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De l’hôtel Ambre au centre de détention de Vacoas pour le reste de sa quarantaine

27 juin 2020, 10:40

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De l’hôtel Ambre au centre de détention de Vacoas pour le reste de sa quarantaine

Son dîner avec son épouse lui aura coûté bien cher. Le milliardaire Roupesh Hematlal est le tout premier accusé de breach of Quarantine Act. Il a comparu devant le magistrat de la cour de Flacq hier, vendredi 26 juin. Et a été reconduit en cellule, au Vacoas Detention Centre jusqu’au 3 juillet.

Roupesh Hematlal, 45 ans est un riche homme d’affaires indien né à Madagascar et qui détient également la nationalité mauricienne. Il avait quitté l’hôtel Ambre dans la soirée du 21 juin alors qu’il était en quarantaine après un séjour à Madagascar. 

Il a trompé la vigilance du personnel affecté dans cet établissement hôtelier converti en centre de quarantaine pour aller rejoindre son épouse et ses enfants entre 19 h 20 et 20 heures dans un hôtel voisin autour d’un «dîner gastronomique». Cela, comme on peut le lire dans la déposition formelle faite plus de 24 heures plus tard, soit le mardi 23 juin, au poste de police de Belle-Mare par un General Public Health Superintendant de 37 ans responsable des centres de quarantaine de la division Est depuis le 16 avril. 

Roupesh Hematlal avait été rapatrié de la Grande île à bord du vol MK 289 avec 125 autres passagers le samedi 20 juin. De l’aéroport, il a été conduit dans cet établissement hôtelier du littoral Est, où il a été placé en quarantaine. Sa sortie de quarantaine, prévue vers le 4 juillet. 

Le richissime homme d’affaires qui passe les jours restants de sa quarantaine au centre de détention de Vacoas également converti en centre de quarantaine risque une amende allant jusqu’à Rs 500 000 et une peine d’emprisonnement ne dépassant pas cinq ans. Quant à son épouse et ses enfants, ils ont été placés en quarantaine à l’hôtel Ambre au lendemain du dîner. 

Le milliardaire Roupesh Hematlal n’en est pas à ses premières démêlées avec les autorités policières. En 2017, il avait été arrêté à Quatre-Bornes par la brigade des jeux avec d’autres businessmen, dont parmi l’ex-bookmaker Paul Foo Kune, pour des parties de poker illégales et avait été inculpé sous une accusation de «carrying on activities without licence». Ce jour-là, une somme de Rs 1,5 million avait été saisie.

Cet incident, qui a commencé à s’ébruiter à Madagascar, surprend dans l’entourage de l’homme d’affaires dans la Grande île. C’est ce qu’un de ses proches qui réside à Madagascar a confié à l’express, hier. «Il est quelqu’un qui jouit d’une bonne réputation et n’a jamais été impliqué dans un quelconque scandale ici. Donc, on se demande tous comment il a pu en arriver là.» 

D’ajouter : «On ne parle pas d’un voyou, mais d’un homme d’affaires respectable et respecté. D’ailleurs, même s’il est un puissant homme d’affaires, il est connu pour être quelqu’un d’abordable où qu’on le croise.» Il conclut que Roupesh Hematlal, dont le père avait été kidnappé avant d’être tué, emploi beaucoup de Mauriciens.

Qui est Roupesh Hematlal ?

Habitant dans la Smart City de Moka, il est l’un des directeurs de HV Holdings, qui assure la distribution d’une marque de produits électroménagers et de téléphonie à Madagascar depuis début 2013. L’entreprise, qui opère principalement à Maurice et Madagascar, a diversifié ses activités depuis. Il se concentre sur le commerce international et le «retail» à travers les segments de biens de consommation. 

Actionnaire dans plusieurs hypermarchés et propriétaire d’un jet privé, Roupesh Hematlal a fait parler de lui en 2012, lorsque son nom est cité lors de la réponse du Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam, à la Private Notice Question de Paul Bérenger axée sur des arnaques immobilières au préjudice d’investisseurs étrangers.