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Préservation des sites: Wendy Strahm demande qu’une mission Ramsar indépendante soit constituée

18 août 2020, 15:31

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Préservation des sites: Wendy Strahm demande qu’une mission Ramsar indépendante soit constituée

Wendy Strahm se dit attristée par tout ce qu’elle a lu et vu sur les réseaux sociaux. Elle garde toujours une place dans son cœur pour tout ce qui touche de près comme de loin à Maurice. D’autant plus qu’elle a œuvré pour la création de la réserve naturelle de l’Île-aux Aigrettes dans les années 80. Et cela de concert avec feu Gabriel D’Argent et le Mauritius Wildlife Appeal Fund. Pour elle, il faut impérativement que les élus assument leurs responsabilités et suggère «qu’une mission Ramsar indépendante» soit constituée.

Bien qu’elle ait quitté Mau- rice en 1993, la botaniste continue à collaborer avec les locaux. «J’ai travaillé avec les organisations internationales actives pour protéger notre planète, et je connais bien la Convention internationale sur les zones humides, plus connue comme la Convention de Ramsar (NdlR : nom de la ville où elle a été signée en 1971). Je suis an- goissée avec ce que se passe à Maurice», confie l’Américano-suisse. Selon elle, il serait important que Maurice demande de l’aide à la Convention de Ramsar, surtout du fait que l’île est, depuis 2001, un des 171 États membres de cette convention. D’autant plus que les sites protégés du Blue Bay Marine Park et de Pointed’Esny sont classés comme des sites Ramsar, soit des zones humides reconnues d’importance internationale. «Dans le cas d’un accident comme celui de Pointe d’Esny, la première chose que le gouvernement aurait dû avoir fait c’est de faire inscrire ces deux sites sur le Registre de Montreux, qui est la liste des sites Ramsar en danger. C’est un droit et un devoir moral pour le gouvernement. Cela ne lui coûte rien, sauf que parfois les élus hésitent car ils craignent, à tort, de perdre la face.»

Pour Wendy Strahm, le retard du gouvernement à réagir depuis l’accident «a été hallucinant. Maurice fait face à un défi écologique sans précédent, et les élus doivent prendre leurs responsabilités et faire appel à tous les moyens possibles, ce qui ne semble pas être le cas jusqu’à présent.» Suivant l’actualité sur les réseaux sociaux, elle dit ne pas comprendre «jusqu’à l’heure comment cet accident a pu se produire, d’où la mise sur pied impérative d’une mission Ramsar indépendante. Mais c’est le gouvernement qui doit la demander. Il a déjà trop attendu. Peut-être que le gouvernement pense qu’il n’a pas besoin d’experts internationaux car il y a sans doute des personnes compétentes à Maurice – mais nul n’est prophète en son pays, et il y a beaucoup d’expertises supplémentaires que Ramsar pourrait fournir.»

Wendy Strahm se dit triste de ne pas être à Maurice afin de pouvoir sauver ce pour quoi elle s’est battue pendant toutes ces années. «Mon cœur est avec tous ceux et celles qui luttent pour sauver le patrimoine mauricien après ce désastre écologique.»