Publicité

Déversement d’hydrocarbures: SOS, mangroves en détresse !

16 septembre 2020, 19:10

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Déversement d’hydrocarbures: SOS, mangroves en détresse !

Plusieurs petits mangliers ont été plantés à Anse-Jonchée par le ministère de l’Économie océanique, des ressources marines et de la pêche et les élus de la circonscription, le 26 juillet. C’était à l’occasion de la Journée internationale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove. Mais nul ne se doutait que, quelques jours plus tard, ces petites plantes deviendraient l’une des plus grandes victimes du déversement d’hydrocarbures du MV Wakashio. 

Depuis que le fioul s’est déversé dans le lagon du Sud-Est, les mangroves sur cette côte ont été affreusement affectées. D’ailleurs, un mois après, leur nettoyage est toujours d’actualité et donne du fil à retordre aux compagnies de nettoyage, Polyeco et Le Floch Dépollution, recrutées par le Japan P&I Club. Pas plus tard que vendredi dernier, le Conseil des ministres a annoncé que la Japan Disaster Relief Expert Team de la Japan International Cooperation Agency viendra à Maurice pour aider au nettoyage de ces plantes et des côtes. 

En effet, comme indiqué dans plusieurs articles internationaux et par de nombreux scientifiques, le nettoyage des mangroves est très délicat. Plusieurs étapes, les unes plus importantes que les autres, sont requises car ces plantes ont une importance capitale dans notre écosystème, comme évoquée par le ministre Sudheer Maudhoo le 26 juillet. L’un de leurs nombreux bienfaits est d’assurer la protection contre l’érosion, entre autres. Elles sont un véritable écosystème de marais maritime composé de palétuviers (ou mangliers) qui absorbent le carbone et aident donc à lutter contre le changement climatique. À Maurice, nous avons deux types de palétuviers : la Rhizophora mucronata et la Bruguiera gymnorrhiza. 

Cela dit, quel est le plan du gouvernement pour cet écosystème ? Selon des sources des ministères de la Pêche et de l’Environnement, qui sont responsables du dossier, tout repose sur l’avis des experts. «Au niveau du ministère de la Pêche, par exemple, il y a déjà un protocole établi depuis des années pour la protection des mangroves. Cependant, avec l’oil spill, nous attendons le rapport des experts pour savoir quoi faire de plus maintenant et dans les années à venir.» Pour l’instant, les experts ont fait comprendre que pour protéger au maximum les mangroves, le nettoyage devra se faire manuellement. 

Par ailleurs, l’ONG Development practioners in network (DPin), a reçu des fonds d’une instance américaine pour nettoyer et restaurer les mangroves. Le consultant Sunil Dowarkasing, expert en environnement et ancien Global Strategist de Greenpeace, a rencontré le ministre de l’Environnement, Kavi Ramano, vendredi dernier, pour présenter un projet de nettoyage des mangroves, qui sera financé par le DPin. «J’ai déjà déposé tous les détails au ministère. Le projet de nettoyage se fera par phases à Vieux-Grand-Port, de Ferney jusqu’à la fin du village. La phase 1 sera le nettoyage et nous embaucherons des membres du public au chômage après ce qui s’est passé et la phase 2 sera la restauration.» 

En attendant la décision du ministère, Sunil Dowarkasing ajoute qu’il y aura des protocoles bien établis avec le financement de l’instance américaine. «Et nous sommes disposés à travailler avec les compagnies de nettoyage qui ont déjà commencé le travail.»