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Droit humains: Cri du cœur de Danielle Wong

11 décembre 2020, 20:50

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Droit humains: Cri du cœur de Danielle Wong

«Il ne s’agit même pas de droits humains, mais de la façon dont vous traitez les personnes en situation de handicap avec dignité.» Propos de Danielle Wong, qui est en chaise roulante depuis 20 ans. L’ancienne directrice de la Mauritius Exports Association (MEXA) était l’une des invitées à discuter, hier, du thème «Build back better by putting human rights at the core of the recovery», dans le cadre de la Journée internationale des droits humains, commémorée chaque 10 décembre. L’événement organisé conjointement par la Human Rights Division du ministère des Affaires étrangères et l’United Nations Mauritius s’est tenu à Ebène, hier.

Danielle Wong a déploré le traitement que reçoivent les handicapés dans la vie quotidienne. «Nous sommes tous des hypocrites. Nous n’aimons pas être impliqués avec les personnes âgées ou celles en situation de handicap car cela nous rend inconfortables. Pour un jour ou deux, on s’occupe d’eux. Combien d’entre vous a une personne handicapée dans son entourage et prend soin d’elle au quotidien? Being able before, to be honest, I couldn’t care less, like many of you.»

L’ancienne directrice de la MEXA a cité l’exemple de fonctionnaires qui garent leur véhicule sur les espaces de stationnement réservés aux handicapés. Elle déplore que la police n’ait rien fait quand elle l’a alertée. «Ils m’ont dit que ce n’est pas leur travail. Comme moi, d’autres handicapés doivent renouveler la carte pour l’utilisation du parking réservé tous les deux ans.»

Danielle Wong a également mis en exergue la situation des enfants handicapés dans les écoles. Selon elle, un élève qui a un handicap ne peut pas jouer avec les autres. «Comment veut-on que tout le monde ait des chances égales ? J’ai aussi organisé des expositions pour que des handicapés aient un emploi, mais on a trouvé qu’ils n’étaient pas suffisamment qualifiés», déplore-t-elle.

Elle a aussi tiré à boulets rouges sur le gouvernement qui, selon ses dires, pratiquerait la philosophie «fais ce que je dis, ne fais pas ce que je fais». Car l’État a passé une loi qui stipule que toute entreprise de 35 salariés ou plus, doit inclure 3 % de personnes handicapées parmi son personnel mais la fonction publique n’a aucune obligation d’employer cette catégorie de personnes.

Elle se demande aussi combien d’entreprises privées emploient «réellement» des handicapés et quelles sont les actions prises contre celles qui ne le font pas. Danielle Wong rappelle, par ailleurs, que Maurice a signé la Convention des droits des personnes handicapées en 2007. Et qu’il n’y a toujours pas de Disability Act.