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Hippisme 2020: une saison unique en son genre
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Hippisme 2020: une saison unique en son genre
La saison 2020 restera à jamais gravée dans les mémoires. Non seulement en raison de l’événement inédit à huis clos, mais aussi et surtout, en raison des contraintes financières qui s’abattent sur le Mauritius Turf Club (MTC).
Le président du club, Kamal Taposeea, n’a eu de cesse de rappeler que la saison 2020 ne sera guère à propos de rentabilité. Il s’agit de courir pour protéger la santé des chevaux et pour assurer un certain niveau de cash-flow afin de maintenir le club en opération.
Le huis clos aura lieu samedi 20 juin. Si la logistique est plus ou moins bien rodée, à en croire le MTC, lequel devrait rendre publics les protocoles sanitaires et sécuritaires d’ici mardi, lors de sa conférence de presse, la rentabilité du club pour 2020 sera une «lubie».
Selon Benoît Halbwachs, le secrétaire du club, «on ne peut faire aucune prévision à ce jour». En effet, tout dépendra du comportement des parieurs, lesquels seront appelés à changer leurs habitudes pendant quelques semaines.
Le comportement des parieurs reste, en effet, imprévisible puisqu’une grosse majorité de turfistes devront miser ailleurs que chez les bookmakers. Rappelons que ces derniers ne pourront opérer dans un premier temps. Pour certains, la technologie peut faire obstacle. Pour d’autres, certaines habitudes restent tout simplement dures à modifier. De quoi rendre sceptiques les officiels du club. «Il est aussi vrai que certains aiment regarder les chevaux sur place avant de miser. Ce ne sera pas possible», a fait ressortir un administrateur.
Comptes dans le rouge
S’il est vrai que le club pourra faire des économies vu que plusieurs services seront au point mort le jour des courses, il est difficile d’avancer des chiffres. Reste que le président Taposeea a d’ores et déjà exprimé ses réserves au sujet des chiffres en fin d’année. «Il est évident que les comptes vont être dans le rouge.» Pour Kamal Taposeea, l’heure est au maintien d’un certain niveau de cash-flow pour permettre au club organisateur de courses d’opérer.
Certains lobbies poussent vers une extension de la saison hippique jusqu’à fin janvier 2021. Il faudra toutefois l’approbation de la Gambling Regulatory Authority (GRA). Et même si l’instance régulatrice des jeux devait accepter, demeure la menace d’une autre vague qui pourrait arriver après la réouverture des frontières. «Ce sera difficile de faire une quelconque prévision pour cette année. Avançons à pas mesuré», plaide-t-on au sein du club.
Il y va aussi de la santé physique et morale des chevaux. L’organisme même de ce fabuleux athlète qu’est le cheval de course ne peut être aussi peu sollicité sur une aussi longue durée. «Il fallait qu’on recommence à courir pour ainsi préserver leur santé», a fait part un entraîneur. Mais encore ! La nourriture de compétition qu’il ingurgite doit être éliminée au moyen d’efforts conséquents. Des efforts que les chevaux fournissent au training, mais encore plus le jour des courses.
La baisse au niveau du stakesmoney n’est évidemment pas une nouvelle réjouissante pour les propriétaires. Cela dit, «mieux vaut un peu en moins que pas du tout», a reconnu un propriétaire très connu. Ce dernier devait lui aussi maintenir que cette reprise sera salvatrice pour la santé des chevaux.
Betting : les opérateurs déjà dans les ‘starting blocks’
Hormis les «on-course bookmakers» qui ne seront pas de la partie pour le huis clos, du moins pour l’instant, les autres opérateurs du «betting» ont déjà pris leurs dispositions pour la reprise de leurs activités, comme nous l’explique Marc Tse Peng Ki, directeur de «Booksystems Ltd» qui, avec les enseignes «SMS Pariaz» et «Bet On Line», offrira le service de «fixed odds betting» aux parieurs.
«Nous sommes prêts pour la réouverture. D’ailleurs, nous avons eu une réunion avec la Gambling Regulatory Authority (GRA), à qui nous avons déjà transmis notre protocole de sécurité. Nous serons ouverts du lundi au vendredi à partir de 9 heures et ce jusqu’à 16 heures pour les dépôts et les retraits. Nous veillerons à ce que la ‘social distancing’ et les gestes barrières soient scrupuleusement respectés pour la sécurité de tous. De plus, nous avons pris la décision d’éteindre tous les téléviseurs dans nos succursales, et ce, afin de décourager les attroupements.»
Du côté de «Supertote», on nous affirme être également prêt pour la reprise. Selon Guillaume Hardy, le «Managing Director», les mesures sont déjà en place avec les «markings» qui ont été effectués sur le sol dans tous les «betting shops» de l’enseigne, de même que la distribution de «hand sanitizers» et la prise de température à l’entrée.
«Supertote» a-t-elle déjà obtenu le «clearance» de l’instance régulatrice ? «Nous avons déjà eu plusieurs échanges verbaux avec la GRA, qui a même eu l’occasion de visiter notre centre d’appel, où nous disposerons d’une soixantaine d’agents pour prendre les paris. Nous rouvrons nos succursales à partir de lundi pour les dépôts principalement mais nous nous attendons aussi à recevoir pas mal de requêtes pour la création de nouveaux comptes clients car ils ont été nombreux à s’exprimer en ce sens sur notre page ‘Facebook’ notamment.»
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