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Covid-19 – Canot: des habitants dans la détresse

24 mars 2021, 13:41

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Covid-19 – Canot: des habitants dans la détresse

Pas de supermarché. Il n’y a que deux boutiques et quelques «tabagies» dans le coin. A Canot, décrétée zone rouge après que plusieurs cas de Covid-19 y ont été détectés, les habitants peinent à s’approvisionner. Pis encore : depuis hier, la police a interdit à des conseillers de village de livrer des vivres aux familles qui sont dans le besoin…

Kemraz Ortoo, conseiller de district, qui réside cependant hors de la zone rouge, affirme que la police lui a fait comprendre que désormais, son équipe ne pourrait plus ravitailler les habitants de Canot.  «Il m’a dit que l’ordre vient haut et qu’il ne peut pas m’en dire davantage. Selon mes renseignements, des proches du MSM ne voyant pas d’un bon œil la démarche de mon équipe, a fait pression  sur les hauts gradés de la police. Dans une situation pareille, je ne fais pas de politique. Mon action est humanitaire», insiste-t-il. 

En fait, Kemraz Ortoo est membre du bureau politique du MMM. Il explique que quand le ministère de la Santé avait décrété Canot comme étant une zone rouge, il y avait une certaine tension dans la localité. «La police avait fait appel à moi pour calmer les esprits. Contrairement aux circonscriptions 15, 16 et 17, à Canot, il n’y a ni supermarché ni guichet automatique. Les habitants n’avaient pas d’argent pour s’approvisionner. Avec mon intervention et l’aide de la police, nous avons pu trouver une solution. Il y a des familles qui sont dans la pauvreté. Elles m’ont contacté. Toute mon équipe a pu récupérer des vivres auprès des trois députés de la circonscription, des opérateurs économiques de la région et des organisations non gouvernementales, que nous distribuions chaque jour depuis que le début du confinement tout en respectant des mesures sanitaires imposées par le gouvernement. Désormais, ils n’ont plus d’aide d’extérieure…»

De plus, déclare Kemraz Ortoo, qui détient un Work Access Permit, il y a des malades alités nécessitant des couches et des bébés qui ont besoin de lait. «Ces produits ne sont pas disponibles dans les boutiques de ce petit village. Ils comptaient beaucoup sur nous.» Le conseiller de village affirme en outre qu’il a reçu encore des demandes d’aide ce matin, en ce mardi 23 mars. «Si la police est disposée à aller leur livrer  des vivres que nous avons préparés, je n’y vois aucun inconvénient. Le plus important c’est d’aider ces familles.»

En attendant,  Jiswajithsingh Bhurut, conseiller de village de Canot, dont des proches sont confinés dans la localité, confie lui aussi que la situation est grave. «Il n’y a même pas de légumes au village. Les boutiques n’ont pas tous les produits nécessaires. Il faut venir aux habitants», implore-t-il.