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Décès du détenu Caël Permès: témoignage accablant du détenu Shibchurn

14 mai 2020, 21:45

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Décès du détenu Caël Permès: témoignage accablant du détenu Shibchurn

«Tir ménot dan mo lédo, mo pé mor !» C’est ce que le détenu Vishal Shibchurn dit avoir entendu, en fin d’après-midi du 5 mai, de sa cellule à la prison de La Bastille, soit le jour où le prisonnier Caël Permès, 29 ans, a été retrouvé sans vie. Me Rama Valayden s’est rendu une nouvelle fois à la prison de haute sécurité, à Phœnix, hier, mercredi 13 mai, pour assister à la déposition d’un troisième détenu dans cette affaire.

Cependant, en début de soirée, hier, Me  Valayden a été informé par mél, par le commissaire des prisons, qu’il ne pourra avoir accès à la prison pour assister aux dépositions des détenus Vincent Hossenny et Christopher Perrine. Ce, pour des raisons administratives.

L’avocat déclare trouver cette décision très grave. D’autre part, une reconstitution des faits pour les prisonniers-témoins Lutchigadoo, Islam  était prévu pour demain mais devant la tournure des événements, rien n’est moins sûr. Vishal Shibchurn a expliqué aux enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT) que le 5 mai, il était enfermé à une distance de cinq à six mètres de la cellule qu’occupait Caël Permès. Il affirme avoir entendu beaucoup de bruits, voire des éclats de voix.

Selon lui, c’était Caël Permès qui hurlait «Tir ménot dan mo lédo, mo pé mor». Et une voix criait «Aret fer dominer.» Auparavant, une autre voix aurait dit : «Tonn fer mari, mo pou réglé to kont…» Poursuivant son témoignage, Vishal Shibchurn dit qu’en début de soirée, un silence religieux régnait sur les cellules et quelqu’un aurait lancé : «Li pann mor sa ?»

Comme les deux autres détenus-témoins, Kusraj Lutchigadoo et Siddick Islam, qui, en début de semaine, ont donné leurs dépositions, Vishal Shibchurn a lui aussi exprimé des craintes quant à sa sécurité.

Il dit avoir été victime d’intimidation de la part d’un officier de La Bastille. Entre-temps, la MCIT continue à interroger les gardiens qui étaient de service à la prison de Beau-Bassin et celle de La Bastille, le 5 mai, pour enregistrer leurs dépositions.