Depuis que le ministère de l’Énergie et des Services publics a imposé des restrictions sur l’utilisation de l’eau, des opérateurs ont du mal à sortir la tête hors de l’eau. Un des secteurs qui souffrent de cette mesure c’est l’agriculture. «Certains planteurs qui ont terminé les plantules hésitent à les transplanter», témoigne Kreepaloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters’ Association. 

Cela en raison du rationnement de l’eau, qui est fournie trois fois par semaine. «En général, les légumes ont besoin d’eau au quotidien. Ena ki bisin delo gramatin ek tanto. Avek sa restriksyon la, planter pa le investi», explique-t-il. 

Kreepaloo Sunghoon s’insurge contre la manière dont l’eau est gérée. Il estime qu’il faut revoir la politique de l’eau et mettre des personnes compétentes dans ce secteur pour une meilleure gestion. «Beaucoup de personnes au chômage se sont tournées vers l’agriculture pour leur survie. Aster pe dir pa servi delo. Pe pini dimounn», s’insurge Kreepaloo Sunghoon. 

Lavage de véhicules

Certaines sociétés de lavage de véhicules affirment être également impactées par l’interdiction d’utiliser de l’eau pour le lavage des voitures. Le propriétaire d’une de ces sociétés, qui opère un service de lavage à Port-Louis depuis 33 ans, affirme que c’est à peine s’il peut payer ses 5-6 employés. «J’ai dû diminuer leurs salaires. Ils ont quand même accepté», soupire-t-il. 

Selon lui, les mesures prises par les autorités contre le gaspillage de l’eau ont complètement changé sa méthode de travail. «J’utilise des produits à sec. J’ai essayé d’acheter de l’eau pour me dépanner. Mais on m’a dit que c’était interdit.» 

Un autre laveur de voiture des basses Plaines-Wilhems dit dépendre de ce métier pour nourrir sa petite famille. Toutefois les restrictions sur l’utilisation de l’eau rendent sa situation difficile. 

Captage et recyclage 

Pendant que certains laveurs de voiture s’apitoient sur leur sort à chaque période de sécheresse, d’autres cherchent des solutions. C’est le cas de Simple Car Wash à St-Paul. Son responsable a trouvé le moyen de rebondir… et ce depuis 2011. «Je me suis tourné vers le captage et le recyclage d’eau», explique-t-il. 

«Et depuis le 30 novembre, je me suis déconnecté du réseau de la CWA.» Un appareil à haute pression à air comprimé est utilisé pour le lavage de voiture. Selon le responsable, l’eau est filtrée par «osmose reverse» pour éliminer les impuretés. «Il faut 20 à 25 litres d’eau pour laver une voiture. Nous avons 30 m3 d’eau en réserve. C’est suffisant pour trois semaines.»