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Légumes: pourquoi paie-t-on le prix fort?

12 avril 2020, 15:45

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Légumes: pourquoi paie-t-on le prix fort?

Entre Rs 2 500 et Rs 1 500 pour des légumes ou encore Rs 500 et plus pour des fruits: la note est salée, critiquent les consommateurs. La vente en ligne, notamment, de ces produits frais en période de confinement fait sourciller. Pourquoi paie-t-on le prix fort?

Du côté des prestataires, l’on met notamment en avant un personnel réduit. Les familles des effectifs, par exemple, sont réticentes à les laisser se rendre au travail, confie Hassam-Moussa Rawat, cofondateur de Food Moris.

Pour sa part, une équipe de 50 chauffeurs, un site Web, la quête de fournisseurs et le service ont été constitués en deux jours suivant la fermeture des supermarchés. En temps normal, cela prendrait des mois, avoue-t-il. Un panier de fruits et légumes est proposé à Rs 1 540. «On essaie de faire le moins de marge possible pour payer les coûts administratifs, les transports et les livreurs. Hélas, on est à la merci des fournisseurs. On n’est pas producteurs de fruits ni de légumes. On a voulu mettre le maximum de ces produits pour une livraison au plus vite. On travaille d’arrache-pied dessus sans vraiment dormir.»

Selon lui, les prix de base des fournisseurs sont très élevés. Certains ne peuvent pas faire les emballages, ce qui incombe alors au prestataire.

Un prestataire de fruits abonde dans le même sens. Commercialisant un pack d’oranges, mandarines, pommes rouges et vertes, kiwis, poires, citrons et raisins à Rs 500, il affirme subir des majorations du fournisseur. «Tous les jours, le prix change. Maintenant, la qualité aussi fluctue. Aucun coût de livraison n’est prélevé», précise-t-il.

Contrôle nécessaire

Idem pour Faizal Kurmaully, directeur de FreshKing et encanteur. Ce dernier propose une douzaine de légumes, dont des pommes de terre, des onions et de l’ail pour Rs 1 500, livraison inclue. «Ce sont des bons légumes. Et comme ils sont rares, ils sont plus chers auprès des producteurs. Cela prend du temps pour préparer tous ces paniers. On a dû solliciter des personnes dans l’entourage comme nous sommes en pleine situation de crise sanitaire. On ne peut recruter. La livraison est assurée par un autre opérateur, ce qui rajoute aux frais.» Il mentionne également l’absence d’encan, ce qui favorise la loi de la jungle quant aux prix des légumes.

Pour Jayen Chellum, porte-parole de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice, un contrôle des prix est nécessaire. «On est dans une guerre sanitaire, et plus dans une situation de libéralisme ouvert et on pratique ce qu’on veut. Le gouvernement devrait considérer l’apport des divers ministères pour cela. Celui de l’Agro-industrie doit marcher de pair avec celui des consommateurs entre autres. On peut régulariser les prix avec le Food and Agricultural Research Extension Institute qui ont l’expertise sur le terrain.»