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Huile: le prix flambe

8 février 2021, 22:04

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Huile: le prix flambe

Le prix des huiles fabriquées localement connaît une hausse de 10 % à 18,6 % en ce lundi 8 février, indique Moroil, producteur à Maurice. Qui se dit contraint d’appliquer cette augmentation, car le contexte s’avère difficile pour les producteurs locaux. Comme le souligne Jérôme Clarenc, directeur commercial de Moroil, «cette augmentation découle directement du contexte économique mondial et aurait nécessité une hausse de plus de 25 % localement». André Espitalier-Noël, Managing Director de Moroil, souligne que les principales matières premières ont connu, depuis juin 2020, une hausse considérable, soit 51% pour le tournesol et 59% pour le soja. D’ajouter que ce sont les coûts les plus élevés de ces sept dernières années. En sus du contexte économique mondial qui impacte considérablement le prix des matières premières, d’autres facteurs contribuent à cette hausse de prix au niveau local. Notamment l’augmentation du fret maritime entre 100 et 200 % selon les régions d’approvisionnement, la dévaluation de la roupie, entre autres hausses de coût pour la production. 

Le Managing Director de l’entreprise soutient que «Moroil a tout fait pour contenir cette hausse de prix, prenant en considération les difficultés des familles mauriciennes en ce moment tout en voulant sauvegarder l’emploi au sein de notre société». «Nous n’avons jamais failli, depuis plus de 50 ans, à notre engagement vis-à-vis de la population mauricienne à fournir une huile de qualité à des prix raisonnables, a rappelé André Espitalier-Noël. Jérôme Clarenc précise aussi que Moroil a toujours aligné ses prix en fonction des cours du marché mondial. «Sur les 12 dernières années, il y a eu 16 baisses et 14 hausses de prix de nos huiles. Nous avons déjà connu un tel phénomène dans les périodes de crise comme en 2008 et en 2012.» 

Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de Maurice (ACIM), souligne pour sa part que l’huile est un produit essentiel et qu’il se retrouve en situation de monopole. Au dire de celui-ci, l’huile est utilisée dans plusieurs préparations culinaires comme pour le farata, dholl-puri, gâteau piment, riz frit, entre autres, et la hausse de son prix risque d’avoir des répercussions sur ces produits. «Le prix des produits dépendant sur un ingrédient, qui a connu une hausse, flambe plus qu’il ne devrait.» Et d’ajouter qu’«il y a une possibilité que le prix d’un certain nombre de produits augmente en vue des facteurs externes. Le gouvernement aurait dû venir avec le contrôle des prix ou appliquer des maximum mark ups. Ou encore voir comment éviter les hausses exagérées. Face aux difficultés financières qui perdurent, les gens doivent revoir leur façon de consommer et leurs budgets».

Par ailleurs, selon le dernier Conseil des ministres, des ‘safeguard measure’s pour l’huile comestible seront imposées à partir du 22 février. En effet, un droit de douane de 10 % sera appliqué sur les huiles comestibles importées des pays du COMESA. Au niveau de Moroil, cette décision est bien accueillie. «Cela va assurer un level-playing field pour la pérennité de l’industrie de l’huile comestible à Maurice», affirme Jérôme Clarenc. Quant à Pritam Dabydoyal, directeur de P&P International, il explique que le marché a flambé passant de 575 USD à 750 USD la tonne en décembre. En janvier, il a atteint 980 USD. «Avec cette décision, les consommateurs vont souffrir encore plus. Dans une situation où 80 % du marché est monopolisé, ce n’est pas logique que les 20 % restants soit impactés pour favoriser le monopole.»