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Selon le cabinet d’études synthèse: 38 % des Mauriciens notent une dégradation de leur situation en un an

9 novembre 2020, 20:15

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Selon le cabinet d’études synthèse: 38 % des Mauriciens notent une dégradation de leur situation en un an

Une étude réalisée par le cabinet d’études Synthèse en septembre analyse l’état d’esprit de nos concitoyens face à la situation économique et sociale du pays. L’emploi, le coût de la vie et la peur de l’avenir les habitent…

L’avènement de la pandémie du Covid-19 n’a été en fait qu’un accélérateur d’événements déjà en gestation dans le pays. Du coup, cette crise contribue largement au sentiment de mal-être d’un certain nombre de Mauriciens, estime une étude commandée par l’agence Blast et réalisée par le cabinet d’études Synthèse-Indian Ocean Research and Date Analytics Centre. Cette enquête, dont l’express détient une copie, a été faite du 1er au 23 septembre sur un échantillon de 1 005 individus âgés de 18 ans et plus.

Les principales conclusions de cette enquête soulignent que 38 % des Mauriciens estiment que «leur situation personnelle pendant les 12 derniers mois s’est dégradée». 47 % de ceux-là sont des travailleurs manuels; 36 % ont des professions intermédiaires ; et 30 % sont des cadres ou dirigeants. Ils sont presque deux fois (65 %) plus nombreux à estimer que le climat économique et social dans le pays tend à se dégrader. L’étude révèle en revanche que seul un Mauricien sur six (16 %) estime que les choses ont tendance à s’améliorer.

Par ailleurs, les Mauriciens, dont plus d’un quart (26 %) résident en zone côtière, sont davantage préoccupés par le «monde d’après» le coronavirus et ses conséquences. Pour 22 %, le chômage demeure la principale préoccupation. Dans la foulée, l’augmentation du coût de la vie (14 %) ainsi que le risque et les craintes de contamination (12 %) complètent le podium des préoccupations.

Baisse d’activités

Les craintes et les appréhensions des Mauriciens par rapport à l’emploi se reflètent dans les réponses à d’autres thèmes de cette étude. Chez les personnes actives, 49 % évoquent une baisse d’activité dans leur entreprise, comparée à la période pré-Covid-19. 70 % de ces personnes sont à leur propre compte, et 44 % employées dans le secteur public ou privé. 57 % de ces personnes affirment que les risques de compression de personnel dans leur entreprise sont réels.

Parmi ceux qui évoquent une baisse d’activités dans leur entreprise, 56 % soutiennent que leurs clients habituels font eux-mêmes face à des difficultés alors que 33 % l’attribuent à l’absence de touristes. De plus, 50 % affirment que la baisse d’activités dans leur entreprise est directement ou indirectement liée à l’absence des touristes dans l’île.

Quid des revenus ? L’étude montre que deux Mauriciens sur cinq (38 %) affirment que leurs revenus personnels ont baissé par rapport à la période précédant le 20 mars. 58 % estiment qu’ils sont restés inchangés alors que seuls 4 % évoquent une hausse. Comme on peut s’y attendre, cette baisse de revenus n’est pas sans conséquence. Ainsi, pour les foyers qui font face à une baisse de revenus, près de 60 % ont réduit leurs dépenses alimentaires ; 50 % ont réduit leurs dépenses en produits non-alimentaires ; alors que 23 % subsistent en puisant de leurs économies.

Autre constat : l’évolution future de l’économie est considérée peu reluisante par les opinions exprimées. En fait, 50 % affirment que les choses vont se dégrader davantage dans les 12 prochains mois ; 21 % semblent plutôt optimistes ; et 10 % affirment que les choses vont demeurer stables alors que 19 % sont incertains de l’évolution de l’économie.

Ce qu’on peut retenir du rapport

42,5 % des personnes interrogées pensent que le gouvernement ne changera pas son attitude et sa façon de faire à la suite de la marche citoyenne du 29 août 2020.

74 % des participants à l’étude estiment que le naufrage du «Wakashio» n’aura aucun impact sur la volonté des touristes à visiter Maurice.

62,3 % des sondés soutiennent qu’il faudra apprendre à vivre avec le virus en prenant les mesures de précaution plutôt qu’un confinement sévère. En revanche, ils sont 32,6 % à prôner un confinement sévère en cas de risque de contamination.

Un Mauricien sur cinq en faveur de l’ouverture des frontières

Tout en rappelant la place prépondérante du tourisme dans l’esprit des Mauriciens, l’étude montre qu’une grande majorité des Mauriciens (83 %) classe ce secteur parmi les trois principaux piliers de l’économie ; 71 % n’entrevoient aucun substitut à ce secteur alors que 82 % sont d’avis que cette industrie œuvre dans l’intérêt de tous les Mauriciens. Toutefois, les sondés ont une opinion divergente sur une éventuelle reprise des activités touristiques. En définitive, deux Mauriciens sur trois affirment soutenir la décision du gouvernement de restreindre l’accès du territoire aux touristes alors qu’un Mauricien sur cinq prône l’ouverture des frontières et deux sur cinq se disent indécis sur la question tout en soulignant que l’absence prolongée de touristes ne sera pas sans conséquence. Si 58 % des Mauriciens affirment que l’éventualité d’une extension des restrictions jusqu’à fin 2020 n’aura pratiquement pas d’incidence sur leur famille, 14 % notent que cette situation serait catastrophique pour eux alors que 28 % affirment qu’ils devront faire face à des restrictions budgétaires sévères prolongées dans une telle éventualité.

Les résultats répliqués à l’échelle nationale

Selon le cabinet d’études Synthèse, les résultats présentés dans ce rapport sont calculés sur la base de l’échantillon redressé et peuvent donc être extrapolés à l’ensemble de la population. Il rappelle que Statistics Mauritius estimait la population âgée de plus de 18 ans à 923 000 individus en 2018.