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Serie A: Rabiot, la tête hors de l’eau

14 juillet 2020, 13:32

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Serie A: Rabiot, la tête hors de l’eau

Une série de titularisations, l’impression d’une confiance et d’une condition physique retrouvées puis un but exceptionnel contre l’AC Milan: au bout d’une première saison italienne cahoteuse, Adrien Rabiot commence à s’installer au sein du milieu de terrain de la Juventus.

Le premier but italien de l’ancien Parisien, il y a une semaine à San Siro, a tardé à venir mais il valait la peine d’attendre.

Un duel gagné face à Kessié, un petit pont sur Theo Hernandez, une course de 40 mètres tête haute pour semer deux autres défenseurs milanais et une frappe du gauche en lucarne, il y avait là technique, puissance et classe, toutes les promesses qui ont accompagné le début de carrière de Rabiot, sans se concrétiser complètement.

Mais il y a eu aussi les images des quelques secondes qui ont suivi ce but de rêve. Elles ont montré Rabiot criant sa rage, courant vers le banc de touche et finalement rejoint et enseveli par tous ses équipiers, signe que son intégration ne se passe peut-être pas si mal que ça.

Car comme toujours avec l’ancien du Paris SG, la polémique rôde et elle prend souvent des proportions démesurées.

En grève

Le dernier épisode est intervenu à la fin du confinement. Alors que la plupart des joueurs étrangers de la Juventus sont déjà rentrés à Turin pour participer à des entraînements individuels facultatifs, le Français choisit en effet de rester sur la Côte d’Azur, où il travaille en solitaire.

Pour le quotidien italien La Stampa, le milieu de terrain est en fait opposé à la baisse des salaires décidée pour protéger les finances du club et se serait donc mis «en grève».

Le joueur avait ensuite ironisé sur les réseaux sociaux et critiqué les médias, s’attirant une flopée de critiques et le retour de rumeurs de mercato l’envoyant déjà loin de Turin, par exemple à Liverpool sous le maillot d’Everton.

Il n’y a jamais eu de grève mais l’hypothèse d’un départ n’est pas non plus née par hasard. Arrivé à Turin avec l’image d’un très joli coup de mercato - il a signé libre -, le Français a en effet déçu pendant des mois avec des prestations incolores.

Son entraîneur Maurizio Sarri l’a défendu, rappelant qu’il avait passé six mois sans jouer au PSG et qu’il en avait payé le prix, physique d’abord, puis psychologique.

Avant l’interruption des compétitions face à l’avancée du coronavirus, Rabiot avait pourtant commencé à monter très légèrement en puissance, laissant derrière lui le costume de doublure de Matuidi.

L’hommage de Blanc

Un match horrible contre Lyon en Ligue des Champions a tout de même montré que son statut restait fragile et, à la reprise du football en Italie, l’ancien Parisien est reparti du banc pour les deux matches de Coupe d’Italie des bianconeri.

Mais depuis, Rabiot a été titularisé à chaque match. Il n’a pas systématiquement brillé, mais il a donné l’impression d’un joueur à son affaire, aux courses plus légères et aux choix de jeu plus affirmés, loin de la longue silhouette immobile et multipliant les passes sans risque du début de saison.

Et au bout du compte, il a été bien intégré à la rotation turinoise, jouant presqu’autant que Matuidi et plus que Ramsey, Khedira, Bernardeschi ou Emre Can, parti au mercato.

«Depuis la reprise, je revois un Rabiot qui ressemble beaucoup à celui que j’ai entraîné. Il prend plus d’initiatives, il est plus au coeur du jeu, mais il peut encore faire mieux», a jugé la semaine dernière Laurent Blanc, interrogé par le quotidien sportif turinois Tuttosport.

Et pour son ancien entraîneur au PSG, le meilleur Rabiot est encore à venir. «Il a les qualités pour devenir un des meilleurs, un milieu qui marque cinq à dix buts par an. Adrien n’a sans doute pas encore compris à quel point il est fort.»