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Déclaration des avoirs: pourquoi la démission d’Arvin Boolell est-elle réclamée ?

13 décembre 2020, 22:00

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Déclaration des avoirs: pourquoi la démission d’Arvin Boolell est-elle réclamée ?

Éclairage. Depuis le 8 décembre, le leader de l’opposition Arvin Boolell est accusé par les membres du gouvernement d’avoir menti dans sa déclaration des avoirs à l’Independent Commission against Corruption (ICAC) en octobre et décembre 2019. Des informations qui sont d’ailleurs publiques et disponibles sur le site Internet de la commission anticorruption conformément à la nouvelle loi. 

Dans le document qu’il a remis à l’ICAC, le député travailliste mentionne qu’il est le propriétaire de deux véhicules de la marque Audi et qu’il a des charges financières à la Barclays ainsi qu’à SICOM pour l’achat de sa maison et de sa voiture respectivement. Il possède aussi une maison à Forest-Side. Les sections qui concernent des intérêts ou actifs dans une société et le transfert des biens immobiliers à ses enfants sont, par contre, laissées vacantes. 

Extrait de la lettre anonyme envoyée à l’ICAC le 7 décembre.

Toutefois, le gouvernement se trouve en présence des informations envoyées par un «citoyen anonyme», dit-il, à l’ICAC le 7 décembre et qui stipulent que le leader de l’opposition possède des lots de six terrains à Petit-Paquet, Montagne-Blanche. La vente d’une portion de terrain de 5 444, 9 mètres carrés le 20 janvier 1989. Il est aussi question de la location de deux portions de terrains de 20 et quatre arpents 52 perches respectivement appartenant à la société Nochaba et dans laquelle Arvin Boolell et son frère Satyajit Boolell sont act ionnaires. Ces terrains en question se trouvent toujours à Petit Paquet, Montagne-Blanche. Finalement, les transferts de deux propriétés à ses fils Ashvin et Sanjeet sont cités. 

Pourtant, ces informations ne figurent pas sur la déclaration des avoirs de 2019 d’Arvin Boolell. Pour le «citoyen anonyme», il est donc clair que le parlementaire a commis un délit sous l’article 195 de la Courts Act en jurant, selon lui, un faux affidavit. Il pense aussi qu’Arvin Boolell est allé à l’encontre des articles 3(1) et 3(3) de la Declaration of Assets Act en ne divulguant pas, dans leur totalité, les avoirs qu’il détient. 

Un autre extrait de l’affidavit qui date du 31 juillet 1991 et dans lequel
 Arvin Boolell évoque le transfert de 96 perches à ses fils.

C’est en s’appuyant sur ces informations que les ministres Maneesh Gobin, Alan Ganoo et Avinash Teeluck ont réclamé la démission du leader de l’opposition en conférence de presse le 8 décembre. Ils estiment qu’Arvin Boolell a commis un «délit très grave» en omettant de faire mention de ces informations. 

Dans un souci de transparence, le principal concerné a remis à la presse des documents de déclaration des avoirs régis en Cour suprême et qui datent de 1991 à 2018. Dans l’un des documents en date du 31 juillet 1991, la mention d’un terrain d’une portion de 24 arpents à Montagne-Blanche figure bel et bien. Le transfert d’une autre portion de terrain d’une superficie de 96 perches à ses deux fils, qui étaient à l’époque des mineurs, est également mentionné.

 

 

 

Arvin Boolell: «S’il y a une omission, c’est de bonne foi» 

<p>Si le leader de l&rsquo;opposition a bien pris le soin de déclarer ses biens en Cour suprême de 1991 à 2018, pourquoi ne l&rsquo;a-t-il pas fait en octobre et décembre 2019 à l&rsquo;ICAC ? Interrogé par<em> &laquo;l&rsquo;express&raquo;</em>, Arvin Boolell soutient que le transfert à ses fils n&rsquo;a pas été mentionné car ils ne sont plus mineurs. En ce qui concerne la location de terrain à Montagne-Blanche, il explique qu&rsquo;il n&rsquo;en perçoit aucun revenu. <em>&laquo;Je n&rsquo;ai rien à cacher ni ai-je acquis quelque chose de façon illégale. Ces terrains concernent un héritage de famille, la MRA est en présence du dossier et les affidavits que j&rsquo;ai jurés en Cour suprême de 1991 à 2018 peuvent le prouver. Pour quelle raison je tenterai de cacher une information que j&rsquo;ai déjà divulguée dans le passé ?&raquo;</em> Arvin Boolell dit toutefois laisser le soin à ses avocats et à la justice de trancher la question. <em>&laquo;Si jamais il y a une omission, c&rsquo;est de bonne foi. Je suis prêt à collaborer pleinement pour éclaircir tous les points nécessaires avec les autorités concernées.&raquo;</em></p>

 

 

 

 

 

Alan Ganoo et ses actions qui font polémique

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<p>Le ministre Alan Ganoo a été le premier à réclamer la tête du leader de l&rsquo;opposition, Arvin Boolell. Cependant, les actions que le ministre du Transport détient au sein de la Société <em>Patangali </em>font polémique depuis mercredi soir. Dans l&rsquo;affidavit qu&rsquo;il a juré pour déclarer ses avoirs dont les informations sont disponibles sur la page Internet de la Commission anticorruption (ICAC), le ministre a déclaré qu&rsquo;il détient 50 % des actions dans cette société, mais dans un document qui a commencé à circuler sur les réseaux sociaux mercredi soir, une capture d&rsquo;écran du service en ligne du <em>Registrar of Companies</em>, indique que le ministre est actionnaire à 100 % au sein de cette compagnie. Cependant, il semblerait qu&rsquo;au cours de la journée de jeudi, le<em> Registrar of Companies</em> a fait des ajustements sur son site pour ramener ses actions à 50 % et hier matin, sur le service gratuit de ce département gouvernemental les données n&rsquo;étaient pas présentes, mais on insiste sur le fait qu&rsquo;elles sont disponibles pour le service payant.&nbsp;</p>

<p>Dans l&rsquo;entourage du ministre, on maintient qu&rsquo;Alan Ganoo est détenteur de 50 % des actions de la société depuis sa création en 2004. Ses deux enfants qui étaient alors mineures ont chacune 25 % des actions. <em>&laquo;Rien n&rsquo;a changé depuis. La création de cette compagnie a été faite selon un acte notarié. Alan Ganoo n&rsquo;est actionnaire qu&rsquo;à 50 %. Ces informations peuvent être vérifiées dans des documents notariés qui sont publics. C&rsquo;est au Registrar of Companies qu&rsquo;ils ont fait cette erreur sur leur service en ligne. Les documents donnent une autre information&raquo;</em>, insiste notre interlocuteur. Celuici affirme que le ministre a été lui-même surpris en découvrant des informations<em> &laquo;erronées&raquo;</em> sur la société mercredi soir sur les réseaux sociaux. <em>&laquo;Tout de suite, il a pris contact avec le notaire qui lui a confirmé que selon l&rsquo;acte notarié, il ne détient que 50 % d&rsquo;actions. Le notaire a tout de suite pris contact avec le Registrar of Companies&raquo;</em>, relate-t-on.&nbsp;</p>

<p>D&rsquo;après la déclaration des avoirs d&rsquo;Alan Ganoo, il détient également des titres au sein du <em>CM Structured Products Ltd</em> &ndash; <em>Zenith Cross Assets.</em> Le ministre possède en outre deux voitures, une<em> BMW X4 </em>et une <em>Kia Sportage</em>. Toujours d&rsquo;après sa déclaration, il possède trois biens immobiliers, deux à Port-Louis et l&rsquo;un à Rose-Hill. Il a aussi transféré des biens à sa fille, Alanna Yashodara Ganoo.</p>