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Échouement du MV «Wakashio»: le rapport des «salvers» attendu dimanche

1 août 2020, 14:33

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Échouement du MV «Wakashio»: le rapport des «salvers» attendu dimanche

Une semaine exactement ce samedi depuis que le vraquier a échoué sur les récifs à Pointe-d’Esny alors que six sauveteurs héliportés à bord, hier, vendredi, sont déjà à la tâche.
 
Vendredi matin peu avant six heures, le bureau du Premier ministre a donné l’autorisation d’héliporter six salvers à bord du MV Waskashio. C’est ce qu’a annoncé le directeur du Shipping, Alain Donat, lors d’une rencontre avec la presse. Ces salvers font partie d’une équipe de 24 personnes, dont 17 membres d’équipage, qui ont fait le voyage d’Afrique du Sud à bord du remorqueur Stanford Hawk. Selon lui, ils ont déjà commencé leur évaluation et un Situation Report, qui donnera des indications sur l’état du bateau, est attendu ce dimanche. 

Par ailleurs, un avion avec des équipements est arrivé d’Afrique du Sud vers 14 heures, hier. Jugés trop lourds pour être hélitreuillés, certains seront transportés par camion jusqu’au port où ils seront transférés sur le remorqueur qui prendra ensuite la direction de Pointe-d’Esny. L’équipe de salvers est menée par le capitaine allemand Lars Tesmar, désigné par l’assureur Japan P&I Club, pour la protection et l’indemnisation à Maurice. Il est le représentant spécial des victimes et supervisera l’opération de sauvetage du MV Wakashio. 

Un deuxième remorqueur, AHT Expedition, est attendu le 3 août. Il naviguera du port de Fujairah des Émirats Arabes Unis à Port-Louis, avec 14 membres d’équipage à bord. Un troisième portant le nom d’AHT Summit, qui a déjà quitté le port de Mumbai, est attendu à Maurice entre le 10 et le 11 août. Ces détails ont été fournis par le ministre de la Pêche, Sudheer Maudhoo, qui a également révélé que c’est Indoceanic Services qui représente les assureurs, Japan P&I, à Maurice. 

Rogers Shipping Ltd est, elle, la société désignée comme mandataire de l’armateur Okiyo Maritime Corporation et de Smit Salvage Pty Ltd. «Nous faisons de notre mieux pour retirer le navire de nos eaux le plus rapidement possible. Nous avons beaucoup de chance que l’échouement de ce navire ne s’est pas transformé en une catastrophe écologique.» 

Le ministre affirme qu’une enquête préliminaire, conforme aux exigences de l’article 10 (2) de la loi sur la marine marchande, a été instituée par son ministère afin d’examiner les circonstances qui ont mené à l’échouement du vraquier. Cette enquête préliminaire menée par le directeur adjoint des transports maritimes du ministère déposera son rapport dans deux mois. «C’est à partir de ce rapport que le ministère effectuera des réclamations auprès de l’assurance.» En ce qui concerne les 52 pêcheurs de la région, une rencontre avec eux est prévue lundi. Le directeur de la Pêche devrait compiler une liste des réclamations auprès de l’assurance pour les pêcheurs affectés. 

Le gouvernail est endommagé 

Le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, affirme que, dès samedi soir, le National Oil Spill Contingency Plan a été activé. Le directeur de l’Environnement a convoqué une première réunion le lendemain. Jusqu’ici, il y en a eu quatre. 

À ce jour, 332 m de barrières flottantes antipollution ont été installées. Depuis hier, Polyeco Société Anonyme, qui a été nommée par le Protection & Indemnity Insurances Club pour protéger l’environnement et aider dans la lutte contre toute pollution due aux hydrocarbures, se charge de cette mission. Le ministère a également sollicité l’aide de Polyeco pour des analyses plus poussées de polyaromatic hydrocarbons et métaux lourds dans l’eau de mer. Autre annonce du ministre : Polyeco travaille déjà sur un plan d’action qui inclut différents scénarios en cas de déversement, le support logistique, le déploiement du personnel, la gestion du temps, les conditions climatiques, entre autres. 

Quid du vraquier qui aurait bougé ce matin ? «Le gouvernail est endommagé. Un bateau sur le récif est à la merci de la brise et des vagues», explique Alain Donat. Il faut noter que l’équipage du MV Wakashio, un Indien, un Sri-Lankais et 16 Philippins (voir ci-contre), ainsi que celui du Stanford Haw ont tous été testés négatifs au Covid-19.


Équipage Indien, Philippin et Sri Lankais 

Le capitaine du Wakashio est d’origine indienne. Quant aux autres membres d’équipage, ils sont aussi Indiens mais également Philippins et Sri lankais. C’est ce que nous a confié un officiel au port. Si l’enquête que mènent indépendamment la police, la garde-côte, le Directorate of Shipping mais aussi le Panama, pays où le Wakashio est officiellement enregistré, visent notamment à déterminer comment le vraquier s’est dirigé tout droit sur la barrière corallienne de Pointe-d’Esny, ce même officiel qui a longtemps navigué à travers le monde raconte que piloter un navire pendant de longues traversées se fait sur un système rotatif chaque quatre heures entre différents officiers de l’équipage.«Le capitaine ne reste pas éternellement sur la passerelle. Tout a bien pu se passer. Il se peut que celui qui était à la barre se soit rendu aux toilettes ou qu’il était fatigué ou dans un autre état à ce moment là», indique-t-il. 

Le plein au Brésil 

Pourquoi le monstre des mers de 300 mètres de long avec au moins 250 mètres de cale, qui sortait de Singapour et qui se dirigeait vers le Brésil en passant par nos côtes, était-il vide ? À cette question qui turlupine bon nombre, l’officiel au port soutient que le navire allait justement faire le plein de marchandises à Tubarao au Brésil où il était initialement attendu le 13 août.