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Manif du 12 septembre: Mahébourg aussi veut faire entendre sa voix
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Manif du 12 septembre: Mahébourg aussi veut faire entendre sa voix
Descendre sur le coaltar. Le poing levé pour réclamer un «Nouvo Moris». C’est l’invitation de Konversasion Solider. Aujourd’hui, samedi 12 septembre les citoyens ont rendez-vous à 13 heures au rond-point de Beau-Vallon. La marche citoyenne ralliera ensuite le Mahébourg Waterfront.
Parmi ceux qui seront dans la rue, il y aura Vanessa Orange, qui, avant le Covid-19 exerçait comme plaisancier à Blue-Bay. Deux vagues successives ont fini par noyer son gagne-pain. D’abord le confinement qui a forcé à l’arrêt son activité, suivi de la marée noire, après le déversement des hydrocarbures du vraquier japonais MV Wakashio, drossé sur les récifs au large de Pointe-d’Esny, le samedi 25 juillet.
«Nous ne recevons pas d’aide de l’État. Depuis le mois de juin, nous ne touchons plus de Self-Employed Wage Assistance Scheme», affirme Vanessa Orange, qui partage sa détresse avec sa soeur Virginie, «qui a été la première femme à se lancer comme skipper. Cela fait 20 ans qu’elle fait ce métier. Linn aprann sa mem». Et dire qu’il y a un peu plus de deux ans, Virginie Orange a quitté l’Allemagne où elle vivait, pour revenir à Maurice. «Je suis revenue et j’ai investi mes économies dans le business de mon papa.» Car chez les Orange, l’appel de la mer s’est transmis de père en filles.
«Nous ne sommes pas les seuls affectés. Ou get tou sa bann skipper-la zordi. C’étaient des gens indépendants. Aujourd’hui, ils n’ont plus rien». Au point de ne pas savoir de quoi sera fait le prochain repas.
Concrètement comment font ces gens sans revenus pour trouver de quoi manger ? Vanessa Orange explique que sa soeur Virginie «debriye». Entre la solidarité de «bann kamarad» et les dons des associations, ils vivent des «pack manzé» qui leur sont distribués. Raison de plus pour cette femme plaisancier de Blue-Bay de descendre dans la rue. «C’est mon droit fondamental. Nou pé passe mizer.Nou’nn fatigé ki anbet nou. Nou pa pé dimann sarité. Nou pé rod travay.»
Du travail, Virgine Parisot ne sait plus vers quel secteur se tourner. Dans sa voix sonne tout à la fois la fierté d’être Mahébourgeoise, d’être convaincue et d’être utile. Il n’y a pas si longtemps, elle avait lancé un centre d’appels. Le créneau de Virgine Parisot : ceux qui voulaient travailler à domicile.
Comme cela ne décollait pas, ses économies, elle voulait les placer dans un «petit resto». Mais avec l’impact de la marée noire, il ne faut même pas y penser soupire-t-elle. «En plus il devait y avoir tous les fruits de mer au menu et on voulait cibler les touristes.» Maintenant, ironise-t-elle, «c’est avec résistance qu’il faudra que je trouve une alternative».
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