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La L1 bat encore pavillon français, malgré les sirènes étrangères

21 juillet 2020, 18:10

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La L1 bat encore pavillon français, malgré les sirènes étrangères

Les récentes prises de contrôle de clubs français par des investisseurs étrangers, comme le fonds américain RedBird lundi à Toulouse, agissent en trompe-l’oeil: trois-quarts des clubs de L1 restent aux mains de propriétaires tricolores. Portrait de ces patrons «made in France».

Histoire de familles 

Montpellier, de père en fils

Le club héraultais est détenu à 100% par la holding Nicollin, du nom de l’ex-président emblématique Louis Nicollin. «Loulou» avait bâti sa fortune en développant l’entreprise de son père, spécialisée dans le nettoyage, ramassage et retraitement des déchets. Ce personnage truculent a créé en 1974 la «Paillade», la conduisant du niveau amateur jusqu’au titre de champion de France en 2012. A sa mort en 2017, son fils Laurent a repris le flambeau.

Rennes et la dynastie Pinault

Depuis 1998, le Stade rennais appartient à François Pinault et sa famille, dont l’empire du luxe est évalué à 32 milliards d’euros, d’après l’hebdomadaire Challenges. Le but était de «redonner à la Bretagne ce qu’elle nous a donné», selon le fils François-Henri Pinault, actuel président du club.

Brest, au nom des frères

A Brest, 95% du club est détenu par Holdisports, représentée par Denis et Gérard Le Saint. Le premier a pris la présidence en 2016. Son entreprise est spécialisée dans le secteur de la distribution de fruits et légumes et dans l’agroalimentaire de manière générale.

Ancrage régional 

Reims en mode Astérix

Jean-Pierre Caillot préside depuis 2004 la SA Stade de Reims, dont il est co-actionnaire principal avec Didier Perrin. S’ajoutent les familles Thiénot et Taittinger (maisons de champagne), à hauteur de 8-9%. «J’aime ce côté Astérix qui continue avec ses valeurs et son actionnariat local. Ça ne bloque pas notre développement», savoure le patron de Transports Caillot, société fondée en 1964 par son père.

Strasbourg, l’amour du maillot

Le Racing est possédé par une dizaine d’actionnaires emmenés par Marc Keller, ex-joueur strasbourgeois devenu président en 2012, quand le club végétait dans les divisions inférieures. Discret mais influent, ce jeune dirigeant (52 ans) est membre du Comité exécutif de la Fédération (FFF).

 Lorient, Féry sur le pont

Les sociétés composant le FCL appartiennent à la holding patrimoniale de Loïc Féry, le propriétaire du club depuis 2009, qui a fait fortune dans la gestion d’actifs.

Serin comme Metz

Le Lorrain Bernard Serin (69 ans) est actionnaire majoritaire depuis 2008 après avoir racheté une partie des parts de l’emblématique ancien président Carlo Molinari, désormais vice-président. Patron de Cockerill Maintenance Ingénierie, groupe industriel basé en Belgique, il était dans le comité exécutif du sponsor principal en 1998, Usinor-Sollac.

Dijon sur de bons rails

Olivier Delcourt, président du DFCO, est à la tête de la Dijonnaise de voies ferrées (DVF), un opérateur en travaux ferroviaires. Il était sponsor du club à sa fondation en 1998, avant d’en devenir président en 2012.

Arrivés (presque) par hasard 

Angers, bulles et charcuterie

«C’était pendant une discussion autour d’une table, à la 4e coupe de champagne. En général, à partir de la 4e, vous vous laissez un peu aller»: voilà comment Saïd Chabane raconte son entrée au capital d’Angers, en 2011. Fils d’avocat d’origine kabyle, Chabane est arrivé à 23 ans en France, où il a créé l’entreprise Cosnelle, spécialisée dans la charcuterie et les salaisons.

Nantes, la 2e chance de Kita

Waldemar Kita a acquis le FC Nantes en 2007 après une expérience malheureuse à la tête du FC Lausanne. Ce fils d’un colonel polonais arrivé à Grenoble à 15 ans dirige les laboratoires Vivacy (esthétique, ophtalmologie, rhumatologie, «médecine intime») et ses quelque 200 salariés.

Nîmes, libre comme Assaf

Inventeur de la Freebox, le Franco-Libanais Rani Assaf a racheté le club gardois en 2015 pour lui éviter la cessation de paiement. Personnage peu médiatique, souvent insaisissable, le numéro 2 de Free entretient une relation froide avec les ultras nîmois: «J’ai 80% du club, je fais ce que je veux», a-t-il tranché récemment.

Lyon, cas à part 

Lyon, le bébé d’Aulas

Co-fondateur de la Cegid, éditeur lyonnais de logiciels comptables, Jean-Michel Aulas a transformé un club moribond, à son arrivée en 1987, en place forte du foot français. Seul club tricolore introduit en Bourse, l’Olympique lyonnais appartient à la holding OL Groupe, dont la famille Aulas reste actionnaire principal devant la société chinoise IDG et les cinémas Pathé.

Saint-Etienne, drôle de duo

Chez les Verts, c’est un attelage haut en couleur qui est aux commandes depuis le début des années 2000, avec Roland Romeyer, industriel stéphanois, et Bernard Caïazzo, ex-entrepreneur dans le télémarketing («call center»).