La pilule passe mal. Des employés de la Cargo Handling Corporation Limited (CHCL) contestent la réintroduction du troisième quart (shift) de huit heures, abandonné au début du confinement, le 19 mars. Hier, lundi 13 avril, ceux qui n’ont pas été mis au courant du résultat des négociations syndicats-direction, qui ont eu lieu vendredi, se sont rassemblés près de la Capitainerie du port, pour demander des explications. Certains ont refusé de prendre le travail pour cette raison.

En effet, depuis vendredi, le management de la CHCL avait consulté les principaux représentants syndicaux dans le but d’instaurer une période de travail allant de 23 heures à 7 heures du matin, pour débloquer la situation au port. La direction veut augmenter la cadence du mouvement des conteneurs qui arrivent au port avec des cargaisons de légumes et d’équipements médicaux, entre autres.

Après plusieurs heures de pourparlers, un terrain d’entente a été trouvé pour la reprise du travail concernant le troisième «shift». Surtout que des masques FPP2, des gants et du gel hydroalcoolique seront mis à la disposition des employés. Presley Paul, président du conseil d’administration de la CHCL, souligne que tout est fait en conformité avec les consignes du ministère de la Santé. «Nos bureaux et les installations sont désinfectés trois fois par jour désormais», a-t-il fait ressortir à l’express.

Une poignée de mécontents

Les différents quarts sont divisés entre deux équipes d’ouvriers, qui vont travailler à quatre heures d’intervalle chacune, pour éviter de se croiser. Les horaires sont de huit heures de travail. Ainsi, le troisième quart comprend aussi cette règle. Il y a entre 800 et 1 000 employés par équipe. La CHCL va opérer selon un rythme de 24/24 dès cette semaine, pour permettre aux navires se trouvant au large de débarquer leurs conteneurs et de repartir rapidement. Les opérateurs qui reprennent lentement leurs activités pourront ainsi récupérer leurs conteneurs.

Presley Paul souligne qu’au début du confinement, avec deux «shifts» au lieu de trois, il a fallu se contenter de 50 à 60 conteneurs par jour. «Aujourd’hui, la CHCL fait un trafic de 250 conteneurs par jour. Et ce troisième shift va compenser ce travail qui augmente, car le pays reprend ses activités. On aide aussi les entreprises à avoir leurs marchandises à temps. On espère retrouver notre vitesse de croisière rapidement.»

Du coté des syndicats, on souligne qu’il y a une poignée de mécontents parmi les ouvriers, mais que les instances ont été consultées. «Ce qui est primordial, c’est que les employés ont les équipements nécessaires et travaillent en équipe réduite, pour respecter la distanciation sociale», a confié l’un des responsables syndicaux.