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Il y a quatre ans…

22 juillet 2020, 08:15

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Il y a quatre ans…

Nous nous promenions dans la vieille ville de Nice avec mon fils, mon neveu et un ami, ce 14 juillet 2016, ville qui m’a vu naître il y a plusieurs décennies. Vers 21 heures, nous nous étions attablés dans une pizzeria de la place Garibaldi, une des plus vieilles places de Nice (Giuseppe Garibaldi y naquit en 1807). Après avoir terminé notre succulente pizza, nous nous dirigions tranquillement vers le centre du Vieux-Nice (vieille ville historique) pour aller manger une glace. Puis, nous nous dirigions, toujours d’un pas lent de vacancier, vers la Promenade des Anglais, célèbre front de mer de la capitale azuréenne, pour aller voir le feu d’artifice de ce jour de fête nationale. Nous n’étions vraiment pas pressés pour assister au spectacle, ce qui fait que nous sommes arrivés dix minutes avant la fin des feux sur la Prom’ (nom donné par les Niçois à la Promenade des Anglais). Nous nous apprêtions tranquillement à rentrer, toujours d’un pas nonchalant, lorsque vers 22h40, dix minutes après la fin des feux d’artifice, une vague affolée de personnes se dirigeait vers nous, nous emportant avec elle. Nous suivions le rythme de cette vague, avec des arrêts et des démarrages imprévisibles, nous collant à raz des murs, rentrant dans les restaurants et les hôtels, tout ce qui, en fait, pouvait nous abritait. Mais de quoi ?

Cette déambulation de la foule, apeurée et angoissée, qui allait sans but, mais dont le seul but était de fuir, a mis beaucoup de temps à se calmer, et nous nous demandions toujours, tous les quatre, ce qui faisait fuir les gens ainsi. Nous n’avions pas de réponse précise, ou plutôt nous entendions plusieurs réponses les unes plus différentes que les autres. C’est seulement lorsque nous avons regagné notre voiture garée à un kilomètre des lieux que nous avons appris ce qui s’était passé : un camion fou avait foncé sur la foule pendant près de deux kilomètres, sans s’arrêter, ralenti seulement par les corps. Un des attentats les plus meurtriers en Europe venait d’avoir lieu à quelques centaines de mètres de l’endroit où nous nous étions arrêtés pour voir la fin du spectacle pyrotechnique, avec ses 86 morts et plus de 400 blessés. Et les attentats en Europe ces dernières années sont «périphériques», si l’on peut dire, car la majorité ont eu lieu dans des pays arabes et des pays musulmans. On peut tout à fait dire que le terrorisme djihadiste s’attaque d’abord et avant tout dans les pays du pourtour méditerranéen, et plus loin encore où l’islam est la religion la plus pratiquée.