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Covid-19: que faire des déchets médicaux plus nombreux depuis le couvre-feu sanitaire ?

17 mai 2020, 21:31

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Covid-19: que faire des déchets médicaux plus nombreux depuis le couvre-feu sanitaire ?

Grâce à la diminution des émissions de carbone, entre autres pollutions, en cette période de confinement, la nature se régénère. Cependant la quantité de déchets liés à la protection sanitaire et à d’autres accessoires médicaux a grimpé. Par conséquent, il est urgent d’établir un protocole en vue de les éliminer.

Le combat contre le plastique à usage unique n’est pas près d’être remporté. La nécessité de contenir la propagation du Covid-19 a provoqué sa réémergence comme matériau indispensable. À commencer auprès du grand public, qui porte les «personal protective equipment» (PPE), déclare le Dr Pawan Gopaul, médecin généraliste.

Au niveau des institutions de santé, ces rébus, n’étant pas recyclables, sont voués à l’incinération. Notre interlocuteur explique que «dans l’ordre général, au niveau des hôpitaux publics et privés, tous ces équipements à usage unique, tels que masques, gants, sur-chaussures et parfois les combinaisons ou sur-blouses et masques faciaux, sont envoyés directement à l’incinérateur».

D’abord, ces déchets sont collectés et jetés dans des sacs en plastique de couleurs différentes, dépendant du type de déchets au quotidien «from ward to ward» et envoyés au service de gestion des déchets où ils sont placés dans un conteneur.

Protocole

Tous les hôpitaux suivent le même protocole. Pour certaines cliniques et consultations privées n’ayant pas n’incinérateurs, des entreprises sont désignées pour éliminer leurs déchets en toute sécurité, poursuit le médecin.

Mais la hausse de ces déchets n’est pas le cas qu’à Maurice. À Wuhan, le berceau de la pandémie, les hôpitaux produisent six fois plus de déchets médicaux qu’avant le début de la crise. Le CHU (centre hospitalier universitaire) de Limoges constate une augmentation de 11 % de rébus médicaux pour le mois de mars et avril, évoque la presse internationale.

À la Clinique du Nord, le directeur, le Dr Mukhesh Sooknundun, a remarqué que le taux de déchets médicaux ont doublé. «Avant la pandémie, 25 kg d’équipements médicaux étaient envoyés à l’incinérateur chaque mois, et il y en a 25 kg de plus désormais», dit-il. La clinique possède deux incinérateurs. Selon l’Organisation mondiale de la santé, ceux qui manipulent les déchets des soins de santé, en particulier, doivent porter un équipement approprié comprenant des bottes, des blouses à manches longues, des gants épais, des masques, entre autres.

Pollution

«Comme ces déchets ne sont pas éliminés correctement de manière organisée, la crainte qu’un grand nombre d’entre eux finissent dans la nature et contribuent davantage à la pollution du plastique existante est réelle», relève Sunil Dowarkasing, environnementaliste.

D’ailleurs, Oliver Thomas, jeune entrepreneur dans le recyclage du plastique, relève dans une édition précédente que la matière première généralement utilisée pour le plastique est le pétrole duquel sont extraites des molécules d’hydrocarbures. Elles sont ensuite unies entre elles pour former des molécules comme le polymère. Soit la matière de base pour fabriquer des produits en plastique, à laquelle d’autres éléments sont rajoutés pour améliorer les propriétés chimiques et physiques du matériau.

L’environnementaliste fait ressortir que comme nous ne faisons pas de tri des déchets domestiques et n’avons pas de décharge sanitaire spécifique, tous les gants usagés, les masques en polypropylène et les récipients vides de gel hydro-alcoolique finiront à Mare-Chicose.

Mais comme le soutient le Dr Pawan Gopaul, pour des raisons d’hygiène et de santé, il est évidemment impossible d’interdire l’utilisation de plastique à usage unique pendant l’état d’urgence sanitaire.

Options biodégradables

Dans ce contexte, avance Sunil Dowarkasing, les ministères de l’Environnement et de la Santé auraient dû élaborer conjointement un ensemble de procédures, comme l’a fait l’Italie, sur la manière dont les institutions de santé publique, les centres de quarantaine et le public en général doivent éliminer les accessoires sanitaires.

Dans l’immédiat, il convient de se concentrer sur le traitement des patients et la lutte contre l’infection, d’interdire la propagation du virus et, une fois ces problèmes résolus, il faudrait trouver des options biodégradables ou concept non polluant, affirme ce dernier.