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Coronavirus: huit milliards pour l’automobile, coup de frein sur l’hydroxychloroquine

26 mai 2020, 21:04

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Coronavirus: huit milliards pour l’automobile, coup de frein sur l’hydroxychloroquine

Plus de 8 milliards d’euros : Emmanuel Macron a annoncé mardi un vaste plan de soutien à l’industrie automobile française, victime d’un coup d’arrêt dû à la crise sanitaire, tandis que les autorités de santé demandent de ne plus utiliser la très controversée hydroxychloroquine contre le Covid-19.

Depuis l’usine de l’équipementier Valeo à Etaples (Pas-de-Calais), le chef de l’Etat a égréné une série de mesures destinées à sauvegarder la filière automobile française et ses 400.000 emplois directs: renforcement des aides à l’achat de voitures électriques et hybrides, hausse des primes à la conversion des voitures polluantes...

Autre vocation de ce plan de secours: «faire de la France la première nation productrice de véhicules propres en Europe en portant à plus d’un million par an, sous cinq ans, la production de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hybrides» dans le pays.

Le président de la République a aussi exigé des garanties pour les salariés des usines Renault de Maubeuge et Douai, après avoir reçu à l’Elysée Jean-Dominique Sénard, son PDG, qui doit dévoiler vendredi un plan d’économies de deux milliards d’euros.

Le marché automobile européen a été divisé par quatre en avril après une chute de moitié en mars, comparé à l’an dernier.

Pour d’autres secteurs très touchés comme la restauration, le tourisme, la culture ou le sport, le gouvernement a annoncé dimanche 3 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales pour éviter faillites et licenciements.

Ce coup de pouce alourdira la dette au-delà du seuil de 115% du produit intérieur brut, a prévenu le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin.

StopCovid bientôt téléchargeable

Sur le front sanitaire, la tension continue de retomber, avec un nombre de malades en réanimation poursuivant sa décrue: il s’élevait à 1.609 lundi soir. Au total l’épidémie a fait au moins 28.457 morts.

«Les indicateurs sont plutôt très favorables», a relevé la directrice générale de Santé Publique France, Geneviève Chêne, soulignant que «la circulation du virus reste faible».

La prudence reste en effet de mise en l’absence de vaccins ou de traitement efficace. Sur ce dernier point, l’hydroxychloroquine, popularisée par l’infectiologue marseillais Didier Raoult, est désormais dans le viseur des autorités sanitaires: le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande mardi de ne pas l’utiliser dans le traitement du Covid-19 hors essais cliniques.

L’Agence du médicament (ANSM) a de son côté «lancé la procédure de suspension», «par précaution», des essais cliniques évaluant cette molécule. Des avis qui suivent la parution d’une étude pointant l’inefficacité et les risques de ce médicament pour les malades du Covid-19.

Pour contrôler un éventuel retour de l’épidémie, le gouvernement veut s’appuyer notamment sur l’application de traçage StopCovid, qui permettra à ses utilisateurs d’être alertés s’ils ont croisé une personne touchée par le Covid-19 (à moins d’un mètre, pendant au moins 15 minutes).

Après le feu vert mardi de la Cnil, elle pourrait être téléchargeable dès ce week-end, «sous réserve du vote au Parlement», selon le secrétaire d’Etat au Numérique, Cédric O.

StopCovid suscite les craintes de bon nombre défenseurs de la vie privée, mais, dans son avis, la Cnil constate que les concepteurs de l’application ont érigé des garde-fous pour empêcher les dérives.

Dans ce contexte sanitaire un peu moins sombre, le gouvernement devrait apporter jeudi des précisions sur la suite du déconfinement et les vacances d’été.

«On constate qu’on est en dessous de ce que prédisaient les modélisations, en dessous des 3.000 cas jours. Il n’en demeure pas moins qu’on reste très prudent», a prévenu mardi une source ministérielle.

«Mardis de la colère»

Au menu: le sort des lycéens et de l’oral du bac de français, mais aussi de possibles aménagements de la règle limitant les déplacements dans un rayon de 100 km, ou encore la réouverture des bars et restaurants ou celle, progressive, des cinémas.

Mercredi matin, partout en France, hôteliers et restaurateurs vont déposer devant leurs établissements un objet symbole de leur activité, corbeille de pain, toque de chef ou tasse à café, pour crier leur besoin de rouvrir leurs établissements et se remettre «#ATable».

Dans les écoles, «il n’y a pas d’allégement prévu» du protocole sanitaire, a prévenu Jean-Michel Blanquer sur LCI, ce qui rend peu probable l’accueil de davantage d’élèves avant septembre.

Au lendemain du lancement du «Ségur de la santé», vaste concertation menée afin d’améliorer les conditions de travail et la rémunération des soignants, des rassemblements ont eu lieu un peu partout en France afin de réclamer des «mesures concrètes». Les syndicats ont prévenu : ils attendent «autre chose que des discours et des promesses».

Des manifestations qui s’inscrivent dans le cadre des «mardis de la colère», un rendez-vous hebdomadaire destiné à «maintenir la pression» sur le gouvernement, en attendant une journée de mobilisation nationale prévue le 16 juin.

Face à plus de 300 représentants des syndicats, collectifs, directeurs d’hôpitaux et d’Ehpad, mais aussi des médecins libéraux, le Premier ministre Edouard Philippe a promis lundi «des décisions en juillet». Qui comprendront notamment une «revalorisation significative» des rémunérations et du budget de l’Assurance maladie «dans les années à venir». Autre annonce non chiffrée : «un vaste plan d’aide à l’investissement».

A Marseille, plusieurs centaines de soignants, soutenus par quelques militants «gilets jaunes», se sont retrouvés devant les urgences de l’hôpital de la Timone mardi après-midi. Sur leurs pancartes : «Applaudis depuis un mois, en grève depuis un an».