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Campagne de vaccination nationale: un rush de panique

9 mars 2021, 08:45

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Campagne de vaccination nationale: un rush de panique

Des files d’attente serpentent les cours des cinq hôpitaux régionaux de l’île. Idem pour les centres mobiles. Les Mauriciens veulent se faire vacciner au plus vite contre le Covid-19. La crainte d’un nouveau confinement et le nombre de cas locaux ont pesé lourd dans la balance.

On se croirait dans un film : retour sur le passé. Des gens qui trépignent d’impatience, non pour s’approvisionner au supermarché mais pour se faire vacciner. Depuis l’annonce du gouvernement, jeudi dernier, d’ouvrir la vaccination à échelle nationale, c’est la ruée vers les hôpitaux et centres mobiles (voir communiqués plus loin).  Comme à Rose-Hill, plus précisément dans le Plaza transformé en centre pour trois jours. Les premières personnes sont arrivées à 5 h 30, soit plus de quatre heures avant son ouverture. En revanche, la distanciation sociale est quasi inexistante.

Nicole Allet est venue se faire vacciner, hier. Si elle est arrivée à 7 h 45, ce n’est qu’à 11 h 45 qu’elle a complété sa vaccination. «Je voulais y venir le plus tôt possible, maintenant je suis immunisée.» Pour cette dernière, le plus important est de se protéger non seulement pour sa famille mais surtout se tenir prêt pour une éventuelle réouverture des frontières. «On vit du tourisme, et l’on sait qu’ils seront nombreux à revenir chez nous, une fois l’interdiction levée. De toutes les manières, nous devons faire confiance aux médecins et chercheurs qui ont créé ce vaccin.»

Également présente la ministre de la Sécurité sociale, Fazila Jeewa Daureeawoo. Cette dernière affiche sa satisfaction. «La vaccination est importante. Et l’on demande à la population de la faire.» Pour la ministre, les cas locaux enregistrés ces derniers jours ont certes aussi contribué à cette ruée. «Mais je pense que le public attendait aussi cette campagne nationale.» Elle précise que pour les personnes en situation de handicap et d’immobilité sévère, une fast track est aménagée pour les aider à se faire vacciner le plus rapidement possible.

Direction l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis. Même image : de longues files d’attente qui serpentent à l’intérieur de l’établissement. Jocelyne Fung Van Sang, soulagée, quitte l’hôpital. Depuis 8 h 30, elle a quitté sa maison à Baie-du-Tombeau. «Je suis à jeun depuis ce matin, je n’ai pas eu le temps d’avaler quoi que ce soit.» Il est presque midi et elle n’a encore rien mangé. «En plus, je souffre de diabète et d’hypertension.» Mais ce qui l’a encore plus motivée à s’engager dans ce périple, ce sont les cas locaux enregistrés depuis vendredi. «J’ai été bouleversée en entendant ces cas, ma tête n’a pas arrêté de me relancer. Je ne veux pas revivre cette expérience. Déjà que je devais fêter mes 60 ans l’année dernière, je n’ai rien pu faire.»

En revanche, l’attente a été moins longue à l’AS Suffa Hall, à Cité Martial. Une cinquantaine de personnes attendent pour recevoir l’injection. Comme le souligne Abdoulla Jabbar, le processus s’est fait en une heure. «Les personnes respectent les consignes. Je pense que toute la population devrait se faire vacciner.» Étant dans le secteur médical, plus précisément celui des animaux, ce vétérinaire soutient que c’est une aubaine offerte aux Mauriciens. «Quand vous voyez le nombre de personnes qui attendent pour se faire vacciner ailleurs. Nous devons saisir cette occasion qui se présente à nous.» Pour lui, il faut certes s’attendre à quelques effets secondaires mais cela fait partie du processus. «Ce sont les résultats qui comptent.»

De son côté, Kimi Tse Lin Sang est radicale. «Je suis venue à cause de la maladie.» Elle ne veut pas revivre l’épisode 2020. «Je ne veux pas rester à la maison. Surtout avec mon petit de deux ans et demi. Il ne peut rester en place, et confiné toute la journée n’est pas son fort.» Elle a opté pour le Roche-Bois Security Welfare Centre. Elle estime qu’il faut remercier le ministère de la Santé d’avoir organisé plusieurs centres pour faciliter la campagne de vaccination.

Un premier jour truffé d’incidents dans des hôpitaux régionaux

 
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Le ton est vite monté à l’hôpital SSRN à Pamplemousses. Alors que la vaccination doit se terminer à 15 h 30, plusieurs personnes ont laissé éclater leur colère. La raison : le manque de temps. Elles devront attendre jeudi pour repasser. Même chose à l’hôpital Victoria, à Candos, comme le souligne Khamna Seesurrun, une habitante de Tamarin qui a accompagné ses amis pour l’exercice d’hier. Or, à 15 h 35, ces derniers ont obtenu un papier pour les informer qu’ils devront revenir jeudi. «On est venu depuis 10 h 30. On a attendu sous le soleil pour finalement entendre cela. Je pense qu’il faudrait que les autorités se réorganisent afin que cela ne se renouvelle pas.» Elle souligne également le manque de distanciation sociale dans la file d’attente. «Pourquoi ne pas mettre en place un système de rotation ? Deux équipes qui pourraient poursuivre la campagne de vaccination jusqu’à 20 heures au moins.»

 

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