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Consommation: le portefeuille se vide plus rapidement que le caddie ne se remplit

3 avril 2021, 14:00

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Consommation: le portefeuille se vide plus rapidement que le caddie ne se remplit

Depuis le début du confinement, c’est dur de remplir son réfrigérateur tant les prix des denrées alimentaires ont pris l’ascenseur. «Nou ena linpresion ki kan nou sorti dan laboutik ou sipermarse, nou’nn pov», déclarent certains consommateurs. 

Les membres de l’Association des consommateurs de l’île Maurice le confirment mais sont impuissants car ils n’ont pas encore obtenu leur Work Access Permit pour pouvoir circuler et faire un inventaire convenable. Mais son président, Jayen Chellum, le confirme car lui et ses membres vont faire leurs courses et le remarquent. «On ne parle pas là de produits de luxe mais d’un certain nombre d’articles de base. Tous les prix ont augmenté. Nous l’avons constaté de nos yeux. Et il n’y a pas de contrôle de prix sur les produits de base.» Selon Reeaz Chuttoo, porte-parole de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), entre le confinement de 2020 et maintenant, le prix des denrées alimentaires a augmenté par au moins 20 %. «Nou pa pe kapav fer ‘‘panier de la ménagère’’ an se moman akoz konfinnman, me osi akoz ena bokou fos promosion. Fek la, nou’nn gagn bann ka kot ena sipozeman promosion lor enn lartik me li pa lor reyon. Avek sa konfinnman-la, bokou pe profit lor dimounn», explique le syndicaliste. 

Le confinement à lui seul justifie-t-il cette hausse des prix ? Nos interlocuteurs précisent qu’il ne faut pas oublier qu’il y a aussi l’augmentation du fret qui entre en jeu, de même que la dépréciation de la roupie. Cependant, ils sont formels : comme certains prix ne sont pas fixés, il y a abus. 

«Nous subissons une libération des prix par les commerçants», explique Reeaz Chuttoo. Beaucoup d’entre eux tentent de maximiser leurs profits aux dépens des consommateurs. «On aurait dû contrôler la situation comme c’était le cas l’an dernier. Fixer les prix de certains produits aurait évité ces abus. Nous avons envoyé, au ministère du Commerce, une liste de produits dont les prix auraient dû être fixés mais la situation reste inchangée. Le gouvernement ne semble pas vouloir protéger les consommateurs», estime, pour sa part, Jayen Chellum. L’express a tenté en vain d’obtenir un commentaire de Soodesh Callichurn, ministre du Commerce.