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Angus Road: «cover-up meeting» avec Pravind Jugnauth en 2013 ?

25 novembre 2020, 17:00

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Angus Road: «cover-up meeting» avec Pravind Jugnauth en 2013 ?

Ne vous fiez pas au calme et à l’optimisme apparent du Premier ministre (PM) sur le dossier Angus Road pendant la Private Notice Question (PNQ) d’hier. Cette affaire regorge d’histoires rocambolesques qui n’ont pas encore toutes été racontées.

Hier, le PM a répondu à la PNQ du leader de l’opposition que l’ICAC ne l’a jamais informé d’une quelconque enquête sur ses achats immobiliers à Angus Road. Or, plusieurs sources s’accordent pour avouer que Praving Jugnauth les a rencontrées dans le bureau d’un avocat à Ébène le 5 septembre 2013 pour discuter de la déposition de la star witness Anil Nemchand à l’ICAC.

Parmi ceux qui assistaient à cette réunion : Anil Nemchand ex-Public Relations Officer de Bel Air Sugar Estate (BASE) et responsable des ventes immobilières de la compagnie. Joint au téléphone hier, il a été très avare de commentaires, se contentant de nous dire simplement : «Tout ce que je peux vous dire, c’est que Kailash Trilochun m’a assisté dans ma déposition à l’ICAC en octobre 2013.»

Me Kailash Trilochun a, lui, été beaucoup plus loquace tout en prenant les précautions d’usage. «Il faut d’abord que vous compreniez que certains faits relèvent d’information privilégiée entre un avocat et son client et que je ne peux donc pas vous raconter», confie-t-il, avant d’avouer : «Oui, Pravind Jugnauth m’a fait rencontrer Anil Nemchand en 2013.»

Et à la question : «Y avait-il ce jour-là un complot pour dérouter l’enquête de l’ICAC ?», il dit garder son droit au silence. Ce qui ne l’empêche pas d’analyser l’affaire aujourd’hui. «Je pense que le délit est établi.In light of the evidence I have seen these days, the offence has been clearly committed. It’s the end of the story and Pravind Jugnauth should resign.»

Pour appuyer son analyse, Kailash Trilochun nous réfère à un jugement rendu par le Privy Council dans une affaire qu’il avait lui-même perdue : Beezadhur vs ICAC. Toolsy Beezadhur, un Mauricien établi en Angleterre, avait, entre 2002 et 2007, procédé à plusieurs transactions en cash au-dessus de la limite autorisée à Maurice. Il avait été condamné par la cour intermédiaire et le jugement a été maintenu en Cour suprême, puis au Privy Council.

«Ce n’est pas une question d’argent propre ou sale. L’interprétation du Privy Council est une jurisprudence incontestable. L’argent de Beezadhur n’était pas tainted, et ça, toutes les parties concernées sont d’accord. Mais procéder à une transaction en cash au-dessus de la limite est strictement interdit», explique l’avocat.

 

Notre message WhatsApp aux conseillers du Premier ministre

<p>Bien que la tenue de cette réunion ait été corroborée par plusieurs sources, nous avons posé la question au Premier ministre via quatre de ses conseillers, à savoir : Raj Meetarbhan, Jean Paul Arouff, Ken Arian et Zouberr Joomaye. Personne n&rsquo;a répondu au message suivant :</p>

<p>Dear all,</p>

<p>Thanks for your reply to my question last week, and as per the agreement, you will have noticed that I have published in-toto the reply in my article of last Wednesday. As per the same agreement, I am putting the following questions to the Prime minister:&nbsp;</p>

<p>Did he on or about September 5 2013, call a meeting in a lawyer&rsquo;s office at Ebène with these protagonists, amongst others : Kailash Trilochun and Anil Nemchand?&nbsp;</p>

<p>Is it true that the agenda of the meeting was to discuss, decide, and dictate the next statement of M. Nemchand at ICAC regarding the commission&rsquo;s investigation on the purchase of property at Angus Road by the prime minister?&nbsp;</p>

<p>As mentioned, I commit myself to publishing <em>in toto</em> any statement the Prime minister would deem fit.</p>

<p>Regards,<br />
	AC.<br />
	<em>L&rsquo;express.</em></p>