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Kaajal Goolzar Beedessee: tout faire pour que la sécurité devienne un réflexe

25 avril 2021, 12:42

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Kaajal Goolzar Beedessee: tout faire pour que la sécurité devienne un réflexe

Depuis 2015, Kaajal Goolzar Beedessee officie comme «Health and Safety Officer» chez Kolos. Il faut croire qu’elle a su transmettre les bonnes pratiques sécuritaires à tout le monde dans l’entreprise car en un an, celle-ci n’a enregistré aucun accident de travail nécessitant un arrêt. Son portrait en marge de la Journée sur la sécurité et la santé au travail, le 28 avril.

Cette femme de 30 ans, originaire de Nouvelle-Découverte, a toujours prêté une grande attention à ce qui se passe autour d’elle. En grandissant, elle est surprise par le nombre d’accidents de travail, qui se produisent à Maurice, en particulier au début des années 2000, et qui causent souvent mort d’homme.

Elle en est tellement marquée qu’à l’issue de ses études au Prof. Basdeo Bissoondoyal College, à Flacq, elle décide d’intégrer l’université de Technologie de Maurice et de suivre le cours menant au Bachelor in Science en Occupational Safety and Health Management. «Je trouvais que trop de gens perdaient la vie lors des accidents de travail. Ce constat m’a encouragée à me tourner vers la santé et la sécurité au travail afin d’aider à protéger des employés et contribuer à leur offrir un environnement de travail valorisant, favorable à un développement positif et enrichissant.»

Elle obtient son diplôme à la fin 2013. Et ne met pas longtemps à trouver un emploi car en novembre de la même année, elle intègre une compagnie, qui sous-traite avec Kolos. Elle se fait remarquer par ce fournisseur de ciment. C’est en juillet 2015 qu’elle fait son entrée chez Kolos en tant que Head and Safety Officer.

Pour de nombreuses personnes, la santé et la sécurité au travail sont encore une notion floue. Kaajal Goolzar Beedessee l’explique. «La sécurité au travail englobe les différents aspects comportementaux, managériaux et techniques de maîtrise des risques d’un groupe de travail. Le renforcement d’une culture de sécurité au travail vise à développer une perception du risque partagé par tous les membres de l’entreprise, avec comme résultat un ensemble de comportements et de pratiques sécuritaires réduisant significativement la fréquence et la gravité des accidents.»

Une journée type pour elle commence par une visite de site et une inspection en règle du lieu pour savoir si l’activité de nuit s’est déroulée sans anicroche. De toutes les façons, s’il y avait eu un problème grave, elle aurait été avertie car son téléphone reste allumé 24 heures sur 24 en cas d’urgence.

Elle procède ensuite à une inspection de sécurité sur le chantier, «un élément essentiel pour la prévention d’accident», dit-elle. «Cela rassure aussi les employés de savoir que leur lieu de travail est sûr.»

À l’issue de la visite, elle fait un compte-rendu de ses observations. Et ne se contente pas de sensibiliser les employés et la direction aux comportements et pratiques de sécurité mais aussi les recrues, les transporteurs et même les sous-traitants.

Kaajal Goolzar Beedessee a 74 personnes sous sa responsabilité. Bien qu’elle ait toutes les raisons de pavoiser – il y a eu zéro accident avec arrêt de travail chez Kolos depuis un an, soit depuis février 2020 –, la jeune femme a la satisfaction modeste. Malgré toutes les mesures que l’on peut prendre pour assurer un environnement de travail sécurisé, dit-elle, aucune entreprise n’est à l’abri d’un accident.

«Il est important de faire la différence entre un accident assez important, qui entraîne un arrêt de travail et des accidents mineurs. Dans le cas de Kolos, nous avons déjà atteint un record beaucoup plus impressionnant : soit 1 352 jours sans accident avec arrêt, l’équivalent de quatre ans sans accident majeur. Et puis, il y a eu le dernier accident nécessitant un arrêt en février 2020 et, depuis, plus d’accident. Et nous espérons continuer sur cette lancée.»

Comment parvient-on à un tel résultat ? À l’écouter, c’est en investissant dans la sensibilisation et la prévention. «Nous menons régulièrement des campagnes et réalisons des tests grandeur nature et des mises en situation. Tout est fait pour que la sécurité devienne un réflexe. Et puis, après plusieurs étapes de mises en place, on a travaillé sur un plan d’action comprenant de nombreuses mesures de sécurité et de sensibilisation, y compris pour les employés sur le site, qui ne travaillent pas chez Kolos comme les transporteurs, les sous-traitants etc. C’est pour cela que nous avons ce genre de record.»

Le confinement de 2020 et celui de cette année n’ont pas vraiment modifié ses pratiques de travail. «Il est difficile d’être Health and Safety Officer en faisant du télétravail. Surtout lorsqu’on sait qu’il y a l’équipe de production et de maintenance sur le site. Comme nous sommes une société sur le port, nous avons rapidement obtenu notre Work Access Permit (WAP), tout en respectant les mesures sanitaires liées au Covid-19. Et ma reprise du travail, lorsque nous avons eu notre WAP, a commencé par une inspection complète du site pour m’assurer que le protocole sanitaire et la sécurité soient respectés.»

Il ne faut pas croire qu’une fois que le cadre pour la sécurité et la santé a été mis en place et les mesures y relatives prises, que cette femme mariée depuis trois ans, se croise les bras. «C’est un domaine en constante évolution. Bien que l’on ait mis des mesures en place, il y a toujours moyen de les améliorer. Et je dois impérativement m’assurer que ces mesures feront avancer le système de sécurité et de santé au travail mais aussi que toutes les règles soient appliquées par les employés. C’est un métier qui demande de la confiance en soi, de la persévérance et surtout de la passion.» C’est clair qu’elle n’en manque pas…