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MV Wakashio : le second du capitaine ne verra pas la mer de sitôt

22 octobre 2020, 15:14

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MV Wakashio : le second du capitaine ne verra pas la mer de sitôt

Tout comme son capitaine, il ne quittera pas sa cellule de sitôt. Telle est la décision de la magistrate Neela Ramdewor Naugah de la cour de district de Port-Louis ce jeudi 22 octobre, qui a refusé d’accorder la libération conditionnelle au second du capitaine du MV Wakashio, le Sri Lankais Hitihanilangee Subhoda Janendra Tilakaratna.

S’alignant sur les points avancés par l’enquêteur du Central Criminal Investigation Department, qui avait soutenu que  Hitihanilangee Subhoda Janendra Tilakaratna pourrait prendre la fuite et influencer les témoins, voire les membres d’équipage qui ne sont pas en état d’arrestation, la magistrate a affirmé qu’il est d’avis qu’aucune condition stricte ne peut être imposée au suspect à ce stade. Il s’est d’ailleurs appesanti sur le fait que le Sri Lankais n’a pas de proches à Maurice et que, du coup, il n’a rien à perdre s’il quitte le territoire mauricien. D’où sa décision. 

Notons que l’inspecteur Ramdhony avait affirmé lors des débats sur la motion de remise en liberté du second du capitaine que ce dernier, en tant que personne ‘familière’ des routes maritimes, pouvait facilement être tenté de quitter le territoire mauricien pour échapper à une peine sévère de la cour, s’il est reconnu coupable.

«The vessel was already off the track and continued to sail the deviating track… et le Voyage Data Recorder (VDR) a révélé que le navire n’était pas correctement surveillé, et des instructions ont été données pour que le navire se dirige vers le sud et ce n’est qu’une heure après que le suspect l’a fait», avait expliqué l’enquêteur principal dans cette affaire. Ce dernier devait également préciser que le devoir, selon les Vessels Companies’ Policies, du watchkeeper est de veiller constamment sur le bateau et informer le navigating officer en cas d’un éventuel danger. Et que ce dernier doit toujours garder un œil sur la carte électronique et les radars permettant de vérifier la position du navire et la profondeur de la mer sous le navire.

 «L’investigation a révélé que le suspect a permis au lookout officer (celui qui fait le guet) de rester dans la fête d’anniversaire qui avait eu lieu à 17 heures le 25 juillet. Ce qui fait que le lookout officer n’était pas présent pour assurer une navigation sûre», affirme l’enquêteur qui soutient que des preuves ont été recueillies des équipements de la navigation que le suspect essayait de capter le signal de réseau mobile et que ce n’est qu’une heure après, qu’il a monté la garde.

«Selon la boîte noire, le capitaine, son second et le chef ingénieur étaient plus concernés à capter le réseau et partager le hotspot que d’être préoccupé par la navigation. Ce qui fait que le suspect ne s’est pas montré vigilant en sa capacité de navigating officer», avait dit l’inspecteur Ramdhony précisant que le MV Wakashio était à 18 heures, toujours hors de la piste tout en s’approchant les eaux mauriciennes. «Il avait même fait plusieurs appels de son téléphone portable et avait appelé son frère au Sri Lanka à un moment donné alors que le vraquier s'approchait dangereusement de nos côtes et que la profondeur sous le navire diminuait.»

Pour toutes ces raisons, la magistrate estime que dans le cas présent, la prolongation de la détention du suspect est juste.