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Crimes sexuels allégués: enfants victimes et agresseurs

10 octobre 2020, 22:00

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Crimes sexuels allégués: enfants victimes et agresseurs

Qu’il soit l’agresseur ou l’agressé, l’enfant ne peut être catégorisé, soutient le psychologue clinicien Laurent Baucheron de Boissoudy. «L’enfant est victime de quelque chose qui le dépasse et qu’il reproduit…»

Baie-du-Tombeau: un garçon de neuf ans victime d’agression sexuelle

Il était en route pour ses leçons particulières jeudi après-midi. Ce garçonnet de neuf ans allègue qu’il a alors été victime d’agression sexuelle. Son présumé bourreau : un adolescent de 14 ans. Une plainte a été déposée en ce sens au poste de police de Baie-du-Tombeau, jeudi. 

Le suspect a été arrêté par une équipe de la Criminal Investigation Division (CID) de la Metropolitan Police de la division Nord, hier. L’adolescent est passé aux aveux. Il a été traduit devant le tribunal de Port-Louis et répond d’une accusation provisoire de sodomie. La police ayant objecté à sa remise en liberté, il a été conduit au centre de détention pour mineurs de Petite-Rivière. 

Toutefois, la mère de la victime, que nous avons rencontrée hier, au chevet de son fils à l’hôpital, a tenu à préciser que ce dernier n’a subi aucun acte de sodomie. «Mon enfant m’a raconté qu’il a été victime de violence sexuelle mais pas de sodomie.» Elle a ajouté que son fils est encore traumatisé. Il se porte cependant bien physiquement. Il sera examiné aujourd’hui. 

«Toujours est-il que le coupable doit être puni pour ce qu’il a fait…» Cette mère de famille souhaite que justice soit faite. «Aucune mère n’aurait souhaité que son enfant vive une chose pareille», a-t-elle lancé. «Mon enfant était sous le choc. J’ai su le réconforter afin qu’il puisse m’expliquer ce qu’il lui était arrivé…» 

Notre interlocutrice raconte que son fils emprunte la rue en question trois fois par semaine pour se rendre à ses leçons. Notamment les jeudis, comme cela a été le cas cette semaine. Elle poursuit que son fils aurait été entraîné de force par l’adolescent dans une autre rue. «Il a menacé de brutaliser mon fils s’il n’obéissait pas.» 

Lors de l’agression, son fils s’est défendu et a réussi à sortir des griffes de l’adolescent, raconte-t-elle. Le garçonnet s’est ensuite réfugié chez son enseignante de leçons particulières. «Son enseignante m’a tout de suite téléphoné pour me raconter ce qui s’est passé. Elle a même aperçu l’agresseur de loin et l’aurait insulté.» 

Abasourdie, la mère s’est empressée d’aller chercher son fils. Une fois qu’elle l’a rassuré, le garçonnet aurait tout raconté à sa mère. Afin d’identifier le suspect, ils ont fait le tour du quartier. «J’ai demandé à mon fils de m’indiquer discrètement celui qui l’a agressé. Et c’est ce qu’il a fait.» Et à partir de là, la mère a entamé les démarches nécessaires auprès des autorités. 

Elle dit en outre connaître le suspect et ses proches, car ils avaient déjà eu des démêlés, selon elle. «Un membre de sa famille avait déjà agressé mon fils avec une pierre…»

 

Stupeur chez la famille du suspect 

À Baie-du-Tombeau, chez les proches du suspect, le temps s’est arrêté. La mère de huit enfants ne cesse de revoir l’image de son fils de 14 ans se faisant embarquer par la CID. Elle se rappelle clairement la journée de jeudi, quand le drame s’est produit. «Il n’était pas allé à l’école car il a été renvoyé temporairement. Il était à la maison avec moi le matin et il s’est changé pour sortir vers 13 h 30. Il est allé voir son cousin et ma belle-fille, puis il s’est rendu sur le terrain de pétanque.» Dans l’après-midi, la nouvelle s’est répandue dans le voisinage. «Les voisins disaient qu’un adulte portant une cagoule avait violé un petit garçon de la région. J’étais moi-même choquée par cette nouvelle», raconte cette maman. «Selon des habitants, l’enfant a déclaré que l’agresseur portait un T-shirt bleu et un jean et avait une cicatrice au visage. Ces détails ont éveillé mes doutes sur mon fils car il portait ces couleurs et il a également une cicatrice depuis qu’il est enfant.» Pris de doutes, des membres de la famille ont questionné l’adolescent, qui a rejeté cette accusation. Mais les doutes des proches et voisins du suspect se sont confirmé s quand des officiers de la CID ont embarqué l’adolescent, vendredi matin. «Alors que sa soeur majeure devait assister à son interrogatoire et sa comparution en cour, ils n’ont embarqué que mon fils», déclare-t-elle. «Bien qu’il soit mineur, il a été interrogé sans la présence d’un adulte et, selon ses dires, ils l’ont incité à dire qu’il est coupable. Le hic, c’est qu’il m’a dit qu’il est innocent et qu’il l’a clamé lors d’un deuxième interrogatoire», s’exclame la mère, déboussolée. De plus, selon des membres de la famille, il est possible que l’ado ne soit pas coupable car il ne porte habituellement pas de sous-vêtements. Or, selon la victime, l’agresseur portait un boxer short vert lors de l’acte. «Si mon fils est innocent, il est inconcevable pour nous qu’il soit incriminé. Mais s’il a commis cet acte, nous ne nous opposerons pas à ce que les autorités fassent leur devoir», confie la mère.

 

Attouchements: une fillette de cinq ans «abusée» par sa camarade dans un abri

Elles n’ont que cinq ans. Et elles ont été enlevées de la garde de leurs parents respectifs. Ces deux fillettes habitaient dans un abri pour enfants. Récemment, l’une aurait commis des attouchements sur l’autre. Le cas a été rapporté au poste de police des Casernes centrales, jeudi. 

Selon la police, la petite fille ayant subi des attouchements a dû être admise à l’hôpital. Sa camarade a été prise en charge par des officiers de la Child Development Unit (CDU), qui enquête sur cette affaire avec des psychologues. 

Du côté de l’abri en question, on avance que les fillettes «étaient amies et très complices». Mais pas plus… Vu les circonstances et l’âge des enfants, la direction a préféré ne pas faire de commentaires. 

Contactée, une source au ministère de l’Égalité du genre et du bienêtre de la famille avance que cette affaire est traitée avec beaucoup d’attention. Elle ajoute que ce n’est pas la première fois qu’un jeune enfant commet de tels actes sur un autre enfant. «Il s’agit là d’un enfant qui a abusé d’un autre enfant. Nous parlons de deux innocents. Nous avons déjà eu affaire à ce genre de cas dans le passé et cela a rebondi sur quelque chose de plus grave. Il s’agissait d’un petit garçon de cinq ans qui a fait des attouchements sur son cousin de six ans. Cette affaire a montré qu’en fait, le petit de cinq ans, en toute innocence, avait accès à des vidéos qui ne sont pas appropriées pour son âge», explique la source. Elle fait ressortir qu’une enquête est nécessaire pour comprendre ce qui a pu pousser la fillette à commettre de tels actes sur son amie. 

L’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, abonde dans le même sens. «Là, on ne peut pas parler d’abus sexuels. Il s’agit d’un learned behaviour qui a été reproduit. On ne peut pas mettre sur le dos d’une petite fille des responsabilités criminelles alors qu’elle aussi a pu être abusée dans le passé.»

 

«Les deux sont des victimes»

<p>Elles n&rsquo;ont que cinq ans. Et elles ont été enlevées de la garde de leurs parents respectifs. Ces deux fillettes habitaient dans un abri pour enfants. Récemment, l&rsquo;une aurait commis des attouchements sur l&rsquo;autre. Le cas a été rapporté au poste de police des Casernes centrales, jeudi soir. Selon la police, la petite fille ayant subi des attouchements a dû être admise à l&rsquo;hôpital. Sa camarade a été prise en charge par des officiers de la <em>Child Development Unit</em> (CDU), qui enquête sur cette affaire avec des psychologues. Du côté de l&rsquo;abri en question, on avance que les fillettes <em>&laquo;étaient amies et très complices&raquo;. </em>Mais pas plus&hellip; Vu les circonstances et l&rsquo;âge des enfants, la direction a préféré ne pas faire de commentaires. Contactée, une source au ministère de l&rsquo;Égalité du genre et du bienêtre de la famille avance que cette affaire est traitée avec beaucoup d&rsquo;attention. Elle ajoute que ce n&rsquo;est pas la première fois qu&rsquo;un jeune enfant commet de tels actes sur un autre enfant. &laquo;<em>Il s&rsquo;agit là d&rsquo;un enfant qui a abusé d&rsquo;un autre enfant. Nous parlons de deux innocents. Nous avons déjà eu affaire à ce genre de cas dans le passé et cela a rebondi sur quelque chose de plus grave. Il s&rsquo;agissait d&rsquo;un petit garçon de cinq ans qui a fait des attouchements sur son cousin de six ans. Cette affaire a montré qu&rsquo;en fait, le petit de cinq ans, en toute innocence, avait accès à des vidéos qui ne sont pas appropriées pour son âge&raquo;,</em> explique la source. Elle fait ressortir qu&rsquo;une enquête est nécessaire pour comprendre ce qui a pu pousser la fillette à commettre de tels actes sur son amie. L&rsquo;Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, abonde dans le même sens. <em>&laquo;Là, on ne peut pas parler d&rsquo;abus sexuels. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un learned behaviour qui a été reproduit. On ne peut pas mettre sur le dos d&rsquo;une petite fille des responsabilités criminelles alors qu&rsquo;elle aussi a pu être abusée dans le passé.&raquo;</em></p>