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Projet intégré: Bernard Li (ré) invente le Made in Crève-Cœur

5 janvier 2021, 22:30

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Projet intégré: Bernard Li (ré) invente le Made in Crève-Cœur

C’est dans les pas de Paul et Virginie que l’entrepreneur Bernard Li Kwong Ken s’est installé à Crève-Cœur. Il cherche un partenaire pour son projet de table d’hôte, cultures au naturel, élevages et parcours de randonnées.

Il était une fois… L’envie d’apprécier le coucher de soleil en galante compagnie. Kan fini sorti tchaké. À force de chercher la meilleure vue entre les montagnes, Bernard Li tombe en arrêt sur le panorama de Crève-Cœur. C’est dans ce coin verdoyant à perte de vue que l’entrepreneur aux nombreuses vies, ancien bouillonnant président du Mauritius Museums Council, engagé dans le social avec la Fondation de Bel-Ombre, a choisi de planter ses racines.

Quand Bernard Li a décidé quelque chose, il y consacre toute son énergie. À force de rencontres et de namaste respectueux échangés avec ses nouveaux voisins, à force de se documenter sur la région, à force de taquiner la chance, 2021 s’annonce comme l’année du grand démarrage du projet que Bernard Li porte depuis au moins cinq ans.

Son idée : donner un sens à la marque Made in Crève-Cœur. Pour cela, le concepteur en rêveur qui fonce vers le concret, se met à l’ombre des deux amoureux emblématiques de l’île Maurice. Nul autre que Paul et Virginie. Loin du naufrage et des amours impossibles, Bernard Li a posé les jalons d’un projet dont l’ampleur augmente pratiquement à chaque plante qu’il nous montre, à chaque senteur dont il nous propose de faire l’expérience.

Dans son écrin de verdure à Crève-Cœur, cette maison familiale sera transformée en table d’hôte.

Le soleil de plomb ne semble pas avoir prise sur lui. Si nous rasons les arbres à la recherche d’une ombre bienvenue, c’est en plein soleil qu’il déroule devant nous ses plans. Ses yeux ont lu et relu les passages où Bernardin de Saint-Pierre mentionne Crève-Cœur dans son roman. «Il raconte comment les deux enfants et toute la famille traversaient entre deux montagnes pour se rendre à la messe à l’église de Saint François d’Assise à Pamplemousses. J’ai vérifié, ça fait dans les 4,5 km.» Tant pis si Bernardin de Saint-Pierre a romancé non seulement le naufrage bien réel du Saint-Géran mais aussi certains aspects de la géographie. «L’essentiel est invisible pour les yeux.» En Petit Prince du tourisme intérieur, dans le respect de la Nature, Bernard Li «ne voit bien qu’avec le cœur».

Son chemin entre deux montagnes à Crève-Cœur, il l’a trouvé. Non loin de Virgin’s Peak. Partant de là, sa route est tracée. Ses démarches lui ont donné accès à un terrain – on dirait plus un domaine – de «six arpents», dit-il. Premier arrêt : une maison familiale aujourd’hui inoccupée par des générations de planteurs qui ont vécu là. Cette maison dans son écrin de verdure se mérite. Des guêpes inhospitalières squattent l’étage. À terme, c’est de là que rayonnera le projet de Bernard Li. Il compte y installer une table d’hôte. À table : un menu concocté avec «un maximum de produits venant des six arpents alentour». Avec portes ouvertes sur les produits des planteurs de la région, appelés à devenir des partenaires du projet.

Ne prononcez surtout pas le terme «bio» en présence de Bernard Li. Il vous renverra à la figure tout le mal qu’il pense de ceux qui utilisent le vocable «bio» comme argument commercial et marketing. Lui croit dans «un concept de produits de terroir. Autant que possible, ce seront des produits cultivés naturellement».

Depuis six mois, dans le silence de Crève-Cœur, poussent naturellement de la ciboulette, des épinards, des arouilles, des queues d’oignons. Des piments de toutes sortes, «qu’on pourra transformer en pâte de piment Made in Crève-Cœur». Avec ses habanero jaune et rouge, il ne désespère pas de fabriquer un de ces condiments qui vous arrache la gueule mais dont vous en redemandez.

Ce domaine a l’avantage d’être traversé par un ruisseau «qui ne s’assèche jamais», bordé par des manguiers et un puits. «Il faudrait un petit pont pour que les visiteurs quittent leur véhicule et n’aient accès qu’à pied à partir du terrain de foot de Crève-Cœur.» Il serait dommage en effet que le vrombissement des moteurs dérange la quiétude des lieux.

Une fois la rivière Labourdonnais traversée, ce chemin invite à la randonnée.

On suit le guide. Vers le bord de la rivière Labourdonnais. «Sur au moins deux arpents, ce sera un pâturage libre d’accès aux éleveurs de la région. Que tout cela devienne un coin Nature authentique.» Avec à terme, verger de limons, élevage de perdrix et même de tanrec.

Celui pour qui «the sky is the limit» voit loin. «Ce ne sera pas qu’une table d’hôte pour ceux qui feront des parcours Paul et Virginie dans la région, ce sera une expérience.»