Il a fait son entrée dans l’enceinte de l’école primaire Doorgachurn Hurry à Goodlands en fanfare. Entouré de ses partisans arborant le rouge et au son des tambours, Anand Bahadoor est un des «vétérans» de ces élections. Âgé de 70 ans, il est le chef du groupe qui porte son nom, Lekip Bahadoor. Ce travailleur social de Goodlands n’en est pas à ses premières élections. Il était candidat en 1992 dans un groupe de la localité, mais par la suite, il a été à la tête de sa propre équipe. Cette décision lui a permis d’être le président du village et aussi le premier président du conseil de district de Rivièredu- Rempart quand le gouvernement avait scindé le conseil du Nord en deux en 2012. 

Le social, dit-il, est dans son ADN. Il n’avait que 16 ans quand l’adolescent d’alors a rejoint un groupe qui faisait du bénévolat. Par la suite, il a été appelé pour oeuvrer pour la localité par des adultes. Anand Bahadoor est aussi le vice-président et le président d’une association religieuse et pendant la même période, il avait été élu membre de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation. «Je suis aussi membre des associations du troisième âge. Nous organisons beaucoup d’activités ensemble», raconte-t-il. D’ailleurs, s’il est élu encore une fois au conseil de village, il projette de construire un centre de loisirs pour les personnes âgées sur un terrain à la disposition du village. 

«J’ai constaté que quand les personnes âgées se rencontrent, elles sont dans la joie. Ce sera donc un lieu de rencontre où elles pourront venir se distraire en faisant des jeux de société ou en participant à des activités lucratives», déclare-t-il. Si cela se réalise, il estime que ce sera un des plus gros projets de sa carrière. 

Comme projet, il songe aussi à améliorer le système de distribution d’eau dans ce village. Dans le passé, dit-il, il a pu soulager les habitants qui souffraient du manque d’eau. «Il y a une nappe phréatique dans mon champ de légumes. J’avais sollicité Sangeet Fowdar et Sudesh Rughoobur, qui étaient députés de la circonscription. Ils sont intervenus pour faire le nécessaire et avec ma permission, la Central Water Authority a pu avoir accès à cette nappe phréatique afin de distribuer l’eau aux habitants. Il faut que d’autres propriétaires qui ont une nappe phréatique en fassent de même en cette période difficile», insiste-t-il. 

À 70 ans, Anand Bahadoor croit qu’il a encore la force d’oeuvrer pour les habitants. Pendant toute la campagne électorale, il est accompagné de ses enfants. C’est sa façon à lui de partager sa passion pour le social à sa descendance.