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Afghanistan: le président Ghani favorable à une élection sous six mois

24 mars 2021, 13:37

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Afghanistan: le président Ghani favorable à une élection sous six mois

Le président afghan, Ashraf Ghani, entend proposer la tenue d'une nouvelle élection présidentielle dans les six prochains mois, a-t-on appris mercredi de sources gouvernementales, une hypothèse immédiatement rejetée par les talibans.

Ce plan sera présenté lors d'une réunion prévue en Turquie en avril, où les Etats-Unis et les principales puissances régionales espèrent relancer un processus de paix qui piétine, ont indiqué à l'AFP deux hauts responsables gouvernementaux afghans, sous couvert d'anonymat.

«Le gouvernement travaille sur un plan pour une élection présidentielle anticipée», a déclaré l'un d'eux à l'AFP, soulignant que «pour que ce plan se concrétise, les talibans doivent d'abord accepter un cessez-le-feu à travers tout le pays», un préalable à «une élection dans les six mois».

Le président Ghani semble ainsi proposer une alternative à l'option d'un gouvernement de transition incluant les talibans, suggérée par Washington et approuvée par la Russie mais qu'il rejette avec force.

Les talibans se sont immédiatement opposés à l'idée d'une nouvelle élection. M. Ghani avait été réélu à l'issue du précédent scrutin de septembre 2019, dont les résultats avaient été longuement contestés.

«De tels processus (les élections) ont par le passé poussé le pays au bord de la crise», a réagi un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, interrogé par l'AFP.

«Ils parlent d'un processus qui a toujours été scandaleux. Nous ne le soutiendrons jamais», a-t-il averti, estimant que l'avenir institutionnel du pays devait être décidé dans le cadre des négociations de paix inter-afghanes.

Le président américain, Joe Biden, doit décider s'il confirme ou non le retrait total d'ici au 1er mai des troupes américaines encore déployées en Afghanistan, conformément à l'accord signé en février 2020 à Doha avec les talibans. Il a déjà prévenu que cette échéance serait «difficile» à tenir et les insurgés ont averti que les États-Unis seraient «responsables des conséquences».

Dans le cadre de cet accord, les talibans s'étaient engagés à participer à des pourparlers de paix avec le gouvernement afghan. Ces négociations ont commencé en septembre dans la capitale qatarie, mais n'ont pour l'heure débouché sur aucune avancée significative, alors que les violences se sont intensifiées depuis dans tout le pays.

Les talibans, qui ont pris le dessus ou contestent l'autorité de Kaboul sur plus de la moitié du territoire afghan, ont peu à gagner à accepter aussi bien un gouvernement de transition qu'une nouvelle élection.

En Afghanistan, les élections sont le plus souvent marquées par des fraudes généralisées, une faible participation et des violences.