’était fait mal et saignait, il est devenu encore plus agressif. Il est revenu à la charge, devenant encore plus violent dans ses coups. Il a réussi à m’attraper les mains et a menacé de me tuer. Pour me défendre, je l’ai poussé une nouvelle fois. Il est retombé et a atterri sur le palier et n’a plus bougé», a expliqué cette mère de famille.

Constatant que le père de ses filles ne respirait plus, elle s’est mise à hurler. Ce qui a alerté la nounou des enfants, qui dormait avec ces dernières. Celle-ci a alerté la police. Lorsque les policiers sont arrivés, ils ont trouvé Anita Michelle Nguefack Espe Ropa en pleurs et à genoux à côté du corps ensanglanté et nu de son époux. Elle est rapidement passée aux aveux lors de son interrogatoire et a raconté qu’elle n’avait fait que se défendre. L’autopsie a attribué le décès du Polonais à une fracture du crâne.

La Camerounaise sera traduite en cour de Mapou la semaine prochaine. Entre-temps, ses deux filles ont été admises à l’hôpital en attendant que des proches de leur père, qui sont à Maurice, obtiennent leur garde provisoire.