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Analyse de l’impact de la crise: le groupe ENL subit des pertes de presque Rs 1 milliard

2 avril 2021, 13:27

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Analyse de l’impact de la crise: le groupe ENL subit des pertes de presque Rs 1 milliard

2020 n’aura pas été de tout repos pour ENL. Son bilan financier au 30 juin 2020 affiche des pertes de Rs 957,3 millions dues essentiellement à l’arrêt de ses activités hôtelières après avoir enregistré des bénéfices de Rs 1,1 Md au 30 juin 2019. Après les mauvais souvenirs de 2020 caractérisés par la venue du phénomène destructeur non annoncé, le groupe a désormais les yeux rivés sur 2022, durant laquelle il espère renouer avec la rentabilité, observe Hector Espitalier- Noël, CEO du groupe. 

Les circonstances actuelles sont telles que le groupe ENL ne s’est pas contenté d’honorer ses obligations de dépôt du bilan à la Stock Exchange of Mauritius (SEM). Le CEO d’ENL a fourni une analyse détaillée de la situation financière d’un groupe prêt à s’aventurer dans des secteurs innovants pour franchir de nouveaux paliers qui permettront à l’économie d’évoluer positivement. «Le groupe s’attend à retrouver sa rentabilité en 2022, sauf pour l’hôtellerie où la reprise ne serait pas prévue avant 2023. Il y a nécessité d’accélérer le déroulement de la présente campagne nationale de vaccination pour permettre aux Mauriciens de vivre avec le coronavirus tout en se protégeant au mieux. Ce n’est qu’à ce prix que Maurice pourra éviter la nouvelle crise, économique celle-là, qui se profile à l’horizon.» 

En attendant de juguler la situation critique de 2021 et d’envisager un climat plus serein pour 2022, le groupe ENL fait un constat peu reluisant de l’an 2020. L’impact de la pandémie a littéralement mis k.-o. la capacité du groupe à terminer l’année en beauté avec des profits et des perspectives de distribuer des dividendes à ses actionnaires. À ce niveau, la situation est on ne peut plus inquiétante. D’une situation où le montant des profits opérationnels se situait à Rs 1,3 Md en 2019, le groupe s’est retrouvé non seulement dans l’incapacité de répéter cette performance, qui a fondu comme neige au soleil, mais avec des pertes de Rs 302,9 M. 

Point n’est besoin de faire un dessin pour comprendre que cela allait se refléter après avoir honoré ses obligations fiscales. Il ne reste que des traces des profits de Rs 1,1 Md réalisés en 2019. Le groupe s’est retrouvé avec des pertes de Rs 957,3 M au 30 juin 2020. Dans la répartition, ce sont surtout les sociétés affiliées qui ont encaissé la plus grosse part de ces pertes. Le groupe a également subi les effets de la pandémie au niveau de ses revenus qui ont accusé une baisse de 10,4 % passant de Rs 16 Mds en 2019 à Rs 14,4 Mds en 2020, soit Rs 1,7 Md de moins. Si la valeur des actifs d’ENL a enregistré une hausse de 10,2 % passant de Rs 67,5 Mds en 2019 à Rs 74,3 Mds en 2020, le groupe le doit à la réévaluation de ses biens immobiliers et l’arrivée de nouveaux capitaux injectés dans des sociétés subsidiaires par des investisseurs ne faisant pas partie du groupe. 

Dans une analyse, publiée sous forme d’interview dans le rapport annuel, Hector Espitalier-Noël relève que :

Toutes les activités du groupe ont fait preuve de résilience après le premier confinement, à l’exception de l’hôtellerie, qui continue d’être affectée par la fermeture des frontières ;

► les plans d’aide mis en place par le gouvernement, notamment avec la création de la Mauritius Investment Corporation, sont d’un soutien précieux, mais ne pallient pas l’urgence de rouvrir les frontières et de relancer le tourisme ;

► l’exercice financier en cours s’annonce difficile, avec le second confinement national qui ne fait qu’exacerber l’environnement incertain dans lequel évolue le groupe ;

► avec CAP23, Impact-Driven, son business plan sur trois ans jusqu’en 2023, le groupe dispose d’un itinéraire bien pensé pour traverser la crise. Le développement responsable, inclusif et centré sur l’humain est le fondement de ce plan, qui fait la part belle à l’innovation et à la digitalisation, et ;

► le groupe est robuste et dispose des ressources nécessaires – une base d’actifs solide, une structure financière saine, une situation d’endettement raisonnable, une équipe talentueuse et engagée, un goodwill auprès de ses principaux stakeholders – pour une sortie de crise rapide.