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Covid-19 à Madagascar: la peur des Mauriciens expatriés après le décès de trois compatriotes

28 mars 2021, 20:30

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Covid-19 à Madagascar: la peur des Mauriciens expatriés après le décès de trois compatriotes

Le nombre de cas positifs au Covid-19 ne cesse d’augmenter jour après jour dans la Grande île. Au point où trois Mauriciens y ont laissé la vie sur place alors qu’un expatrié, Vinay Ramjit, est mort à Maurice de complications de santé, selon la Dr Gaud, après être rentré au pays mardi. Depuis, la peur s’est installée chez les Mauriciens à Madagascar… 

Le 13 mars 2021, la télé malgache annonce que 201 cas de Covid-19 ont été enregistrés dans la Grande île. La deuxième vague touche de plein fouet ce pays, qui peine encore à retrouver ses marques après la première vague de 2020. Si les cas positifs explosent, il en est de même pour le nombre de victimes foudroyées par ce virus

Antananarivo, Boeny, Atsinanana ou encore Analanjirofo, Nosy Be, entre autres, sont touchés. Les expatriés, qui se retrouvent à Madagascar pour le travail, se protègent du mieux qu’ils peuvent. La solution à leur peur serait le vaccin, dont le gouvernement malgache a entamé jeudi les démarches auprès des instances internationales pour s’en procurer. 

Importation de vaccins par les ambassades

C’est justement ce qu’explique l’ambassadrice de Maurice à Madagascar, Françoise Labelle. «Samedi dernier (le 20 mars), le président a fait une élocution et il a dit qu’il n’a aucune objection à ce que les ambassades importent leurs vaccins. Et il a demandé à l’Académie nationale de médecine de Madagascar de se pencher sur les vaccins. Et hier (vendredi), les instances ont recommandé les vaccins.» Il faut savoir que dans un premier temps, le président Andry Rajoelina était contre l’utilisation de vaccin, préférant miser sur le Covid-Organics, le remède à base d’Artemisia. 

Le décès des Mauriciens dans la Grande île ne laisse personne insensible. Pour celui de Vinay Ramjit, Françoise Labelle confie que la seule consolation est d’avoir réussi à le faire rentrer à Maurice. «On a fait le nécessaire pour qu’il soit évacué à Maurice, mardi soir, grâce à l’aide du gouvernement. Malheureusement, il n’a pas survécu. Ce qui est le plus dur, c’est pour les trois autres qui sont morts à Madagascar loin de leurs familles.» Elle recommande aux autres expatriés de prendre les précautions nécessaires. 

C’est justement le ressenti de Mevin Patten, qui est à Mada depuis six ans. Ce dernier, self-employed dans la publicité, s’assure d’être toujours protégé. «Pendant la première vague, il y avait le confinement mais cette fois-ci, c’est business as usual. Les gens doivent se déplacer pour le travail. Et c’est à nous de prendre nos précautions.» 

Au jour le jour

S’il sort de chez lui en respectant les gestes barrières, ce n’est pas le cas de tout le monde. Il souligne le manque de rigueur et de sérieux des Malgaches. «Certains se déplacent sans masques. Il n’y a pas de distanciation physique entre eux. Vous savez, beaucoup de Malgaches vivent au jour le jour. On ne peut pas les enfermer. Surtout qu’il y a une grande partie de la population qui n’est pas aussi fortunée.» La crainte d’attraper le virus est là, ajoute-t-il mais «l’on doit continuer à vivre». 

C’est le même constat pour Sam Jodhun. «Entre expatriés, on s’entraide. Actuellement, on travaille de concert avec l’ambassade pour y avoir le vaccin», indique- t-il. 

Selon lui, les cas rapportés par le gouvernement malgaches ne sont pas à un cas près. «La communication n’est pas leur point fort. Je pense qu’il doit y avoir beaucoup plus de cas de Covid-19 dans ce pays qui est immense. Ce qui nous fait peur, c’est que ce soient des variants, dont celui d’Afrique du Sud.» 

Sam Jodhun revient aussi sur les trois Mauriciens décédés dans la Grande île. «Il y a eu celui qui était directeur financier pour une marque de nouilles instantanées. Il est décédé en moins de 48 heures. Il n’a même pas eu le temps de prendre des médicaments. Puis, il y a eu celui d’un homme de 39 ans, qui a laissé derrière lui, sa femme malgache et ses deux petits enfants. Sans oublier, un autre compatriote, âgé d’une cinquantaine d’années, qui était dans la restauration.» 

Vol de rapatriement

Par ailleurs, le 17 avril, un vol de rapatriement de Madagascar est prévu. Plusieurs compatriotes on fait part de leur intention de rentrer au pays. Sam Johun en fait partie. «Je veux rentrer pour au moins avoir le vaccin. Car à Mada, ce n’est que maintenant que l’on entame les démarches pour la vaccination.» 

En tout cas, le nombre de personnes atteintes du Covid- 19 ne cessera d’augmenter, tant que les personnes ne se protègent pas…