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Désastre écologique au sud-est: «Rs 10 200, une bouffonnerie à l'égard des propriétaires de bateau»

3 septembre 2020, 20:00

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Désastre écologique au sud-est: «Rs 10 200, une bouffonnerie à l'égard des propriétaires de bateau»

«C'est tout en protestant qu'on accepte la somme de Rs 10 200 que propose le gouvernement. Ce, en attendant que l'État nous offre une somme adéquate. On ne peut pas être traité comme des personnes qui ne valent rien. Ce, alors que plusieurs plans d'aide sont proposés lorsque d'autres secteurs sont touchés par des problèmes. Si pena la mer, touris pa vini Maurice.» C'est ce qu'a déclaré Tony Apollon, porte-parole du comité des plaisanciers sud-est, face à la presse à Port-Louis, ce jeudi 3 septembre.

En effet, lors de leur rencontre avec le ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, le 25 août dernier, le comité des plaisanciers sud-est a proposé que l'État leur accorde de l'aide. «Rien que pour l'entretien d'un bateau, on dépense au minimum Rs 100 000 par mois. On ne dit pas que le gouvernement doit subvenir à tous nos coûts, mais au moins un plan d'aide qu'on appelle le Wakashio Survival Scheme,» a indiqué Tony Apollon.

Quid de la somme proposée par les plaisanciers ? «Ce serait inélégant de communiquer cette information à ce stade, mais le ministre est au courant pour le montant réclamé. Cela dit, on est ouvert à des discussions,» renchérit-il. Et de demander que le ministre leur communique la décision du gouvernement à l'issue du conseil des ministres, demain (4 septembre).

Si le comité n'obtient aucune nouvelle favorable demain ? «Mo pa swete gouvernma rod enn laguer avek nou. Nou kontan nou pei e nou pa kontan li vinn en feu e en san. Mé kan enn dimounn mor san manze, li debousole. Je ne souhaite pas que les plaisanciers arrivent à ce stade. Pa vinn zoué ek moral plezansye parski nou a bou la,» a laissé entendre le porte-parole du comité. Pour ce dernier, offrir la somme de Rs 10 200 aux propriétaires de bateaux équivaut à se boufonner de nous. Car, on crée de l'emploi, on investit de l'argent, on contracte des emprunts...

Par ailleurs, Tony Apollon a également réclamé que le gouvernement rende public le certificat émis par les experts, en vue de faire couler le MV Wakashio. «Auparavant, j'étais moniteur de plongée et membre de la commission technique de la MSDA (Mauritius Scuba Diving Association). Lorsqu'on obtenait de vieux bâteaux de Taylor Smith ou du port, on devait le nettoyer de fond en comble pendant deux mois, afin d'éliminer les produits chimiques. Ce n'est qu'après qu'on obtenait l'autorisation pour faire disparaître le bateau sous les eaux. Le gouvernement doit être en possession d'un certificat attestant qu'il pouvait couler le navire. Qu'il le rend public. Je ne veux pas que deux ans plus tard, la détérioration du MV Wakashio affecte notre faune et flore de plus belle,» a-t-il déclaré. D'ajouter que, «si ti donn nou sa responsabilite la zour Wakashio ti vinn lor brizan, mo garanti ou, nou ti pou kapav evit sa katastrof la. Parski se nou domen, nu kone.»

Tony Apollon a aussi rebondi sur les propos du ministre de l'Économie bleue, Sudheer Maudhoo, à l'effet que les baleines du sud-est soit morts de stresse «Nou bizin riye, inn vinn kouyonn nou. Si dofin strese mor, be nou depi lontan noun fini mor depi Wakashio. Aret anbet morisyen !», a-t-il lâché.