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Angleterre: le retour d’une Premier League méconnaissable

16 juin 2020, 21:19

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Angleterre: le retour d’une Premier League méconnaissable

La Premier League revient! Cette annonce devrait faire frétiller le cœur de tous les supporters de football dans le monde, mais le coronavirus est passé par là et c’est un championnat bien différent qui reprend mercredi, après trois mois d’arrêt forcé.

C’est Aston Villa et Sheffield United qui auront l’honneur de faire rouler à nouveau le ballon sur les pelouses anglaises, mercredi à 17H00 GMT. Un événement qui sera suivi sous toutes les latitudes et dans tous les fuseaux horaires, tant la Premier League est le championnat mondialisé par excellence.

«Villa-Sheffield United, c’était une affiche de Championship (D2) la saison dernière (...) mais maintenant elle va être diffusée en direct dans le monde entier», s’est émerveillé Chris Wilder, l’entraîneur des visiteurs.

Il y aura ensuite en soirée un Manchester City-Arsenal (19h15 GMT), capital dans la course au titre en cas de faux pas des «Citizens», avant une journée de championnat complète ce week-end, qui pourrait couronner Liverpool dimanche après son derby contre Everton, pour autant qu’un concours de circonstances favorable se produise.

Mais après 100 jours de repos forcé - depuis le 9 mars et une déroute des Villans (4-0) à Leicester -, les supporters risquent la douche froide.

Si Liverpool doit encore grappiller quelques points pour être champion pour la première fois depuis 30 ans, si la course à l’Europe et la lutte pour le maintien sont complètement indécises, le sportif risque de mettre du temps à revenir au premier plan.

- Dépistages réguliers -

Le spectacle d’une Premier League sans ses tribunes combles et vibrantes risque d’être un choc et l’effet de ces ambiances feutrées sur le spectacle est aussi une inconnue.

Le championnat d’Allemagne, qui a repris il y a un mois, le football espagnol et italien, qui ont aussi devancé l’élite anglaise, ont offert un aperçu de l’étrange atmosphère du ballon rond à huis clos.

Les équipes anglaises, après avoir âprement discuté les modalités de retour à l’entraînement puis au jeu, semblent en tout cas avoir adopté toutes ces nouveautés.

Dépistages réguliers, mise en place d’un questionnaire de santé et prise de température à l’arrivée au stade, avec un «passeport clinique» - un code-barres qui permet de s’assurer que le joueur a été testé négatif lors des cinq jours précédents au moins - rien n’est laissé au hasard pour éviter que le «Project Restart» sur le point d’aboutir ne finisse en queue de poisson.

Les clubs se déplaceront aussi en délégations restreintes: chaque équipe aura droit à 37 badges donnant accès au terrain, au tunnel et aux zones techniques.

Et comme partout ailleurs, des gestes aussi banals pour un footballeur que serrer la main de son adversaire ou cracher seront proscrits.

«Il y aura pas mal de différences, mais on est ravi de rejouer et de donner du spectacle aux gens dans cette période difficile», a assuré Chris Wilder.

Les masques ne seront en revanche pas obligatoires sur le banc où prendront place 9 remplaçants au lieu de 7, dont 5 pourront entrer en jeu, une expérimentation adoptée conformément aux suggestions de la Fifa.

- Pression financière -

Ce qui risque en revanche de perturber les joueurs, c’est le rythme effréné des matches concocté par une Premier League agissant autant sous pression financière que par goût de l’équité sportive.

Pour limiter le rabais qui sera consenti aux diffuseurs en raison du retard pris par la saison, les clubs ont accepté de caser les 92 matches de championnat restants sur un peu plus de six semaines.

La Premier League n’a pas non plus hésité à faire sauter le sacro-saint «3 PM Blackout» qui interdit, depuis les années 1960, que soient diffusés en direct au Royaume-Uni les matches du samedi à 15H00 locales.

Plus du tiers (33) des matches seront diffusés sur des chaînes sans abonnement, dont la BBC pour la première fois depuis 28 ans, mais les clients de Sky et BT Sport pourront voir toutes les rencontres.

Autre intrusion de la «vie réelle» dans la reprise du championnat, les clubs ont décidé à l’unanimité vendredi que le nom des joueurs dans le dos des maillots serait remplacé par le slogan «Black lives Matter» de la lutte contre les violences racistes et policières aux Etats-Unis, un mouvement devenu mondial.

Quant aux joueurs, ils pourront mettre genou à terre pendant ou avant le match pour rendre hommage à George Floyd, le père de famille afro-américain tué par un policier fin mai à Minneapolis, aux États-Unis.