Publicité

Rien ne sera plus comme avant

17 mai 2020, 07:57

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Rien ne sera plus comme avant

Combien de fois a-t-on entendu ou lu cette phrase ces dernières semaines ? Phrase que les médias ont répétée à l’envi, et reprise en cœur aussi par de nombreuses personnes. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que notre quotidien va changer ? Que nos relations et interactions sociales vont être différentes ? La manière dont nous allons travailler va-t-elle aussi changer ? Les femmes et les hommes qui décident en politique et en économie vont-ils faire des réformes comme rarement il y en a eu ces dernières décennies ? Politiquement, à voir ce qui se passe au niveau des lois votées récemment concernant le doit des travailleurs, le changement est en marche, mais pas dans le bon sens. Quel serait, alors, le bon sens ? Permettre à la population de moins souffrir. Réduire le plus possible les inégalités sociales et économiques, quitte à ce que les plus nantis (et les classes moyennes) gagnent moins pour que la pauvreté recule, mais recule vraiment. Transformer les moyens de production et de consommation, de telle sorte que le ciel à Pékin ou à Sao Paulo, à Londres ou à Lagos, à Dehli ou à Bangkok soit plus bleu, ou plutôt moins gris.

Cette injonction «rien ne sera plus comme avant» peut vite sonner creux. Et pour qu’elle ne soit pas vidée de son sens et des actions qu’elle suppose, il faudrait que les gouvernements se mettent réellement à la tâche afin d’améliorer notre vie, le niveau de vie des plus démunis, les inégalités socio-économiques qui sont la véritable poudrière, mais le plus souvent silencieuse, des sociétés. On sait très bien que les choses ne peuvent pas changer du jour au lendemain, mais ce que l’on ne sait pas, semble-t-il, c’est que les choses peuvent être améliorées par étape, et une étape peut avoir son lot de transformation forte. En revanche, ce qui semble être le plus communément partagé, depuis peu, c’est que cette parenthèse coronovarienne (autre nouveau mot !) a été un mauvais moment à passer, et que maintenant il faut mettre les bouchées doubles, et tout simplement reprendre comme c’était avant, et même faire plus qu’avant pour rattraper le retard. Cette peur du changement est humaine, même si celui-ci serait le fruit de la volonté des hommes, mais nombre de gouvernants, eux, nous font plutôt peur avec certaines lois promulguées qui ont un fort relent liberticide.