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Exemption de visas entre Israël et Emirats, une première pour un pays arabe

20 octobre 2020, 20:58

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Exemption de visas entre Israël et Emirats, une première pour un pays arabe

Israël et les Emirats arabes unis ont décidé mardi d’exempter leurs ressortissants de visas, une mesure inédite entre un pays arabe et l’Etat hébreu annoncée à l’occasion d’une visite d’une délégation officielle émiratie en territoire israélien.

La visite de la délégation, conduite par le ministre d’Etat aux Affaires financières Obaid Al-Tayer et le ministre de l’Economie Abdallah ben Touq Al-Mari, est la première du genre depuis l’accord de normalisation des relations entre les deux pays mi-septembre.

Les responsables émiratis sont restés à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, où ils sont arrivés à bord d’un avion d’Etihad Airways accompagnés du secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, impliqué dans le processus de normalisation.

«Nous exemptons nos ressortissants de visas», a annoncé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur le tarmac.

«Aujourd’hui nous faisons l’histoire qui perdurera sur des générations», a-t-il affirmé, entouré de MM. Tayer et Mnuchin. «Nous nous souviendrons de ce jour comme d’un jour glorieux pour la paix.»

Après cette courte allocution, des représentants israéliens et émiratis ont signé quatre accords sur l’exemption de visas, la protection des investissements, l’aviation et la coopération scientifique.

Bientôt des ambassades?

Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé à l’AFP que les Emiratis étaient désormais les seuls ressortissants d’un pays arabe à être dispensés de visas.

«Cela permettra une expansion considérable du tourisme d’affaires et des contacts personnels», s’est félicité M. Netanyahu.

Avec des économies durement touchées par les conséquences de la pandémie de Covid-19, les deux pays espèrent recueillir rapidement les dividendes de leurs nouvelles relations, qui ont rompu un «consensus arabe» conditionnant toute normalisation avec Israël à un règlement préalable du conflit israélo-palestinien.

Ils ont signé le 15 septembre à Washington, sous la houlette du président Donald Trump, l’accord de normalisation. Bahreïn a signé le même jour un accord similaire.

Ces deux Etats du Golfe sont les premiers pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël depuis l’Egypte (1979) et la Jordanie (1994).

Le gouvernement émirati a ratifié lundi l’accord, validé la semaine dernière par le Parlement israélien.

Dans une lettre adressée à son homologue Gabi Ashkenazi, le chef de la diplomatie émiratie cheikh Abdallah ben Zayed Al Nahyane a demandé l’ouverture d’ambassades à Tel-Aviv et à Abou Dhabi «au plus vite», selon un communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères.

La visite émiratie en Israël est «un nouveau coup de poignard dans le dos des Palestiniens», a déclaré à l’AFP Wassel Abou Youssef, membre de la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

«Prospérité économique»

Fin août, un premier vol commercial direct s’était rendu de Tel-Aviv à Abou Dhabi, avec à bord une délégation israélienne. Et un premier vol de la compagnie nationale Etihad a atterri lundi en Israël pour emmener des professionnels israéliens du tourisme aux Emirats.

Mardi, la compagnie israélienne Arkia a en outre annoncé le lancement de sept vols hebdomadaires vers Dubaï à compter de janvier 2021.

Israël, les Emirats et les Etats-Unis ont aussi annoncé mardi la création d’un fonds de trois milliards de dollars (environ 2,5 milliards d’euros) «pour promouvoir la coopération économique régionale», selon l’ambassade américaine en Israël.

Les accords de normalisation contribueront à améliorer la sécurité régionale et «à assurer la prospérité économique pour toutes les nations concernées», avait estimé lundi M. Mnuchin.

Les Emirats et Bahreïn, des monarchies arabes sunnites du Golfe, n’ont jamais été en conflit avec Israël mais partagent avec ce pays une animosité envers l’Iran chiite, l’ennemi numéro un de Washington dans la région.

L’administration Trump tente de convaincre d’autres pays arabes de se rapprocher d’Israël, comme l’Arabie saoudite et le Soudan.

Une reconnaissance d’Israël par Ryad constituerait un véritable tournant au Moyen-Orient. Mais les responsables saoudiens ont dit qu’ils n’avaient pas l’intention de suivre l’exemple des Emirats et de Bahreïn.