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Échouement du «MV Wakashio»: le Royal Boskalis Westminster pas interdit d’opération à Maurice

30 juillet 2020, 14:23

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Échouement du «MV Wakashio»: le Royal Boskalis Westminster pas interdit d’opération à Maurice

Au Parlement mardi, le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, a annoncé qu’un accord de Lloyd’s Standard Form a été signé la veille avec la compagnie SMIT Salvage pour prendre des mesures correctives concernant le MV Wakashio. Ce vraquier de 300 mètres de long s’est échoué sur les récifs à Pointe-d’Esny, samedi soir. SMIT Salvage est une société néerlandaise rachetée en 2010 par Boskalis, compagnie qui avait fait couler beaucoup d’encre en 2006. 

Boskalis International avait alors obtenu un contrat de Rs 439 millions pour des travaux de dragage dans le port. Il était reproché à la firme néerlandaise d’avoir versé des pots-de-vin de Rs 3 millions à Siddick Chady. L’affaire a d’ailleurs mené à la condamnation, le 13 novembre dernier, de l’ancien président de la Mauritius Ports Authority (MPA) pour corruption et de son ex-directeur, Prakash Maunthrooa, pour complicité. 

L’affaire Boskalis va-t-il impacter sur les opérations de SMIT Salvage ? «Boskalis n’a jamais été interdit d’opérer à Maurice», s’accordent à dire ceux du secteur maritime. Un autre ajoute que l’interdiction à une société de décrocher des contrats revient au Public Procurement Office (PPO). En effet, c’est sous la partie (viii) de l’article 53 de la Public Procurement Act de 2006 que le PPO a le pouvoir d’exclure une société. 

Quelles sont les procédures quand un navire s’échoue ? Une source du secteur maritime explique que, dès l’échouement, les procédures sont enclenchées. «L’agent, qui devient le correspondant, contacte l’armateur. Et l’assureur en concertation avec l’armateur décide de la salvage company qui aura le contrat.» Dans le cas du MV Wakashio, l’armateur est l’Okiyo Maritime Corporation et l’assureur est le Japan Protection & Indemnity Club (P&IC), une association mutuelle ou coopérative non gouvernementale et non rentable de prestataires d’assurance maritime pour ses membres, composée notamment d’armateurs, d’affréteurs et de gens de mer. «Le P&IC se charge des primes d’assurances aux navires.» 

Le gouvernement d’un pays où un navire s’échoue peut-il intervenir ? «Le gouvernement a un droit souverain et c’est lui qui demande les réparations, par exemple, frais de nettoyage en cas de dégât environnemental, la mobilisation des éléments de la SMF, de la NCG, entre autres. Tout cela est payé par l’assurance.» Par ailleurs, la MPA et le directeur du Shipping suivent l’évolution de la situation. 

Pour notre source, il sera assez facile de renflouer le MV Wakashio. «L’accident est moins grave. Tout fonctionne. L’équipage est toujours à bord. Tout le système de communications marche.» Il met toutefois en garde contre tout retard qui serait néfaste. «À chaque vague, l’avarie sera plus conséquente.» Du côté du correspondant (NdlR : l’agent) du MV Wakashio, l’on affirme qu’une évaluation préliminaire est en cours pour «trouver la bonne solution» concernant cette catastrophe maritime. 

Pour rappel, le salvage agreement comprend le pompage de l’huile lourde, le sauvetage du navire et les mesures anti-pollution à être déployées. Deux remorqueurs sont en route pour aider le MV Wakashio. L’un d’Afrique du Sud et le second de Singapour. Il faut noter que le carburant à bord est destiné à la consommation du navire, soit 3 894 tonnes métriques de mazout à faible teneur en soufre, 207 tonnes métriques de diesel et 19 tonnes métriques de lubrifiants. 

Selon le site Web du PPO, aucune société n’a été exclue de la liste jusqu’ici. Au cas où il y a une raison spécifique d’exclure une société pour opérer à Maurice, l’interdiction ne doit pas dépasser cinq ans, comme définie par les procédures des Public Procurement (Suspension and Debarment) Regulations 2008 et Public Procurement (Disqualification) Regulations 2009.