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Naufrage du Wakashio: du mazout à très faible taux de soufre se serait déversé dans le lagon

5 novembre 2020, 19:31

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Naufrage du Wakashio: du mazout à très faible taux de soufre se serait déversé dans le lagon

Quel est l’impact de la marée noire survenue dans le lagon du Sud-Est sur l’environnement ? L'université de Curtin en Australie a été mise à contribution après la catastrophe provoquée par le MV Wakashio pour des analyses sur les échantillons prélevés dans la région. Ces analyses s’avèrent importantes car c’est la première fois qu’un déversement de Very Low Sulfur Fuel Oil se produit en mer. Elles ont été faites pour soutenir les études sur l’impact de ce produit sur les zones affectées et sur la santé des personnes vivant à proximité.

Le 29 octobre, les chercheurs ont dévoilé leurs conclusions. C’est la première fois que les scientifiques ont pu observer les effets de ce nouveau type de carburant sur l’environnement marin grâce à la chromatographie et d’autres techniques d’analyse.

Selon les relevés, il y a des éléments chimiques complexes et un mélange d’hydrocarbures. Il s’agit d’un mélange non standardisé de fioul produit par les additifs utilisés pour les moteurs d’un navire. Même si des composants ont été dégradés et se sont déjà évaporés, des traces seront encore décelées, ont indiqué les experts en marée noire. Deux laboratoires de recherche travaillent ensemble. La Woods Hole Oceanographic Institution, dont les chercheurs Chris Reddy et Bob Nelson collaborent avec le Pr Kliti Grice, directrice du Western Australian Organic Isotope Geochemistry Centre (WA-OIGC), l’Associate Professor Monique Gagnon et Alan Scarlett de Curtin University à Perth en Australie.

Élements cancérigènes

Les deux équipes de recherche ont analysé les échantillons des résidus collectés le 16 août à Maurice. Ces échantillons ont été analysés selon les méthodes utilisées lors de grandes marées noires dans le monde. Les deux équipes ont constaté que le taux de soufre est moindre et que des éléments connus comme étant cancérigènes sont relativement peu présents, mais ils peuvent s’accumuler et rester dans l’environnement marin à très long terme. Deux composants chimiques qui sont des biomarqueurs sont présents à la fois en grandes quantités et en petites quantités. Ce qui pourrait encore impacter l’environnement marin.

Les chercheurs soulignent que de nouveaux échantillons pourraient déterminer la quantité de fioul qui se serait évaporé, dilué et dégradé, entre autres. Cela pourrait aider Maurice à restaurer l’environnement affecté par la marée noire. À ce stade, il est difficile pour ces deux laboratoires d’affirmer si c’est bien du fioul contenant du soufre en petites quantités qui s’est déversé en août dernier.

Curtin University a été approchée par le Dr Zaheer Allam et par le gouvernement mauricien pour un exercice de oil mapping and forecasting. Une technique visant à prédire où les hydrocarbures se dirigent et quelles régions seront touchées par ces produits. Toutefois, pour les échantillons frais, ce ne sera pas possible, vu que la proue a été coulée au large de Maurice. Alors que la poupe n’a pas encore trouvé preneur pour être démantelée.