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Patients guéris: souvenirs douloureux et double vigilance

21 mars 2021, 22:15

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Patients guéris: souvenirs douloureux  et double vigilance

Ils ont contracté le Covid-19, l’année dernière. Un an après, ils en gardent un souvenir amer. L’heure, disent-ils, est de se protéger doublement.

Rien que de revenir sur le sujet leur donne froid dans le dos. Nombre de Mauriciens infectés par le nouveau coronavirus l’an dernier ne veulent plus en parler. Comme cet habitant de Camp-de-Masque, que nous avons contacté par téléphone, jeudi. Il était parmi les premiers guéris du Covid-19, sur le sol mauricien. Si à l’époque, il faisait l’éloge des compétences du gouvernement à gérer la crise, aujourd’hui, il dit vouloir laisser cela derrière lui. Et poursuivre sa vie comme tout le monde.

«Tout a repris son cours normal dans ma vie. Je ne veux plus m’étendre sur le sujet.» Un sentiment que partage un autre jeune, des Plaines-Wilhems, qui avait, lui, été testé positif début avril 2020. «Je n’ai pas envie d’être stigmatisé comme étant une personne qui a eu le Covid. C’est du passé. Nous avons eu plus de chance que les dix personnes qui ont perdu la vie, soyons reconnaissants envers Dieu...»

Multiplier les précautions

Puis, il y a aussi la vie de cette petite famille de l’Est, qui avait été perturbée au début d’avril dernier toujours, quand le père de famille, 52 ans, avait été diagnostiqué positif au Covid-19. Quelques jours plus tard, d’autres résultats avaient confirmé que le virus avait aussi été contracté par sa femme et un de leur fils, âgé de sept ans à l’époque. Si le papa avait été placé à l’hôpital ENT, mère et fils avaient été placés en centre de quarantaine, car les deux étaient asymptomatiques, à l’inverse du papa.

Nous avons pris de leurs nouvelles, près d’un an après. «Nous allons bien, nous menons une vie normale comme tout le monde», confie la mère. D’ajouter qu’elle prend cependant toutes les précautions nécessaires afin de ne pas être contaminée à nouveau. Un pénible souvenir que ces derniers ne souhaitent, à aucun prix, revivre.

Puis, il y a aussi eu le cas de ce jeune homme de Camp-de-Masque, dont la vie avait aussi été chamboulé. Il s’agit d’Anas Choonee. Il avait appris, le 26 mars 2020, qu’il était positif. Un an après, il dit être toujours en deuil. Car parmi les neuf membres de sa famille infectés, son père, âgé de 69 ans, Raffick Choonee, n’a pas survécu. «Aujourd’hui je suis toujours en deuil. Ce n’est pas facile d’oublier ce qui s’est produit et par quoi nous sommes passés.»

Mais aujourd’hui, il dit être en forme. «Plus encore qu’auparavant.» Cela, selon Anas Choonee, parce qu’ils ont été traités à la chloroquine et à d’autres médicaments, pendant leur traitement alors qu’ils étaient positifs au Covid-19. Bon, il est vrai que la frayeur est toujours omniprésente, au quotidien, mais, il ne veut pas céder à la panique. «Nous sommes d’avis que cela ne pourra pas nous arriver encore une fois. Qui plus est, nous prenons plus de précautions.» Pour rappel, alors que sa femme et lui avaient été testés positifs, son fils en bas âge avait été épargné par la maladie. «Il avait eu de la chance. Aujourd’hui, on le protège davantage.»