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Bilan 1 an après: 2 millions de passagers ont pris le métro

8 octobre 2020, 11:00

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Bilan 1 an après: 2 millions de passagers ont pris le métro

Un an depuis que le métro dessert la ligne Rose-Hill-Port-Louis. Un événement célébré samedi par Metro Express Ltd (MEL) au Rose-Hill Central. Le tram a transporté 2 millions de passagers en un an. Que pensent les opérateurs d’autobus de ce chiffre ? Selon l’un d’eux, il est normal et il n’y a «rien d’exceptionnel». «Ce n’est pas un chiffre incroyable dans le transport», lance-t-il. Selon des professionnels, Rose-Hill Transport (RHT) véhicule environ 25 000 passagers par jour. Ce qui fait 750 000 voyageurs en un mois. 

Avant l’arrivée du tram, le nombre de passagers oscillait entre 30 000 à 35 000 par jour. Ils affirment que United Bus Service (UBS) et la Compagnie nationale de transport (CNT) sont les plus gros transporteurs avec 2 millions de passagers par mois. Par an, cela fait en moyenne 10 millions pour RHT, 25 millions pour UBS et 35 millions pour la CNT. Interrogé Siddharth Sharma, directeur de RHT, estime que le métro est «un projet valable mais il faut une approche holistique». Pour lui, l’impact au final doit être une réduction des embouteillages. Mais il faut aussi décourager les automobilistes à prendre leur voiture et revoir un système de parking accessible facilement au public. 

«Comment valoriser le métro pour le pays ? Il faut englober tous les opérateurs. Il faut que ce soit un système de transport universel. Les gares doivent être multimodales. Il faut avoir des politiques. Aujourd’hui, les gens ne sont pas motivés à prendre le transport public à cause de la voiture.» Selon lui, en Angleterre, il y a un système régulier qu’on retrouve partout et le modèle économique marche. Swaleh Ramjane, directeur d’UBS, explique que la compagnie passe par des moments difficiles. «Pas juste à cause du métro. Il y a aussi le problème du Covid-19, les gens boudent les transports publics. Maintenant, il y a un quatrième opérateur qui mange dans le même gâteau. Si auparavant il y avait une croissance de 2 à 3 %, ces 3-4 dernières années, il n’y a pas eu de croissance.» 

Selon lui, UBS a perdu Rs 6 millions par mois. Il estime que le tram va entrer définitivement dans les moeurs des Mauriciens car non seulement il est beaucoup plus performant, il a une ligne spécifique et c’est le même tarif que le bus. Quid du feeder bus ? Le ministre du Transport et du métro léger, Alan Ganoo, a affirmé qu’un comité est en train de revoir le système. «MEL réfléchit à une nouvelle formule. Quand tout le projet sera complété nous viendrons avec une formule plus rentable. Le plan du consultant singapourien était sur tout le tracé, nous allons l’améliorer. Le but est de converger un maximum de passagers vers les stations de métro. Nu ena ziska Curepipe pou alé», avait-il déclaré. Réagissant à cette annonce, le directeur de RHT dit être «réceptif» à toute nouvelle formule car pendant les sept derniers mois, la compagnie de transport a dû faire face à une «situation dramatique». 

«On est sorti de 100 bus à 82 bus. Nous n’avons pas suffisamment de passagers, soit 40 % en moins depuis deux ans.» Siddharth Sharma soutient que les bus n’étaient pas appropriés et devraient être remplacés par des bus intra-urbains. Et d’ajouter que sans des réformes dans l’industrie du transport, l’emploi ne sera pas garanti. UBS, pour sa part, n’opère plus de feeder bus car le coût d’opération est trop élevé pour le petit nombre de passagers. Si Swaley Ramjane accueille favorablement la décision du gouvernement de revoir le mécanisme des feeder buses, il appréhende la desserte Curepipe-Port-Louis. «Nous allons continuer à opérer entre Curepipe et Port-Louis mais la situation ne paraît pas rose pour le secteur du transport. On sera encore plus impacté sur cette desserte.» Pour le début des opérations du tram, 50 feeder buses avaient été réquisitionnés pour desservir la première phase du projet. 

Un fonds de Rs 100 millions a été créé pour subventionner des bus électriques. Lors de la mise en opération de la desserte Curepipe-Port-Louis, repoussée à 2022 à cause du Covid-19, 100 feeder buses électriques seront utilisés. Jusqu’ici, seule RHT a fait l’acquisition de deux bus électriques semi-low floor de taille moyenne, en juin 2019. Ils ont une capacité de 29 places pour l’un et 36 places assises pour l’autre. Chacun des autobus a coûté Rs 4,2 millions et peut parcourir une distance de 250 km.