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Stéphane de Chalain: “Le Best International Practice adopté par les Rules of Racing”

15 février 2021, 19:27

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Stéphane de Chalain: “Le Best International Practice adopté par les Rules of Racing”

À quelques semaines du début de la saison 2021, le ‘Chief Stipe’ du ‘Mauritius Turf Club’, Stéphane de Chalain, nous a bienveillamment reçu à son bureau cette semaine. Parmi les sujets abordés, les amendements apportés aux ‘Rules of Racing’, le fort taux d’interférences enregistré l’an dernier et aussi la formation des jeunes apprentis.

Stéphane de Chalain, le ‘Mauritius Turf Club’ (MTC) a annoncé récemment une révision des ‘Rules of Racing’. Cela a dû être un travail de longue durée on suppose… 
Oui. C’est le cas de le dire. On a en effet passé de longs mois à retravailler les Rules of Racing. Comme vous le savez, le MTC revoit régulièrement les Rules of Racing et toutes les Guidelines pratiquement ces dernières années, la Gambling Regulatory Authority (GRA) nous imposant leur approbation pour les Rules of Racing et les Guidelines. Comme le Code des courses était devenu obsolète, avec le concours de Mlle Julia Keevy et Me Yahia Nazroo, nous avons longuement travaillé afin d’apporter les modifications nécessaires. Les Rules of Racing sont l’outil même qui nous permet en tant que commissaires de courses de nous assurer que les courses sont courues comme elle doivent l’être. Aussi, nous avons l’obligation que nos lois soient semblables à ce qui est fait à travers le monde et d’adopter l’International Best Practice surtout qu’on est signataire du Breeding and Wagering Agreement de l’Association internationale des Autorités hippiques. Nous avions soumis les Rules of Racing depuis septembre dernier à la GRA qui nous a récemment donné le feu vert. 

En parcourant les Revised Rules of Racing, on note surtout des changements importants en ce qui concerne les règles pour contrer le dopage aux courses. Parlez-nous en… 
Les Rules of Racing ont été revus à plusieurs niveaux. Il y a énormément de changements dont l’ancienne section 208 que vous mentionnez et qui a trait à la présence des prohibited and illicit substances pour les chevaux. La Fédération internationale des Autorités hippiques a changé énormément les règlements par rapport aux prohibited substances. Il n’était donc pas question qu’on ne s’aligne pas sur les International Best Practices. C’est une partie qui a été revisitée complètement. Les Rules of Racing du MTC sont aux normes internationales. 

Justement, l’hippisme mauricien n’a également pas été épargné par des cas de dopage ces dernières années… 
Comme vous le savez, les dopeurs ont toujours une longueur d’avance sur le système partout à travers le monde. Là où il y a de l’argent, il y aura toujours ce risque que certaines brebis galeuses tentent de doper certains coursiers. Ils sont tout le temps à la recherche de la moindre faille pour atteindre leur but, cela partout à travers le monde. Ce qui est rassurant, c’est que dans la plupart des cas, les chevaux contrôlés positifs ont été repérés avant qu’ils ne participent à une course. C’est une preuve que le système fonctionne. Oui, l’idéal serait que les chevaux ne soient pas dopés mais au final, cela a causé un moindre mal et l’intégrité des courses a été préservée. 

Qu’en est-t-il des règlements qui ont trait à la performance des jockeys dont la monte ne donne pas l’opportunité à leurs montures d’obtenir les meilleures chances ? 
Je dois dire que de ce côté-là, nos lois étaient à jour avec ce qui se fait un peu partout dans les grands centres hippiques. Il n’y a pas énormément de changement à ce niveau mais comme c’est le cas, nous n’avons pas hésité à nous en servir si jamais il y a eu des infractions. 

La saison va débuter dans un mois environ. L’année dernière, il y a eu beaucoup de cas d’inférence en courses avec, d’une part, des risques d’accident mais aussi des conséquences sur les résultats. Un cavalier de renommée mondiale, qui a monté chez nous lors d’une journée internationale, nous a déclaré à ce sujet que le comportement des jockeys responsables de gêne ont un lien avec les sanctions qui sont imposées. Un commentaire ? 
Premièrement, il faut reconnaître que les spécificités de la piste du Champ de Mars ont certainement beaucoup à voir avec le nombre d’interférences en course. La piste, petite et circulaire, n’aide pas. Reste que l’année dernière en début de saison, nous avons eu beaucoup d’interférences, ce qui nous a poussés à prendre beaucoup de sanctions et même à avoir des réunions avec les jockeys afin de les conscientiser. Je dois dire qu’on a été agréablement surpris par une certaine réduction dans le nombre de cas d’inférence après ces rencontres. Je suis d’accord sur l’opinion exprimée par ce professionnel. Je dois attirer votre attention que dans un passé pas trop lointain, les interférences étaient sanctionnées par des amendes. Mon équipe et moi, nous avons changé cela il y a quatre ans et nous avons noté une baisse dans les cas de gênes en course. 

Sinon, l’an dernier on a vu l’émergence d’un jeune cavalier, en l’occurrence Abhishek Sonaram. On sait que vous êtes impliqué dans l’évaluation des jeunes cavaliers en attente de faire leur baptême du feu. Abhishek vient combler un vide. Un claimer faisait effectivement défaut. Le MTC compte-t-il donner l’opportunité à d’autres jeunes en 2021 ? 
D’abord je ne peux pas prendre le crédit pour l’apprenti Sonaram car je suis simplement un de ceux qui l’ont aidé à accomplir son rêve de monter en courses. Le mérite revient à Jean-Marc Halbwachs, John Claite et surtout Preetam Daby. Je dois tirer mon chapeau à Jean-Marc Halbwachs et John Claite qui font un travail exceptionnel malgré le peu de moyens que nous avons. Comme vous le savez, pendant pas mal d’années, on a toujours envoyé nos apprentis à la South African Jockeys Academy, mais cette fois-ci cela n’a pas été possible en raison de la situation financière du club. Du coup, nous nous sommes tournés vers John Claite, établi en Australie, qui a accepté de nous donner un coup de main, vu qu’il est Riding Master à Perth. Le processus est que Jean-Marc Halbwachs et John Claite décèlent les talents chez les jeunes et les font travailler dans les écuries à Maurice comme lads pour qu’ils s’habituent aux chevaux. Et après, ils commencent à monter au training tout en étant suivis de près par notre équipe, Jean-Marc Halbwachs, moi-même et Julia Keevy. On est à la fois en communication avec John Claite et les entraîneurs pour lesquels les apprentis montent. Les deux premiers apprentis que nous avons envoyés en Australie avec l’aide de John Claite sont Brandon Louis et Mahess Coody. Brandon Louis a eu un bon parcours en Tasmanie. Mahess n’a, lui, pas eu la même chance malheureusement. Le deuxième contingent se composait de Laqdar Ramoly et Adarsh Dhurrun qui ont très bien fait en Australie. Laqdar est, du reste, apprenti champion. Abhishek Sonaram était le prochain sur la liste pour faire le saut en Australie mais en raison de la Covid-19, il n’a pu faire le déplacement. C’est un jeune jockey très humble avec beaucoup de résilience. Il a la tête sur les épaules et avec les précieux conseils et encouragements de Preetam Daby, il a progressé de manière encourageante durant la saison 2020. Il a cependant encore un long chemin à faire mais il est certainement promis à un bel avenir s’il continue sur cette voie. Pour en revenir à votre question, oui, nous souhaitons voir débuter d’autres jeunes cette saison. Je ne vais pas me prononcer sur des noms à ce stade mais je peux vous assurer, there are new guys coming through the ranks. 

L’an dernier, le MTC a dû annuler une course car la piste était devenue impraticable et dangereuse. Nous avons couru jusqu’au deuxième tiers de décembre, ce qui est beaucoup plus tard que d’habitude. Comment se sont passés les travaux d’entretien de la grande piste et est-ce qu’elle sera disponible pour les nombreux nouveaux qui sont appelés à faire des essais aux stalles pour débuter le 20 mars ? 
Effectivement tout a été retardé mais l’équipe de l’entretien de la piste menée par le Track Manager Shiam Peenith travaille dur pour s’assurer qu’elle soit prête. Valeur du jour, les travaux ont bien avancé. Nous avons confiance en la compétence de notre Track Manager. On est légèrement en retard avec la préparation de la piste mais je dois dire que ce n’est pas seulement dû au fait que la saison a été plus longue. Nous n’avons malheureusement pas eu assez de pluie sur l’hippodrome. La quantité de pluie qu’on aura d’ici le début de la saison sera déterminante. On espère que Dame Nature nous aidera d’ici fin mars. 

Si vous avez un message à passer en tant que ‘Chief Stipe’ à ces milliers de turfistes qui sont friands des courses mauriciennes, vous diriez quoi ? 
Je tiens à rassurer le public que nous, les commissaires de courses, nous faisons toujours de notre mieux afin de protéger leurs intérêts. Oui, tout n’est pas tout le temps rose et nous avons certainement nos doutes sur le déroulement de certaines courses mais nous ne pouvons agir que sur les faits que nous avons devant nous et non pas sur les nombreuses rumeurs qu’on entend au Champ de Mars. Je dois ajouter que dans l’ensemble, ces dernières années, nous avons eu moins de gros problèmes sur la piste et avons eu droit a des courses disputées et a de belles arrivées. Je leur souhaite une belle saison 2021.