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Echouement du MV Wakashio: la proue coulée à une profondeur de 2000 mètres

18 août 2020, 10:47

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Echouement du MV Wakashio: la proue coulée à une profondeur de 2000 mètres

La partie avant du «MV Wakashio» qui s’est détachée de la poupe samedi va-t-elle couler au large de Maurice ou sera-t-elle envoyée au cimetière d’Alang, au Gujerat, en Inde? Hier soir, le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano interrogé par les journalistes réunionnais de linfo.re a donné quelques précisions. Il explique que l’avant du vraquier sera tiré vers le large à une distance de 14, 8 km du récif corallien et plongé à une profondeur d’environ 2000 mètres.

Dans un communiqué du National Crisis Management Committee émis tard dans la soirée, il est mentionné que des mesures sont prises pour remorquer la proue (partie avant) du vraquier à huit milles nautiques de la limite extérieure du récif et couler à 2000 mètres de profondeur. Ce plan a été validé par les trois experts du CEPPOL et CEDRE envoyés à Maurice, par la France. Quant à la poupe, elle restera toujours immobilisée, du moins jusqu’à ce que les conditions météorologiques puissent permettre «de retirer la petite quantité d’huile résiduelle restante dans la salle des machines». Le Chief Salvage Master a indiqué que l’opération est toujours risqué et que le pompage d’huile lourde devrait reprendre dès que le temps le permet.

Dimanche, lors de la conférence de presse conjointe du ministre de l’Environnement, Kavy Ramano et du ministre français de l’Outre-mer, Sébastien Lecornu, la décision de faire couler la partie avant du vraquier semble avoir été déjà prise.  En effet, sollicité sur les mesures prises concernant les épaves du «MV Wakashio», Alain Donat, directeur du Shipping a énuméré les instructions données à SMIT Salvage. Selon lui, les sauveteurs doivent remorquer le vraquier dans les eaux territoriales mauriciennes et le saborder à plus de 2000 mètres de profondeur. «Avant cela, ils ont soumis le towing plan et ont fait des propositions. Ils voulaient emmener le bateau sur la côte est ou ouest pour le réparer et plus tard essayer de le tracter jusqu’à un chantier de démolition». Le comité a étudié le cas samedi et il a été décidé que la meilleure solution serait de le tirer et le saborder à cause de la situation d’urgence dans laquelle le pays se trouve. L’autre raison c’est qu’il faut s’occuper de la poupe du vraquier qui est toujours encastré sur les récifs de Pointe-d’Esny. «Ils sont en train de connecter le remorqueur avec un autre pour avoir plus de traction. On attend la confirmation de faire la connexion et entreprendre le remorquage de la partie avant». 

Ces instructions ne semblent plaire au ministre français de l’Outre-mer. «Je le redis une troisième fois. La position de la France n’a pas changé depuis 10 minutes. Trois experts sont dépêchés ici pour vous permettre de regarder tous les scénarios. Nous devons nous assurer que la décision qui va être prise soit la meilleure», a insisté Sébastien Lecornu. S’il est conscient que la décision appartient au gouvernement mauricien, il souhaite que cette décision soit prise dans les meilleures conditions. D’autant plus que le risque de boulettes d’hydrocarbures atteignant les côtes réunionnaises est possible. «Cela est possible même si nous faisons tout pour qu’il ne se produise pas».