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Hippisme: pas de reprise de la saison 2021 le 24 avril

9 avril 2021, 20:15

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Hippisme: pas de reprise de la saison 2021 le 24 avril

Plusieurs facteurs rendent peu probable le début de saison hippique 2021 prévu le 24 avril. En cause, les relations toujours aussi tendues entre le Mauritius Turf Club (MTC) et la Gambling Regulatory Authority (GRA), l’attente de la Personal Management Licence (PML) du président Giraud et surtout le refus des opérateurs de Tote d’opérer si le pays est toujours en confinement.

L’industrie hippique, selon une source à la MTCSL (Mauritius Turf Club Sports and Leisure Ltd), ne peut reprendre ses activités sans l’apport des deux Tote dans le contexte actuel. On parle de perte sèche estimée à Rs 6 millions.

Et compte tenu des impératifs financiers que comporte la gestion d’une entité publique (PLC), le statut de l’organisateur des courses dans sa nouvelle structure selon la loi, cela serait, selon ce qu’on dit au Champ de Mars, «une faillite assurée». Faillite qui «sonnerait le glas pour toute l’industrie hippique».

Chiffre d’affaires aux guichets

Les opérateurs de paris à travers le système Totalisator sont réticents à opérer car le confinement en vigueur actuellement ne permet pas aux parieurs de se rendre dans leurs points de vente. Les sorties se font par ordre alphabétique contrairement à la période de huis clos en 2020. Et lorsqu’on considère que 50 % de leurs chiffres d’affaires se font aux guichets, leur décision de ne pas opérer dans les conditions actuelles, serait, selon la MTCSL, «logique et compréhensible».

Du coup, la MTCSL estime que le début de la saison ne pourra se faire le 24 avril. «Pas avant le 2 mai en tout cas», nous dit-on. Là encore, tout dépendra de la situation sanitaire dans le pays et du genre de confinement qui sera imposé dans les prochaines semaines.

«On suivra l’évolution de la situation pour voir si les Totes et SMS Pariaz Ltd pourront opérer de manière optimale», nous déclare-ton à la MTCSL. Jusqu’ici, la MTCSL n’a pas encore ouvert les discussions avec SMS Pariaz alors que les représentants de Global Sports Ltd et Automatic System Ltd ont, eux, été entendus. Un malentendu serait à l’origine de ce retard dans les discussions entre la MTCSL et SMS Pariaz.

«Over my dead body!»

Il nous revient qu’au niveau de la direction de la MTCSL l’on regrette la politique de «character assasination» menée à l’encontre de son président. «Il a été élu par une grosse majorité des membres», réplique-t-on à la rue Eugène Laurent. A ceux qui auraient demandé à Giraud s’il était favorable à l’idée de lancer la saison des courses sans lui «on board», sa réponse aurait été cinglante : «Over my dead body!»

Au sujet de la PML du président Giraud, tous les documents relatifs auraient été soumis. «Ils auraient pu effectuer leur due diligence avant l’obtention du certificat de moralité et autres documents et ainsi accélérer les démarches pour lui faire parvenir sa licence», explique un homme de loi proche du clan Giraud. Certains documents ont été envoyés à la GRA «avec du retard en raison du confinement».

Les proches de Jean-Michel Giraud se demandent aussi si «un non-disclosure agreement aurait été signé», l’année dernière entre deux membres de l’ancien board et les autorités du pays. Si cela s’avère, disent-ils, «c’est un acte illégal».

Le board d’administrateurs serait toujours aussi circonspect autour de la création d’une PLC à travers la subsidiaire du MTC, la Mauritius Turf Club Sports & Leisure (MTCSL). Une voix proche de la direction explique que les responsabilités autour de la nouvelle identité de l’organisateur des courses seraient trop «contraignantes».

L’obligation statutaire de déclarer des comptes au vert fait tiquer. «Que se passe-t-il si la MTCSL, qui va recevoir tous les assets du MTC, déclare faillite ? Ce qui est tout à fait possible dans la conjoncture actuelle. On va tout envoyer à la casse ? Pour qu’ensuite d’autres puissent tout reprendre et être les nouveaux rois du turf local ?» se demande-t-on dans le salon d’honneur de la MTCSL.

Des propriétaires menacent d’aller en cour

L’association protestataire affirme que les propriétaires disposeront d’un droit d’action légale contre tous ceux qui retardent le coup d’envoi de la saison hippique.

Des propriétaires de chevaux de courses sont montés au créneau mercredi 7 avril à travers une missive envoyée à la hiérarchie du MTC/ MTCSL et le président Jean-Michel Giraud, menaçant de recourir aux tribunaux si jamais le coup d’envoi de la saison est retardé. Surtout après le moratoire de trois mois accordé à la Mauritius Turf Club Sports And Leisure (MTCSL) par la Gambling Regulatory Authority (GRA) pour qu’elle se mette en conformité avec la GRA Act et la Companies Act. Entre-temps, la GRA pourrait lui donner l’autorisation d’aller de l’avant avec l’organisation des courses.

Reste que la MTCSL veut, elle, débuter la saison plus tard que la date du 24 avril initialement proposée et ce, pour plusieurs raisons, dont, entre autres : l’obtention de la Personal Management Licence pour son président Jean-Michel Giraud et le risque qu’elle roule à perte pendant les journées à huis clos. L’incertitude qui règne en ce moment au Champ de Mars et le flou entourant le coup d’envoi de la saison agacent fortement une frange de propriétaires de chevaux.

Frais encourus

Dans cette correspondance envoyée à l’organisateur des courses, avec copie à la Gambling Regulatory Authority, la Horse Owners Association (HOA) considère, en effet, que «les administrateurs du Mauritius Turf Club et de la MTCSL ont le devoir fiduciaire et moral de veiller à ce que la saison des courses hippiques débute le plus tôt possible dans l’intérêt de toute une série de parties prenantes, dont les propriétaires eux-mêmes».

Tout en mettant l’accent sur le fait que les propriétaires ont encouru des frais élevés depuis un certain temps, l’association fait aussi part de son désarroi par rapport à l’attitude de l’organisateur des courses, qui n’a pas jugé bon de la consulter lorsque des décisions importantes concernant les propriétaires sont prises.

Les propriétaires veilleront aussi, écrit la HOA, à ce que les courses ne soient pas prises «en otage», car «il est dans l’intérêt de toutes les parties prenantes que les courses commencent le plus tôt possible». L’association protestataire va plus loin : les propriétaires disposeront d’un droit d’action légale contre tous ceux qui retardent le coup d’envoi de la saison hippique.

Sport national

Le MTC et la MTCSL étaient, selon elle, bien au courant depuis que la législation a été modifiée en juillet 2020, que ce serait à la MTCSL d’organiser les courses à partir de 2021 et qu’à ce jour, soit plus de neuf mois après l’amendement apporté à la loi, le transfert du personnel et des infrastructures du MTC n’aurait pas encore été complété.

La HOA dit s’attendre «légitimement à ce que le MTC/MTCSL fasse tout son possible pour que la saison débute le plus tôt possible. C’est pour cela que les propriétaires ont consenti à de gros efforts financiers pour investir dans l’acquisition de nouvelles unités encore cette année».

Elle souligne également que «les courses étant un sport national, il est également dans l’intérêt du grand public que la saison de courses débute le plus vite et offre des divertissements à la population». Elle n’a pas manqué de préciser qu’une première correspondance adressée à la hiérarchie du Mauritius Turf Club est restée à ce jour sans réponse avant d’ajouter qu’une attitude similaire des dirigeants du Club envers l’association l’obligera à adresser sa prochaine communication à travers ses hommes de loi.